La star de Beverly Hills, Jason Priestley est de retour dans Private Eyes, série policière légère qui joue la carte de la nostalgie.
C’est quoi, Private Eyes ? Ancien joueur de hockey, Matt Shade (Jason Priestley) est divorcé et élève seul sa fille, atteinte de dégénérescence maculaire. Il ne s’est pas totalement éloigné de son ancien sport puisque, devenu manager, il s’occupe de gérer la carrière de jeunes joueurs. Mais en manque de sa gloire passée, il s’ennuie ferme dans la petite routine qui est la sienne. Lorsqu’un de ses protégés s’effondre et meurt lors d’un match dans des circonstances mystérieuses, l’ancien hockeyeur fait la connaissance d’Angie Everett (Cindy Sampson), détective privée chargée de l’enquête. L’assistant dans son investigation, Shade remet tout son avenir en question : il décide de s’associer avec la jeune femme et de devenir, à son tour, détective privé.
Quand Clair de Lune rencontre Castle, on obtient Private Eyes. Ou à peu près. Librement inspirée du roman The Code, écrit par le journaliste sportif Gare B. Joyce, la série canadienne n’a rien de très original… A commencer par les personnages : on a déjà vu, revu et re-revu le duo formé par les héros, composé d’une enquêtrice professionnelle et de son acolyte amateur. Le format est également un grand classique : c’est un procédural, dans tout ce qu’il y a de plus habituel, avec une enquête résolue dans chaque épisode. Le ton lui-même, mêlant humour décalé et intrigue policière légère, ne dépaysera pas le téléspectateur… En fait, la principale raison qui pourrait vous inciter à regarder Private Eyes, c’est bien la présence à l’écran de Jason Priestley, alias le Brandon de Beverly Hills.
Il incarne donc Matt Shade, ancienne star du hockey qui s’est toujours considéré comme au-dessus des règles. Sa carrière achevée, notre homme n’est plus que l’ombre de lui-même : amer, il s’ennuie ferme depuis qu’il en est réduit à manager de jeunes sportifs. Divorcé, il doit également élever seul sa fille, qui souffre d’un lourd handicap visuel, et s’occuper de son père malade… Mais sa rencontre fortuite avec la détective lui ouvre de nouvelles perspectives : au cours de leur investigation, il retrouve la même adrénaline qu’il ressentait sur le terrain. Banco ! Il décide de se reconvertir pour tenter de redonner un sens à sa vie. De son côté, la dynamique Angie Everett vient de reprendre l’agence de son père, qu’elle tente de maintenir à flots, tout en surmontant l’absence de sa mère. D’abord réticente, elle accepte finalement d’engager Shade comme assistant et de l’initier aux ficelles du métier de détective.
Les intrigues criminelles tiennent la route (c’est bien le minimum !), mais elles restent assez conventionnelles et prévisibles, tant en terme de structure que de rebondissements. Pleines de lieux communs, elles ne vous feront pas tomber de votre canapé. C’est donc sur la dynamique entre les deux enquêteurs et sur l’évolution de leur relation que repose tout le sel de Private Eyes. Le mérite en revient au duo formé par Priestley et Cindy Sampson (vue dans Supernatural). L’alchimie est évidente entre les deux acteurs (ou alors, ils jouent vraiment très, très bien !), leurs échanges sont sympathiques et les dialogues amusants prennent des allures de ping-pong verbal. En dehors de cet aspect essentiel, l’interprétation n’a rien d’exceptionnel mais reste tout à fait correcte.
En tous cas, vue l’ambiance, on parierait que les rapports professionnels vont se transformer en amitié, puis en « plus si affinités », avec deux personnages qui se tournent autour mais hésitent à sauter le pas. Mâtinée de comédie romantique et de quelques histoires familiales, Private Eyes reprend les codes des grandes séries des années 1980 / 1990 – de Clair de Lune à L’Amour du risque, en passant par Remignton Steele ou Les Deux font la paire – ou lorgne vers des séries plus récentes comme Castle ou Bones.
Mais cet aspect désuet, Private Eyes l’assume totalement : il suffit de voir le générique, rétro au possible, pour s’en convaincre. La série en appelle clairement à la nostalgie et mise sur le pur divertissement, sans autre ambition que de distraire des spectateurs lassés des meurtres en série, des assassinats glauques et des scènes de torture. Private Eyes est beaucoup plus légère, beaucoup plus lisse, et elle convient donc à tous types de public – vous ne risquez pas de traumatiser vos enfants ! Même chose avec les deux personnages principaux, qui connaissent quelques mésaventures personnelles au-delà desquelles ils manquent un peu de profondeur. N’espérez pas de grandes interrogations métaphysiques ou existentielles… Revers de la médaille, Private Eyes reste justement très superficielle, et finalement trop anecdotique pour être passionnante : l’épisode est oublié dès le générique de fin. On ne regardera pas Private Eyes pour son originalité ou son côté innovant, mais une fois qu’on est lancé, voilà une série divertissante et sympathique, qui tient ses promesses. A vous de voir si celles-ci vous suffisent…
Private Eyes ne marquera pas l’Histoire de la télévision. Ni même, sans doute, la carrière de Jason Priestley. Correcte mais sans grande surprise ni originalité, la série mélange intrigues policières légères, comédie romantique, humour et une touche d’histoire familiale, dans un style désuet mais rafraîchissant. Inconditionnels de The Shield, New York Unité Spéciale ou Esprits Criminels, passez votre chemin ! En attendant, Private Eyes a trouvé son public : forte de ses bonnes audiences, elle été renouvelée pour une saison 2.
Private Eyes – Global Television Network
10 épisodes de 45’ environ.
Diffusée sur TF1 à partir du 17 Mai à 00H30