13 reasons why revient avec une deuxième saison, disponible depuis le 18 mai dernier. Elle traite différents problèmes qui touchent le monde entier et particulièrement les États-Unis depuis plusieurs années : harcèlement, agressions et fusillades au sein des lycées… Retour sur une saison tristement réaliste.
« Les cassettes n’étaient que le début ». Et pour sûr. /!\ SPOILERS/!\
La deuxième saison de 13 reasons why fait polémique du côtés des fans. Outre ses aspects « teen drama », celle-ci veut faire passer un message à un large public : sensibiliser sur des sujets dramatiques auxquelles les jeunes adultes sont confrontés presque tout les jours. Mais les producteurs de la série ont-ils bien assuré leurs arrières ? Évidemment, comme toute série à succès qui se respecte, tout ne se passe pas comme prévu. Les fans s’attendaient probablement à une « happy end » pour les parents d’Hannah, qui auraient rendu justice à leur fille ou encore pour Jessica Davis, qui aurait pu faire payer Bryce Walker des actes qu’il a commis. Mais les producteurs voulaient une série plus pragmatique.
« Les gens doivent être furax. Ça arrive tout les jours dans ce pays. » exprime Brian Yorkey, producteur exécutif, qui nous parle d’une justice non-rendue pour Bryce. Ce dernier commet plusieurs viols sur des adolescentes. « Nous avons fait des recherches sur des cas similaires et il est évident que lorsque les prévenus sont blancs et riches, les peines sont bien plus légères qu’on pourrait le penser ». Exemple avec Brock Turner qui n’entame qu’une peine de trois mois de prison en septembre 2016 après avoir violé une étudiante sur un campus universitaire.
Les gens sont furax oui. Mais est-ce pour les bonnes raisons ?
Le dernier épisode de la série fait débat
Les avis des internautes divergent sur le dernier épisode de cette deuxième saison. Une scène rarement traitée est au coeur des conversations : le viol de Tyler Down.
Après avoir vandalisé les terrains de baseball, Tyler doit suivre une thérapie comportementale. De retour au lycée, Monty (grand ami de Bryce) est fou de rage contre lui. La saison de baseball est annulée. Il décide, pour le punir, de l’agresser sexuellement.
Jugée trop crue à regarder, le public est indigné.
J’ai pas de mot pour expliquer ma déception du dernier épisode de 13 reasons why, déjà la scène du viol de tyler n’aurait même pas du être permise, je la trouve d’une violence inacceptable. NOUS N’AVONS PAS BESOIN DE CHOQUER POUR DÉNONCER
— Enola (@EnolaGambey) 27 mai 2018
I really don’t know how 13 reasons why manages to get away with showing the kind of scenes that they do, I’m not a sensitive person but they turn my stomach, god knows what affect they have on those who have experienced it
— Clo (@_chloehutchison) 22 mai 2018
«C’est à se demander comment « 13 Reasons Why » arrive à montrer ce genre de scènes. Je ne suis pas une hypersensible, mais elles me mettent le ventre à l’envers et je ne veux même pas imaginer ce que peuvent ressentir les victimes »
D’autres fans en revanche, partagent la même opinion que les producteurs. Selon eux, la série permet d’ouvrir le dialogue sur les soucis auxquelles la majorité des jeunes peuvent être confrontés.
Y’all don’t like “13 Reasons Why” because it makes you talk and think about uncomfortable topics such as Rape, Suicide and Sexual Assualt. All these topics that people try their best to ignore and you see what happens when you ignore it? All these things continue to happen.
— Sam (@samoffficial) 22 mai 2018
« Vous n’aimez pas [cette série] parce qu’elle vous force à débattre de sujets difficiles comme le viol, le suicide ou les agressions sexuelles. Ce sont des problèmes que tout le monde préfère ignorer, et vous voyez le résultat? Ces atrocités ne font que se perpétuer. »
Le viol masculin reste très actuel. Mais les spectateurs ont tendance à l’oublier.
Brian Yorkey s’exprime : « Nous savons que de telles choses se produisent dans les lycées américains, surtout des sportifs qui abusent d’autres étudiants avec des manches à balais. C’est quasiment une épidémie. Les agressions entre hommes sont ridiculement peu signalées. Et si ça peut convaincre quelqu’un d’en parler ça en vaut la peine. »
Mais quelle niveau de violence est aujourd’hui nécessaire pour réussir à marquer les esprits sans provoquer des mécanismes de défense comme le déni ? Selon les statistiques, un homme sur six a été agressé sexuellement. Espérons que les spectateurs prennent conscience, face à cette scène, que cette forme de violence est intolérable.
Les fusillades : Un sujet délicat à traiter
Les fusillades au sein des lycées américains restent aussi un sujet auquel nous devons être soucieux. Bien que la deuxième saison ait été tourné avant les événements tragiques de 2018 (tuerie à Parkland en Floride) , les fusillades sont belles et bien récurrentes au sein de notre société. Christian Navarro, acteur de la série témoigne. « C’est un phénomène très courant, et nous contribuons à ouvrir ce débat, comme nous l’avions déjà fait l’année dernière pour le suicide, le harcèlement et les agressions sexuelles. Nous espérons obtenir le même résultat autour des armes à feu ».
Et c’est bien ça l’enjeu de la série. Ouvrir la discussion avant que la situation ne dégénère. Tyler peut présenter des similitudes avec l’auteur présumé de Parkland ( Nicolas Cruz, 19 ans).
Un ado à problème et un amateur d’armes à feu. Le drame aurait pu être éviter. Des messages alarmant ont été postés sur son compte Instagram mais n’ont pas été signalés. Une autre souffrance donc qui n’a pas été prise en compte. « Bien avant qu’une arme finisse entre les mains de quelqu’un, il convient de se soucier des autres, de s’occuper de ceux qui souffrent et de les aider à trouver des moyens de gérer cette souffrance pour l’exprimer d’une façon qui ne soit pas dommageable» À se demander, si les lycéens américains ne porteraient-ils pas une certaine part de responsabilité face à ces élèves qui dégénèrent ? La saison 2 a donc fait parler d’elle depuis son lancement, le 18 mai dernier. Reste à savoir si la saison 3 de 13 reasons why sera aussi utilitaire que les deux précédentes.