C’est le 5 septembre que TF1 proposera son nouvel unitaire événement, Champion, porté par Kendji Girac, dans un projet qu’il a initié.
C’est quoi Champion ? A 24 ans, Zack a toutes les apparences d’un jeune homme bien dans sa peau. Son secret est bien gardé. Menuisier de talent, il construit des cabanes perchées dans les arbres avec son père. Mais sa passion, c’est la boxe, qu’il enseigne bénévolement. Zack envisage de s’installer avec Marjorie quand son père fait une mauvaise chute et tombe dans le coma. Il doit faire face, seul, à la tête de la petite entreprise familiale. Les lacunes qu’il pensait avoir surmontées refont surface, et alors qu’une nouvelle venue, Inès, entre dans sa vie, son secret risque à tout moment d’être révélé : Zack est illettré.
L’essentiel
Champion est le projet projet de Kendji Girac en qualité de comédien. Un rôle important qui lui tient à cœur et pour lequel il s’est longtemps investit, lui ayant souffert d’illettrisme étant petit. Il fait ses premiers pas d’acteurs sous la direction de l’excellente Mona Achache (HPI, Accusé). Un sujet de société fort en prime time et qu’il convenait d’apporter au plus grand nombre. Et un pari pour le chanteur : convaincre un public parfois incrédule qu’il a aussi une carte à jour comme comédien. Diffusé en même que The Voice Kids dont il est un des jurés, Champion s’inscrit dans l’évolution actuelle des fictions de TF1 et qui sortent de « l’image » habituelle que l’on a de ces séries, unitaires ou séries. A ses côtés, les amateurs de séries made in TF1 retrouveront des visages familiers : Aurélie Pons (Ici tout commence) et Jean-Michel Tinivelli (Alice Nevers) dans des rôles à contre-emploi.
On aime
On aime Champion car le téléfilm nous a surpris. Pas forcément convaincu au départ sur ce projet avec Kendji (on pensait davantage à un coup de com’ – un chanteur populaire dans son premier rôle télé), force est de constater que tout a été fait, à tout les niveaux, pour que ce soit tout sauf un coup de com’. On sent que du soin a été apporté à chaque étape de fabrication du film – photographie, réalisation, musique et jeu – pour montrer que l’époque où on voulait seulement capitaliser sur un nom pour faire un succès est derrière. Aujourd’hui, à l’image de ce que fut aussi Handigang avec Alessandra Sublet (ou Shy’m dans Profilage), un « nom » peu attendu pour un projet de film ou de série doit avant tout servir un projet. On arrête de penser que le nom fera tout et on se donne les moyens. Certes l’histoire de Champion ne révolutionne pas mais elle est traitée avec justesse, tendresse, émotion, et la mise en image de Mona Achache est soignée, belle même- On y retrouve le même genre de photographie que l’on avait vu avec Akim Isker dans Visions et on ne peut que s’en réjouir.
On aime aussi la prestation de Kendji qui est vraiment surprenant dans ce film. Il a pris des leçons de comédie, il veut bien faire et ça soit. Il n’est jamais dans un surjeu agaçant et affiche même une pudeur sincère et très honnête. Et puis il a aussi ce qui compte pour « incarner » ce genre de rôle : du charisme, une présence. Dans Champion, il affiche un look et un style simple mais quand il entre dans une pièce, il en impose et ça, ça ne s’invente pas. On l’a ou pas. Alors sans doute sera-t-il nécessaire pour la suite de muscler un jeu qu’on sent encore un peu trop frais par moment, mais pour un premier rôle, le pari est plus que réussi, servi par un écrin qui le met définitivement en valeur.
On aime moins
Si tout a été fait pour que ce soit le plus réussi possible et si incontestablement le résultat est à la hauteur de l’ambition affichée, on regrette en revanche qu’il y ait encore trop de bons sentiments par moment. A ce niveau là, l’histoire ne ménage guère d’effets de surprise. L’illustration la plus parfaite de ça est le triangle « amoureux » que Zack va vivre. Très attendu, il se termine précisément comme on pense qu’il va l’être. Et c’est sans doute dû à la caractérisation du personnage d’Aurélie Pons, vraiment caricatural. On se demande même comment un homme comme Zack, aux valeurs clairement affichée et assumée, a pu tomber amoureux d’une jeune autant tournée vers elle, ne pensant qu’à faire vivre ses followers. C’est sans doute le petit raté de ce film. On préfèrera le personnage bien plus fin et complexe de Hanane El Yousfi.
On regarde si … on veut voir la première prestation très réussie de Kendji Girac dans un rôle qui devrait faire date pour lui. Et pour la très belle réalisation de Mona Achache qui donne de l’ampleur à toute l’histoire.
On ne regarde pas si … vous n’êtes pas convaincu par la présence de Kendji dans une fiction ou si ce type d’histoire n’est tout simplement pas votre tasse de thé.
Champion
Lundi 5 septembre sur TF1