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On débriefe pour vous … Good Omens, une deuxième saison diablement déjantée

Basée sur l’univers du roman de Neil Gaiman et Terry Pratchett, Good omens est de retour  – toujours avec le duo David Tennant / Michael Sheen.

C’est quoi, Good Omens (Saison 2) ? Un beau jour, l’archange Gabriel (Jon Hamm), complètement nu, frappe à la porte de la librairie londonienne de l’ange Aziraphale (Michael Sheen). A la grande surprise de celui-ci, surtout que, depuis qu’il a empêché l’apocalypse avec l’aide du démon Crowley (David Tennant), il n’est pas en bons termes avec le Paradis et les anges en général, et Gabriel en particulier. Oui, mais voilà : Gabriel n’a pas perdu que ses vêtements, il a aussi perdu la mémoire. Dans le Ciel et en Enfer, on le recherche et pas pour lui parler des Évangiles : il est vulnérable et de l’archange Michael à Belzébuth en passant par le démon Shax, tout le monde veut sa peau. Aziraphale et Crowley vont alors le protéger et le cacher, quitte à s’attirer les foudres des Démons et des Anges. Et à mettre la panique dans le quartier.  

Dans un shaker, mettez une bonne dose de Monty Python et une louche de Tim Burton ; rajoutez Michael Sheen en blond platine, un David Tennant roux flamboyant et Jon Hamm à poil et en roue libre ; agitez bien : voilà la recette de Good Omens, saison 2 – disponible sur Amazon Prime . Basée sur l’univers imaginé par Neil Gaiman et Terry Pratchett dans le roman éponyme, écrite par Neil Gaiman lui-même, cette nouvelle salve de six épisodes reprend les personnages de la saison précédente mais raconte une nouvelle histoire, puisque le livre original n’a pas eu de suite. 

A lire aussi : On débriefe pour vous… Good Omens, une drôle d’apocalypse | VL Média (vl-media.fr)

Finie l’apocalypse de la première saison et le road trip à travers l’Angleterre. Cette fois, l’action est resserrée  dans le temps et dans l’espace, avec comme centre névralgique la rue londonienne dans laquelle est située la librairie de Aziraphale. Lorsqu’il découvre sur le pas de sa porte l’archange Gabriel nu et surtout amnésique, il décide de le recueillir. Et lorsqu’il s’avère que le Paradis est à ses trousses, et que Crowley lui apprend que l’Enfer est également à sa poursuite, nos deux compères vont à nouveau faire équipe pour protéger Gabriel. Sous le nom de Jim, celui-ci se cache alors dans la librairie où il fiche une belle pagaille, boit du chocolat chaud et chantonne du Buddy Holly. Que lui est-il arrivé ?  Que vient faire Job dans cette histoire ? Aziraphale et Crowley parviendront-ils à aider Gabriel ? Et accessoirement, à protéger le quartier d’une invasion de démons, d’une guerre avec les Anges et d’une attaque de zombies ?  

Neil Gaiman lui-même affirmait avoir parlé avec Terry Pratchett d’une suite de Good Omens, avec une idée apparemment assez claire du dénouement. Si cette suite nous parvient sous la forme d’une série, une deuxième saison était nécessaire (toujours selon Gaiman) pour aboutir à la conclusion qu’il a en tête. Et c’est peut-être la meilleure définition de ce que représente cette saison : pour le meilleur ou pour le pire, c’est un pont, une transition entre le roman original et la conclusion imaginée par les deux compères. 

Aziraphale, bien embarrassé par un Gabriel amnésique

Sans doute est-ce la raison pour laquelle l’intérêt narratif de cette saison est moins puissant, et il faut reconnaître que ça pêche un peu du côté du scénario. Le mystère à résoudre, autour de Gabriel, apparaît pratiquement comme un prétexte pour remettre en scène Crowley et Aziraphale ; l’histoire jongle entre plusieurs arcs narratifs en incluant notamment une possible romance entre la disquaire Maggie (Maggie Service) et sa voisine Nina (Nina Sosanya), propriétaire d’un café ;  l’histoire s’égare parfois dans des rebondissements pas forcément nécessaires (l’attaque des zombies, par exemple)…  Et les effets spéciaux, en particulier dans les deux derniers épisodes, donnent parfois l’impression qu’on regarde un épisode de Supernatural.

Mais – et c’est un élément qui ne concerne que très peu de séries – le scénario est finalement secondaire, dès lors qu’il reste cohérent et un minimum accrocheur. Déjà, parce que l’ensemble est toujours aussi délicieusement foutraque, irrévérencieux et malicieux. Neil Gaiman sait ce qu’il fait, en jonglant entre humour so british, outrance des situations, références à la pop culture, réflexions sur le Bien et le Mal, joyeux blasphèmes et réinterprétation des mythes (dont celui de Job). Et des clins d’œil réjouissants – notamment à Dr Who, mais notez aussi les livres manipulés par Gabriel… C’est toute une atmosphère, un ton pop et décalé qui porte la patte de l’auteur.

Le retour de notre Ange et de notre démon préférés

Mais ce qui fait tout le charme, l’intérêt, le cœur de Good Omens, ce sont ses deux personnages principaux et les acteurs qui les incarnent.  Tennant et Sheen – brillants, dont les interactions sont impayables et auxquels vient s’ajouter un Jon Hamm hilarant dans un rôle comique – justifient à eux-seuls l’existence de Good Omens. Cette saison s’appuie encore plus sur l’alchimie absurdement magnétique entre Crowley et Aziraphale, la complicité qui les unit, le décalage comique entre  l’humour noir démoniaque du premier et la divine naïveté du second. Et comme dans la saison précédente, de longs flashback (qui remontent looooooin dans le temps) nous en apprennent davantage sur leur relation mais aussi sur leur rapports (compliqués)  avec l’Enfer et le Paradis. Dans le présent, le lien entre les deux continue d’être incroyablement divertissant, et prend même une tournure inattendue en fin de saison. Dont on ne dira évidemment rien…

Après l’adaptation du roman, cette deuxième saison de Good Omens poursuit l’histoire au-delà du texte en replongeant Crowley et Aziraphale au milieu de la lutte entre Paradis et Enfer. Le talent époustouflant et la complicité évidente entre Michael Sheen et David Tennant suffit largement à transcender un scénario moins abouti et parfois un peu brouillon, pour nous offrir un récit drôle et enlevé, extrêmement divertissant, et qui parle aussi des relations humaines – et divines. En attendant impatiemment la troisième saison, indispensable après le final de celle-ci, mais pas encore confirmée par Amazon.   

Good Omens (Saison 2)
6 épisodes de 45′ environ.
Amazon Prime Video.

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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