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On débriefe pour vous… This is us, sortez les mouchoirs pour le final de la série

La famille Pearson de This is us nous quitte avec une sixième saison aussi émouvante que ce l’on pouvait escompter. 

C’est quoi, This is us ?  En 1980, Jack (Milo Ventimiglia) et Rebecca Pearson (Mandy Moore) sont sur le point de devenir parents de triplés. Mais seuls deux bébés survivent à l’accouchement : Kate et Kevin. Sur l’impulsion de Jack, le couple adopte pourtant un troisième bébé, Randall, né le même jour et abandonné à l’hôpital. C’est donc la vie de Kate (Chrissy Metz), Kevin (Justin Hartley) et Randall (Sterling K. Brown) que nous allons découvrir au fil du temps. Leur enfance, leur adolescence, la mort brutale de leur père, leurs relations amoureuses, leurs choix de carrière, les liens familiaux… Des moments joyeux et des moments tragiques, entre passé, présent et futur, sur une période de près de 35 ans. 

Achevée au terme de la sixième saison, This Is Us laisse un vide. La série créée par Dan Fogelman s’est imposée comme un énorme succès auprès des critiques et surtout du public, d’abord grâce à ses qualités narratives évidentes, mais surtout pour la manière dont elle a touché quelque chose, chez la plupart des téléspectateurs S’il y a dans This is us quelque chose de touchant voire de bouleversant mais aussi de réconfortant, la série a également une manière de nous tendre un miroir, de refléter des situations ou des états d’âme, des questionnements qui, d’une certaine façon, nous concernent  tous. 

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Au moment de tenter d’analyser succinctement This is us (avec quelques spoilers. Vous êtes prévenus), il n’y a pas grand-chose à dire sur la réalisation élégante, l’écriture soignée ou les performances formidables des acteurs. L’originalité principale de la série est sans doute à chercher dans la structure du récit, bien qu’elle ne soit pas non plus inédite dans la fiction. Concrètement, l’histoire des cinq membres de la famille Pearson (les parents et leurs trois enfants – les autres personnages étant globalement définis en fonction de la relation avec l’un d’entre eux) nous est racontée dans un rebond incessant entre passé, présent et même futur. D’une scène à l’autre, la série crée ainsi des liens et construit des ponts, avec la famille comme point fixe. Un conseil paternel reçu à 11 ans s’avère décisif à 40 ans, un traumatisme subi à l’adolescence ressurgit à l’âge adulte, on fête Thanksgiving tous les ans… 

Avec cette construction, This Is Us parle de choses que nous connaissons tous intimement : le poids du passé, la relation avec les parents, avec les frères et sœurs, l’amour, les frustrations, les fragilités psychologiques, l’image de soi, les deuils, les séparations, la transmission ou l’héritage… C’est à travers des moments décisifs ou banals que la série forge un récit de longue haleine et tisse un maillage cohérent où les événements de la vie entière de ses héros prennent un sens. 

Entre passé et présents, les petits moments de This is us.

A priori, on pourrait penser que This is us adopte un point de vue déterministe, affirmant le poids du destin avec des moments aux conséquences inéluctables et immuables. Or, au fur et à mesure de la série et en particulier dans le final, on saisit clairement que ce n’est pas le cas. Au contraire. Car en réalité,  les personnages ont toujours été confrontés à des choix, des alternatives aussi valables les unes que les autres. C’est Randall qui choisit de se lancer en politique, Kate qui hésite à déménager pour suivre Tobey, Kevin qui hésite dans son choix de carrière, Rebecca qui ne sait pas si elle va recontacter Miguel… Il y a des bons et des mauvais choix, mais ce n’est pas ça l’important. Ce qui compte, ce sont les liens d’affection, le soutien familial qui donnent aux protagonistes l’élan nécessaire pour avancer dans la vie.

Jack et Rebecca ont choisi d’adopter Randall, Randall et sa femme ont adopté Deja ; Kevin a renoué avec l’oncle Nick, dont les frères et la sœur ignoraient jusqu’à l’existence ;  Rebecca a osé s’ouvrir à l’amour à nouveau après la mort de Jack ; Randall a cherché son père biologie William ; Kate quitte Tobey tout en restant proche de lui pour leurs deux enfants; Kevin a eu des jumeaux avec une femme, mais revient finalement vers celle qu’il a toujours aimée…. 

Jack et Rebecca, du début à la fin.

A ce titre, le dernier épisode est une démonstration magistrale de cette idée de libre-arbitre – mais dans une perspective encore plus large. Oui, This Is Us dans son ensemble parle d’amour et de famille – mais de la famille comme un choix. Les liens du cœur plutôt que ceux du sang, qui ne comptent finalement pas tant que ça.  Dans les dernières scènes, tous ces gens étroitement attachés par des liens indissolubles sont réunis dans la même pièce parce qu’ils l’ont choisi. Ce n’est pas une simple réunion de famille, c’est une communauté qui a décidé d’être et de rester ensemble malgré les disputes, les tensions et les épreuves. Une famille comprise indépendamment de la parenté effective, où une jeune femme peut annoncer à son père adoptif qu’il est sur le point de devenir « grand-père », sans que l’absence de lien génétique ne vienne ternir le bonheur du moment. Une famille née de l’amour et de la volonté.

Dans l’une des dernières scènes, alors qu’on assiste à ses funérailles, Rebecca a retrouvé Jack dans une espèce d’au-delà. Allongée à côté de lui, elle lui explique qu’elle ne veut pas quitter ses enfants. Jack lui répond: « Tu ne les quittes pas, tu verras. » Au-delà de la charge émotionnelle (et d’une consommation effrayante de Kleenex), cette simple phrase est le symbole parfait de la façon dont la famille survit, dont les liens se perpétuent à travers les générations grâce à ce que nous avons créé, construit avec les personnes rencontrées sur notre chemin. Et c’est pour ça que, moi qui écris ces lignes et vous qui les lisez, avons été aussi touchés par This is us. Derrière celles des Pearson, ce sont aussi nos vies  que la série a traduites en images, en situations, en réflexions et en émotions.  This is them, and this is us. 

This is us
6 saisons – 106 épisodes de 42′ environ.
Disponible sur MyCanal. 

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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