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On regarde ou pas ? Astérix et Obélix : L’Empire du milieu (1er février)

Le nouveau volet des aventures d’Astérix et Obélix, L’Empire du milieu, arrive dans les salles le 1er février. Signé Guillaume Canet, parviendra-t-il à relancer la saga ?

C’est quoi Astérix et Obélix : L’Empire du milieu ? Nous sommes en 50 avant J.C. L’Impératrice de Chine est emprisonnée suite à un coup d’état fomenté par Deng Tsin Quin, un prince félon. Aidée par Graindemaïs, le marchand phénicien, et par sa fidèle guerrière Tat Han, la princesse Fu Yi, fille unique de l’impératrice, s’enfuit en Gaule pour demander de l’aide aux deux valeureux guerriers Astérix et Obélix, dotés d’une force surhumaine grâce à leur potion magique. Nos deux inséparables Gaulois acceptent bien sûr de venir en aide à la Princesse pour sauver sa mère et libérer son pays. Et les voici tous en route pour une grande aventure vers la Chine. Mais César et sa puissante armée, toujours en soif de conquêtes, ont eux aussi pris la direction de l’Empire du Milieu…

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Les déclarations sont toutes issues du dossier presse du film

L’essentiel

Cinquième adaptation live des aventures des deux gaulois après Astérix et Obélix contre César, Mission Cléopâtre, Aux Jeux Olympiques, et Au service de Sa Majesté, L‘Empire du milieu espère réitérer le carton du deuxième opus signé Chabat et dans lequel le film met clairement les pas. Il marque aussi le retour de la présence d’un acteur à la réalisation du film – ici Guillaume Canet. C’est ainsi le premier des 5 films à ne pas compter Depardieu dans le rôle d’Obélix, remplacé ici par Gilles Lellouche : « Autant vous dire que j’ai eu une trouille bleue, qui ne m’a pas lâchée du jour où j’ai dit oui à Guillaume jusqu’à la fin du tournage. C’était une énorme responsabilité de reprendre ce rôle parce Gérard n’est pas remplaçable… Il est la France, il est Obélix ! Il était impossible et impensable à mes yeux que je puisse faire mieux et le faire « oublier »… En revanche, ce n’est pas la première fois qu’un nouvel acteur joue Astérix après Clavier, Cornillac et Baer, c’est au tour de Guillaume Canet d’endosser le rôle. Il ne voulait y jouer au départ, déjà très pris par l’écriture et la réalisation, avant de se montrer intéresser par … César. Puis finalement, le rôle d’Astérix lui revient : « A un moment, chez Pathé, Jérôme Seydoux me dit « je ne comprends pas Guillaume : pourquoi ça ne serait pas vous ? C’est vrai quoi : vous êtes jeune, vous avez la patate, vous êtes le petit nerveux qui veut toujours avoir raison Vous êtes parfait !« . Autour des acteurs, amis à la vie et à la scène, il y a une distribution de folie, mais Guillaume Canet à ce que ce ne soit pas gratuit et « chacun ait quelque à jouer !« . Autre grand nom que l’on retrouve à la série : « M » compose la musique de la série (et se paye même un petit guest) comme il l’avait fait sur Ne le dis à personne : « Je voulais lui demander une vraie bande-originale, avec un thème à la Cosma, des mélodies, un orchestre symphonique. Une fois de plus, Matthieu a surpassé mes attentes en m’offrant une musique extraordinaire et une expérience humaine fabuleuse.« 

© Christophe Brachet

On aime

On ne va pas se mentir : ce nouveau volet ne nous inspirait pas tellement. Echaudés par les précédents qui n’arrivaient pas à la cheville de celui de Chabat, nous pensions que nous étions condamnés à ne voir que de « mauvais films » autour d’un des personnages français de BD les plus appréciés. Et franchement, malgré l’effort des premières bandes annonces pour montrer le souffle de l’aventure, rien ne semblait pouvoir nous ôter cette idée de la tête. Et puis nous avons pu voir le film et constater que l’on s’était trompé !
Sans arriver au niveau de Mission Cléopâtre, L’Empire du milieu se glisse dans ses pas, et se présente comme un bel héritier. Un héritier qui certes montre sans doute trop qu’il a aimé ce film, mais qui le fait bien : « Il a réussi à garder l’ADN de la B.D tout en apportant sa touche, son ton : il a inventé quelque chose que l’on n’avait pas encore vu au cinéma en France« , explique Canet sur le film de Chabat. Et c’est vrai que refaire un film avec un tel héritage c’est un sacré boulet au pied car on y sera immédiatement comparé.

