
Présentée lors du dernier festival de la Fiction TV, Cette nuit-là arrive enfin sur France 2 et plonge Barbara Probst dans un véritable cauchemar.
C’est quoi Cette nuit-là ? Septembre 2001 : Sofia a quinze ans. Elle est une adolescente un peu rebelle en quête d’émancipation… Un soir, après une dispute très virulente avec ses parents, elle leur crie qu’elle préférerait qu’ils soient morts. Le lendemain, au réveil, ils ont disparu avec son frère sans laisser aucune trace ni indice. Plus de vingt ans après, Sofia est toujours hantée par cette disparition si troublante : sa famille a-t-elle été assassinée ? Pourquoi a-t-elle, elle seule, été épargnée ? S’ils sont en vie, pourquoi l’ont-ils abandonnée ? Sofia n’arrive pas à laisser ce drame derrière elle, même si elle s’est construit une famille aimante. Elle n’a jamais quitté la région et attend désespérément un signe, un retour. Quand elle croit percevoir ce signal tant attendu, son mari, sa fille, tout son entourage redoutent qu’elle ne soit en train de sombrer dans la folie. Et pourtant, sa vie semble bien être menacée. Et si le passé revenait pour achever ce qu’il avait commencé vingt ans auparavant…

L’essentiel
Mini série en 4 épisodes, Cette nuit-là est un très efficace thriller écrit par Laurent Burtin et Agathe Robilliard, adaptée du best-seller de Linwood Barclay, que met brillamment en scène Myriam Vinocour pour donner vie et une véritable identité à ce thriller qui, en lisant le pitch, convoque les souvenirs d’énigmes judiciaires comme les affaires Flactif, Godard ou bien sûr Dupont de Ligonnès. A ceci près que dans notre série, il y a une survivante, une personne qui a « miraculeusement » échappé au massacre. C’est Barbara Probst (Le Code) qui incarne cette survivante – combattante Sofia, entourée d’une très belle galerie d’acteurs et d’actrices : Pascal Elbé (Damien Forestier), Hugo Becker (Arnaud Fresnel), Fanny Cottençon (Tante Louise), Fantine Harduin (Zoé Forestier), Antoine Hamel (Jérémie Muller), Isabelle Renault (Anaïs), Aimen Darriachi (Lieutenant Bartaud), Jeanne Rosa (Juliette Vandenberg), Nicky Marbot (Pierre Bataille).

On aime ?
Tendue de bout en bout, Cette nuit-là est une mini série réussie du début à la fin malgré une résolution un peu expédiée. Présentée au Festival de la Fiction en septembre, c’est un thriller à double couche : une enquête dont la résolution entraîne une autre enquête et l’ensemble ne forme qu’une grande histoire, passionnante, avec un sens du twist très maîtrisé. Dès la lecture du pitch, impossible de ne pas penser à un célèbre fait-divers : que serait-il arrivé le fils de Dupont de Ligonnès n’était pas venu au rendez-vous de son père et avait survécu au massacre ? Quel visage aurait alors eu l’enquête ? C’est tout le questionnement qui envahit Sofia depuis cette nuit où elle a choisit de faire le mur. C’est un personnage qui a du se reconstruire sans aucune réponse à la plus cruciale des questions et qui, 20 ans plus tard, voit ressurgir ses cauchemars. Perd-elle la tête ou pas ? Pourquoi ce reporter semble plutôt décidé à la croire ? Est-ce que la romancière qu’elle est se faire des histoires ?
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Tout le suspense est parfaitement entretenu sur un scénario très réussi, chaque épisode revêtant une ambiance particulière, le tout dans ce village de montagne où l’on est enclavé au sens propre comme figuré et où le tapis blanc neigeux dissimule la pire noirceur de l’âme humaine, un secret qu’il est bien difficile de deviner tout au long de la diffusion. « Une adolescente meurtrie par la disparition de sa famille, devenue cette femme figée dans une vie sans racines, ferait une série d’atmosphère extraordinaire. Une intrigue qui se joue de nos angoisses les plus profondes, de nos peurs les plus viscérales dont la solitude, l’abandon et l’incompréhension sont à l’origine« , comme l’explique Sophie Exbrayat, la productrice de la série.


Ce qui donne corps à Cette nuit-là c’est bien la partition en tout point excellente de Barbara Probst qui monte en puissance avec ce rôle très important, quasiment de tous les plans dans la série. Elle sait s’y montrer tout à la fois fragile, déterminée, forte, sombre aussi ce qui est assez déroutant dans le visage angélique de la comédienne véhicule autre chose quand elle apparaît à l’image. Elle est pourtant totalement crédible en héroïne principale de cette série, elle qui fut trop longtemps cantonnée aux seconds rôles. Elle peut ainsi y dévoiler une palette de jeu tout en nuance et subtilité. L’autre réussite du casting est l’idée de confier le rôle de sa fille à la toujours très juste Fantine Harduin, les deux comédiennes véhiculant les mêmes sentiments dans leur jeu. A leurs cotés, Hugo Becker en journaliste fouineur, se montre aussi une excellente idée.
Comme on l’a dit, si l’intrigue est parfaitement maîtrisée du début à la fin, avec un nombre incalculable de fausses pistes, on peut seulement se montrer un peu déçu par le face à face final avec le ou la coupable qui se montre particulièrement expédié. Même si ici le « pourquoi » importe sans doute plus, on aurait aimé voir la tension dramatique bien mieux maîtrisée à la fin de la série. Mais ça n’atteint en rien le plaisir ressenti tout au long de cette série qui démontre une nouvelle fois la grande forme des mini-séries de France Télévisions.