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On débriefe pour vous… La chronique des Bridgerton (saison 1) : scandale et romance dans l’Angleterre de la Régence

Si Jane Austen avait écrit Gossip Girl, le résultat aurait certainement ressemblé à La chronique des Bridgerton. Retour sur la saison 1, juste avant l’arrivée de la deuxième.

C’est quoi, La chronique des Bridgerton ? En 1813 , la jolie Daphné Bridgerton (Phoebe Dynevor) s’apprête à faire ses débuts dans le monde, sous le regard de sa mère (Ruth Gemmel) qui rêve de la marier à un beau parti. Mais la concurrence est rude. Lorsque Daphné rencontre le beau Simon Basset (René-Jean Page),  duc de Hastings qui refuse catégoriquement de se marier, ils passent un accord : Simon va feindre de courtiser Daphné afin qu’elle attire l’attention des autres prétendants tandis que les mères le laisseront en dehors de leurs projets nuptiaux. Mais rien n’échappe à l’œil d’une certaine Lady Whistledown (voix de Julie Andrews), auteure anonyme d’un bulletin d’information sur tous les potins de la haute société londonienne…

En 2017, Netflix s’est offert les services de Shonda Rhimes (Grey’s Anatomy, Murder), chargée de créer et produire des séries originales pour la plate forme. La première, La chronique des Bridgerton, est tirée de la saga à succès écrite par Julia Quinn et c’est Chris Van Dusen (Scandal) qui s’est chargé de l’adaptation.

Dans les salons, les bals et même à la Cour du Londres de la Régence, on s’arrache le bulletin écrit anonymement par une certaine Lady Whistledown qui relate les potins et les rumeurs concernant la haute société londonienne. Toute l’aristocratie s’interroge sur l’identité de l’auteur(e) mais se délecte des ragots – on craint et on espère tout à la fois voir son nom y apparaître. Deux familles sont au cœur de l’attention : les Bridgerton et les Featherington.

Mère de huit enfants, l’élégante veuve Bridgerton est obsédée par l’idée de les marier ;  la saison des bals devrait lui permettre de trouver un parti pour sa fille aînée Daphné. De son côté, l’ambitieuse Lady Featherington  (Polly Walker) cherche à caser sa fille Penelope (épatante Nicola Coghlan), intelligente mais au physique peu gracieux. L’arrivée de Simon, duc de Hastings, bouleverse le jeu matrimonial. Ce beau ténébreux fait soupirer toutes les jeunes filles et leurs mères bien qu’il refuse obstinément de se marier. Il noue alors un pacte avec Daphné : il feint de la courtiser afin d’être rayé de la liste des célibataires potentiels, tandis que la jeune fille voit croître sa popularité auprès des autres jeunes aristocrates à marier. De quoi attiser la curiosité de Lady Whistledown et rendre furieux Anthony, frère aîné de Daphné et ami de Simon dont il connaît la réputation de débauché. 

Daphné et le Duc. Raison ou sentiments ?

La meilleure manière de décrire La chronique des Bridgerton consiste à jouer au jeu des comparaisons :c’est Gossip Girl écrit par Jane Austen. En plein XIX ème siècle, en arrière-plan des intrigues matrimoniales et d’une histoire d’amour impossible dignes de Orgueil et préjugés, les salons et bals londoniens bruissent des secrets révélés en voix off par  la mystérieuse Lady Whistledow – mi-journaliste de  Public et mi-Stéphane Bern dont on aimerait bien connaître l’identité.

Le principal écueil auquel est confronté la série tient au nombre de personnages qui s’agitent à l’écran, et qu’il faut rapidement apprendre à reconnaître : Lady Bridgerton et ses huit enfants (Daphné, Eloïse, Colin, Anthony…) , les Featherington, Simon Bassett, mais aussi les jeunes gens à marier qui gravitent autour d’eux ou la Cour de la Reine Charlotte (Golda Rosheuvel). 

Une multitude de personnages, pourtant intelligemment introduit dès le départ : la série entend respecter la structure de la saga dont chaque tome est dédié à l’un des enfants Bridgerton. La première saison est tirée du premier roman (Daphné et le duc), les autres devraient se focaliser sur les autres enfants Bridgerton que nous connaissons déjà succinctement : en particulier Anthony (Jonathan Bailey), l’aîné qui hérite du titre de son défunt père, Benedict (Luke Thompson) l’aspirant artiste, Colin (Luke Newton) le romantique qui veut parcourir le monde, Éloïse (Claudia Jessie) qui rejette les conventions misogynes et patriarcales de l’époque. 

En attendant, puisque Daphné et Simon sont au cœur de cette saison, la série ne perd pas de temps pour  lancer ses deux intrigues principales :  l’identité de  Lady Whistledown et surtout la romance entre nos deux héros. Respectivement interprétés par la douce Phoebe Dyvenor et le beau René-Jean Page (révélation de la série et dont le physique avantageux n’est pas passé inaperçu sur les réseaux sociaux…) les deux personnages ont une indéniable alchimie à l’écran, de sorte qu’il n’est pas difficile de se prendre au jeu de leurs flirts, leurs disputes, leurs réconciliations ou encore la tension qui existe entre eux. 

La particularité de la série, c’est aussi la manière dont elle modernise la romance historique avec une esthétique et une mise en œuvres singulières : réalisme des décors et costumes colorés, langage presque actuel et bande-son faite de tubes interprétés dans un registre classique particulier comme Ariana Grande au violon. Comme dans Dickinson ou The Great, les anachronismes volontaires divisent. Et notamment quant à la diversité ethnique des personnages. Sans trancher un débat qui agite les historiens sur la Reine Charlotte par exemple, rappelons que Chris Van Dusen a toujours revendiqué vouloir signer un divertissement et pas un docu-fiction sur la Régence. En outre, cette actualisation permet à la série d’aller là où la bienséance empêchait Jane Austen de le faire : relations sexuelles passionnées, masturbation, orientations sexuelles diverses, grossesses non désirées et conversations sans filtre qui scandaliseraient les gentlemen et les ladies. So shocking… but so exciting. 

Paraphrasons Jane Austen : c’est une vérité universellement reconnue qu’une romance historique doit  être passionnée, légère et divertissante. La chronique des Bridgerton coche toutes les cases, avec en outre une modernisation délicieuse et tous les ingrédients des séries signées Shonda Rhimes – drama, humour, amour, sexe et inclusivité. Sauf qu’on n’est pas au Seattle Grace, chez Annalise Keating ou à la Maison blanche, mais deux siècles plus tôt dans les salons de la reine Charlotte. 

La Chronique des Bridgerton.

Saison 1 – 8 épisodes de 60′ environ.
Saison 2 le 25 Mars
Disponible sur Netflix. 

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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