Première réussite du film, le nouveau binôme -Canet-Lellouche fonctionne très bien. Il renoue non pas avec l’esprit du duo Clavier-Depardieu, mais plus celui de la BD, du moins tel qu’on imagine les personnages en la lisant. A leurs côtés, le vrai gagnant du film est Jonathan Cohen dans le rôle de Graindemaïs. Son rôle rappelle celui de Jamel dans Mission Cléopâtre dans le sens qu’il forme un trio parfait avec nos deux héros. Certes, celles et ceux qui aiment Jonathan Cohen ne seront pas surpris par son interprétation, mais il le fait tellement bien que c’est à n’en pas douter l’une des vraies forces du film. Les autres réussites côtés casting sont notamment Vincent Cassel dont le César, tant physiquement que dans le phrasé, rappelle celui de la BD et des dessins animés ; et aussi Julie Chen (Princesse Fu Yi) dont c’est le premier rôle et qui illumine le film.
La réalisation de Canet est sublime, les décors, les comédiens, les costumes, tout est parfaitement mis en valeur. Petit bémol sur certaines scènes de combat, certes très réussies mais qui ne se démarquent pas assez de l’esprit Tigres et Dragons.

Autre réussite, le film s’inscrit dans les pas de Chabat en partant sur le même registre d’humour référencé (comme l’hommage à La Chèvre avec Pierre Richard) ou burlesque (avec le pigeon voyageur vibrant dès qu’un message arrive). Certes on pourrait dire qu’il singe un peu l’humour de Mission Cléopâtre mais il le fait bien, ça fait mouche et on en redemande. La différence tient plus au fait ces gags s’enchaînent moins à la manière de petits sketches que dans Mission Cléopâtre. L’hommage à La Chèvre en début de film était un bon indicateur, c’est dans cette direction d’hommage aux films d’aventure des années 80 que va ce volet d’Astérix et Obélix : « Je me suis amusé avec tous ces petits moments en veillant à ce qu’ils s’inscrivent de manière constante dans la tonalité d’un grand film d’aventure. »

Enfin, le début et la fin du film, dans le village gaulois, sont vraiment savoureux et font même regretter de ne pas les voir plus. Le film se paye même le luxe d’un moment qui pourrait devenir « culte » : un live d’Assurancetourix Le Barde (PHILIPPE KATERINE) décalé et jouissif au possible.

A écouter aussi : Jonathan Cohen (Le Flambeau) | La loi des séries #586 | VL Média (vl-media.fr)

© Christophe Brachet

On aime moins

Le film n’échappe aux gags un peu lourds et répétitifs (comme avec Ramzy) ou d’autres. De même, et bien qu’il s’en défende, le film fait appel à trop de guests qui ne servent pas à grand chose d’autres que de faire un gros clin d’oeil au spectateur. Il est vrai que la BD aimait à glisser ici et là des visages familiers mais ça apparaissait moins comme systématique. Comme si, un bon épisode de la saga devait faire la course au nombre de guests avec le précédent. Si on aime voir Angèle dans le film, sa partition pourrait très bien avoir été fait par une autre comédienne (là où personne d’autre n’aurait pu faire ce que faire Pierre Richard au début film). En terme de communication, c’est d’une efficacité redoutable ; en terme d’histoire ça n’apporte pas toujours quelque chose. En réalité, on constate que les défauts du film se cachent très souvent dans ces qualités : on aime ce que Guillaume Canet fait de l’histoire et des personnages mais on regrette les excès, les répétitions trop appuyées. On aime l’ampleur des scènes d’action mais on regrette qu’elle emprunte trop à un cinéma passé là avant. On aime ces décors majestueux, mais on regrette certains passages où cela parait moins authentique (comme cette prison dans les arbres où est détenue l’Impératrice).

En somme, le film est réussi, efficace, le temps passe sans qu’on ne s’en rende compte, mais il ne parvient pas à s’affranchir suffisamment du modèle initié par Chabat et qui aurait pu lui donner une vraie identité si il y était parvenu.

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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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