Personnage secondaire de The good wife, Elsbeth joue les enquêtrices extravagantes mais perspicaces dans la série qui porte son nom.
C’est quoi, Elsbeth ? Elsbeth Tascioni (Carrie Preston) est une avocate redoutablement efficace pour défendre ses clients malgré son style et son comportement peu conventionnels. Suite à une offre du ministère de la Justice, elle arrive à New York en tant qu’observatrice, officiellement pour superviser les accords conclus avec les criminels et délinquants. En réalité, elle est là pour enquêter sur les pratiques controversées du NYPD. Aux côtés de l’inspectrice Donnelly (Molly Price) et de la jeune officier Kaya Blanke (Carra Patterson), sous les ordres du capitaine Wagner (Wendell Price), Elsbeth se retrouve impliquée dans diverses enquêtes pour meurtres. Perspicace et intelligente, elle voit au-delà des apparences et démasque l’assassin. Encore faut-il trouver des preuves pour le confondre…
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L’essentiel
Interprétée par Carrie Preston, Elsbeth Tascioni est apparue dans la première saison de The Good Wife en 2009, où elle a joué un rôle secondaire dans plusieurs intrigues. Plébiscitée par le public avec sa personnalité excentrique, elle est revenue dans le spin-off The good fight avant de devenir l’année dernière l’héroïne de sa propre série. Michelle et Robert King ont en effet eu envie de créer une série plus légère, avec l’idée de reprendre la formule éprouvée de la mythique Columbo qu’ils ont redécouverte pendant la pandémie de Covid, mais en substituant Elsbeth au lieutenant incarné par Peter Falk.
Diffusée sur TF1 à partir du 8 janvier (et disponible sur MyTF1), Elsbeth en est à sa deuxième saison aux États-Unis. On suit donc Elsbeth, mandatée par le ministère de la justice en tant que conseillère auprès du NYPD ; elle s’implique alors dans des enquêtes pour meurtres dont le coupable n’est jamais celui que soupçonne la police.
On aime
La formule est quasiment toujours la même Les dix premières minutes de chaque épisode montrent de manière méticuleuse l’assassinat en nous présentant à la fois la victime et le meurtrier, en particulier la manière sophistiquée de perpétrer le crime. L’inspecteur en charge de l’affaire arrive sur place et, bien que simple observatrice en théorie, Elsbeth se concentre sur les détails qui échappent à la police, détectant les incohérences et mettant en doute l’histoire qui semble la plus évidente. Elle commence alors à interagir avec le « meurtrier de l’épisode » qui la sous-estime, la trouve agaçante et la prend pour une empotée stupide. A travers des conversations apparemment banales et informelles, elle démonte son alibi, démontre comment il ou elle a procédé et finit par le ou la confondre.
Contrairement à The good wife et The good fight, Elsbeth n’est donc pas une série complexe ou torturée, elle ne porte pas de regard critique sur le système judiciaire ou politique. C’est un « Howcatchthem » (« comment l’attraper ? ») dans la lignée de Columbo ou plus récemment de Poker Face, un procedural sans pratiquement aucune composante feuilletonnante, dont les intrigues sont résolues au bout d’un épisode (sauf légère exception en deuxième saison). Le résultat est léger, simple, efficace et distrayant – sans prise de tête, pour le dire autrement.
Comme dans Columbo et Poker Face, l’atout principal de Elsbeth tient à ses personnages et ses acteurs. A commencer évidemment par Carrie Preston qui reprend le rôle-titre. Extravagante, originale et drôle, avec ses tenues improbables aux couleurs pop et ses réflexions saugrenues, l’avocate porte toute la série sur ses épaules, maîtrisant parfaitement ce personnage qu’elle interprète depuis 15 ans avec un mélange de candeur, de malice et d’intelligence. Si on retrouve à ses côtés des acteurs tels que Wendell Pierce et Molly Price, ce sont surtout les guests interprétant les meurtriers qui retiennent l’attention : citons par exemple Jane Krakowski, Blair Underwood, Jesse Tyler Ferguson, Stephen Moyer,Vanessa Williams, Pamela Adlon, Nathan Lane ou Michael Emerson (mari de Carrie Preston à la ville.)
On aime moins
D’abord, il faut évidemment apprécier le personnage de Elsbeth – ce qui ne va pas de soi. Omniprésente à l’écran, au centre de toutes les scènes ou presque, c’est exactement le genre d’héroïne que l’on peut qualifier «d’attachiante » – la deuxième patrie du mot prenant parfois le dessus, pour certains spectateurs qui préfèrent la voir à petites doses…
Plus globalement, les enquêtes présentent une certaine irrégularité, en fonction du tueur et de l’acteur qui l’interprète, de la subtilité du meurtre et de l’environnement dans lequel le crime se déroule (le monde de l’opéra, de la chirurgie esthétique, de la mode, les coulisses d’une série policière… ) Parfois, l’épisode est délicieux ; parfois l’écriture patine un peu. En particulier lorsqu’il ne reste qu’une vingtaine de minutes pour résoudre l’affaire, après une très longue scène d’ouverture. Dans ce cas, la résolution est expédiée trop précipitamment.
Enfin, on l’a dit, Elsbeth est une série légère, il ne faut pas s’attendre à une histoire du même niveau de complexité que les autres productions créées par le couple King. Il est clair que Robert et Michelle n’ont pas d’autre prétention que de proposer un pur divertissement, accessible et divertissant.
On regarde si… on a envie d’une série policière simple et classique ; on est fan de la mécanique de Columbo ; on aime les personnages décalés en général et Elsbeth en particulier ; on adore les séries avec des guests réjouissants.
On ne regarde pas si… on a aimé The good wife et The good fight pour la complexité des intrigues et leur dimension politique ; on déteste les personnages excentriques en général et cette hurluberlu d’Elsbeth en particulier ; on adore se creuser la tête pour essayer de deviner qui est le meurtrier.
Elsbeth
Saison 1 – 10 épisodes de 42′ environ.
Le 8 Janvier sur TF1 et sur MyTF1.