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On débriefe pour vous… His dark materials, des débuts spectaculaires et prometteurs

Si les premiers épisodes de His dark materials prennent le temps d’installer l’univers des romans de Philip Pullman, ils laissent déjà entrevoir une adaptation réussie et hautement addictive.

C’est quoi, His dark materials ? Lyra (Dafne Keen), orpheline de douze ans, a été élevée au Jordan College de Oxford où son oncle l’explorateur Lord Asriel (James McAvoy) l’a mise à l’abri alors qu’elle n’était qu’un bébé. Dans ce sanctuaire, Lyra a grandi avec son daemon – un animal personnifiant son âme – en compagnie de son meilleur ami Roger (Levin Lloyd). Lorsque celui-ci disparaît, la jeune fille veut partir à sa recherche et accepte de suivre Mrs Coulter (Ruth Wilson) qui affirme vouloir la prendre sous son aile. Lyra ignore quel sinistre complot se cache derrière les enlèvements d’enfants et ce qui les relie au phénomène de la mystérieuse poussière qu’étudie son oncle…

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His Dark Materials (titre français : A la croisée des mondes) , c’est d’abord  un grand succès de la littérature jeunesse, une trilogie fantastique signée par l’écrivain britannique Philip Pullman. Ce n’est pas la première fois que l’œuvre fait l’objet d’une adaptation : après l’accueil mitigé réservé en 2007 au film La boussole d’or (avec Daniel Craig et Nicole Kidman), voilà que HBO et la BBC se lancent dans l’aventure avec une série (en France en US+24 sur OCS) déjà renouvelée pour une deuxième saison avant même la diffusion de la première. Signalons au passage que le premier épisode a battu des records d’audience sur la BBC, avec 7.2 millions de téléspectateurs… 

Les lecteurs noteront que l’histoire a subi des modifications structurelles, le scénariste Jack Thorne ayant choisi de l’aborder dans sa globalité. Ainsi, si les huit épisodes de cette saison prennent appui sur le premier livre, ils distillent aussi des éléments apparaissant dans les tomes suivants. Pour ceux qui ne connaissent pas les romans, His Dark Materials débute dans un monde alternatif, sorte d’Angleterre néo-victorienne où les humains sont accompagnés de leur inséparable daemon – un animal qui personnifie l’âme. On suit la jeune Lyra, confiée par son oncle aux soins des professeurs du Jordan College. Après la disparition de son meilleur ami et ayant accepté de suivre la mystérieuse Mrs. Coulter, elle va comprendre que le monde qui l’entoure est bien plus vaste mais aussi bien plus dangereux que ce qu’elle pensait, et qu’elle a un rôle important à jouer. Elle découvrira notamment des secrets liés aux recherches scientifiques menées par son oncle, qui remettent en question le système de croyances strictement contrôlé par le Magistère, institution religieuse toute puissante.

Lyra et Pan, son daemon

Le premier épisode, long d’environ une heure, est à la fois convaincant et exigeant. C’est presque une sorte de prélude, qui pose d’emblée un univers emblématique, des personnages attachants ou intrigants et une histoire prenante, mais qui a la lourde tâche d’expliquer beaucoup de choses aux néophytes découvrant l’histoire : institutions scolastiques et dirigeants religieux, sociétés scientifiques et explorateurs s’aventurant dans le Nord, gitans nomades navigant sur les canaux et enfants enlevés, poussière et mystérieux aléthiomètre (sorte de boussole cosmique omnisciente), animaux incarnant la personnalité de leur propriétaire… Et encore, les premiers rebondissements n’ont même pas encore commencé. L’action démarre véritablement dans un deuxième épisode haletant, et les ours en armure de la bande-annonce, les sorcières ou l’un des principaux personnages (interprété par Lim-Manuel Miranda) n’apparaîtront que plus tard.

Si au départ, on ne retient pas forcément tous les tenants et aboutissants de l’histoire, on a tout de suite le sentiment que la série vaut l’effort de s’accrocher, qu’elle va vite monter en puissance avec une intrigue encore plus vaste. Et on est immédiatement happé  par certains éléments (comme les daemon) et par ce monde particulier et spectaculaire qui ressemble au nôtre par plusieurs aspects et s’en éloigne radicalement par d’autres. Sur le plan visuel, c’est un univers composite à part où se mêlent magie et réalisme. On navigue aussi entre plusieurs époques, avec une ambiance gothique médiévale (avec des thèmes comme la scolastique, la religion, l’hérésie) , des aspects victoriens (la plupart des décors) ou plus proches de nous (les tenues portées par Mrs Coulter, son appartement art-déco ou les dirigeables dans le ciel). 

De tout évidence, on n’a pas lésiné sur le budget : les décors sont superbes, les effets spéciaux extrêmement convaincants (y compris les daemon en images de synthèse, parfaitement intégrés aux scènes) et il y a quelque chose d’épique dans cette série – ce que traduit magnifiquement l’impressionnant générique avec la musique de  Lorne Balfe, qui n’est pas sans rappeler celui de Game of Thrones.

L’autre coup de génie de la série tient à  un casting de haute volée, dont Ruth Wilson (glaçante dans le rôle de Mrs Coulter) et James McAvoy sont les noms les plus célèbres mais où les amateurs de séries retrouveront d’autres visages familiers (James Cosmo, Clarke Peters ou Lucian Msamati). Quant à Dafne Keen, elle donne à Lyra un mélange de fragilité et de détermination, et un petit côté garçon manqué délicieux. C’est une héroïne que l’on a tout de suite envie de suivre dans ces contrées fantastiques inconnues, où elle s’apprête à affronter bien des dangers…

Quelles sont donc les intentions de Mrs Coulter ?

His Dark Materials (les livres comme la série) est à la fois classique et originale : le parcours initiatique de cette enfant au destin particulier s’enrichit d’un imaginaire fantastico-magique et de multiples réflexions sur la science, la religion mais aussi la construction de soi et l’identité. Parvenant à s’adresser autant aux lecteurs des romans qu’à ceux qui n’en connaissent pas la moindre ligne, la série illustre magnifiquement l’univers inventé par Pullman. A en juger par les premiers épisodes, His dark Materials s’annonce comme une grande série, entre fantasy, drama et aventure. Et avec une mythologie qui promet de s’enrichir au fil des épisodes, on est très impatient de voir la suite.

His Dark Materials (HBO / BBC)
8 épisodes de 55′ environ.
En France sur OCS en US+24.

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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