C’est une nouvelle comédie policière familiale que TF1 dégaine avec Le Daron, dès le 21 octobre à 21h05. Avec Didier Bourdon et Mélanie Bernier notamment.
Vincent Daron (Didier Bourdon), brillant et fantasque avocat à la cour de Bordeaux, est à la tête d’un célèbre cabinet familial qu’il a fondé avec son frère Jean-Michel.
Mais lorsque ce dernier décède, Daron découvre, avec stupéfaction, que son frère a légué l’intégralité de ses parts à Pauline Lefranc (Mélanie Bernier), une jeune avocate qui vient tout juste de lui donner du fil à retordre lors d’un procès et qui n’a aucun lien avec la famille !
Une surprise d’autant plus cataclysmique que ses propres enfants, les jumeaux Esther (Audrey Pirault) et Grégory (Ludovik),
étaient persuadés d’hériter de leur oncle et devenir associés. Daron va aller de découvertes en révélations au sujet de Pauline et devoir user de toute sa malice et son bagou pour se sortir de ce chaos familial…
L’essentiel
Après Munch, voilà Le Daron. Car sur la papier, on pourrait être tenté de résumer ainsi la nouvelle comédie judiciaire de TF1. Créée par Manon Dillys & Anthony Maugendre, elle est mise en scène par Frank Bellocq et Méliane Marcaggi et réunit autour de Didier Bourdon et Mélanie Bernier, Audrey Pirault (Esther), Ludovik (Greg), Aline Afanoukoé (Nadia), Nick Mukoko (Mahadi), avec la participation de Mathilday May.
Sur la forme, Le Daron reprend une formule largement éprouvée : un guest se retrouve accusé d’un crime et fait appel au cabinet Daron qui grâce à des méthodes peu orthodoxes parvient à confondre le coupable. La formule est complétée non pas par un fil rouge policier mais une comédie familiale autour de la « vraie identité » de Pauline et ses liens avec les autres personnages. La construction de la saison est du coup répartie entre la présentation du postulat de départ – qui amène à cette partition dans le cabinet – et le secret de Daron pour aboutir dans l’épisode 6 à une comédie familiale déjantée.
On aime ?
Le Daron est une bonne surprise. Elle n’est pas la série de l’année – elle n’est pour ça pas assez surprenante malheureusement – mais elle se révèle d’une efficacité certaine.
Si on n’est pas trop convaincu par certains guests qui sont dans un registre comédie qui manque de finesse, on aime beaucoup en revanche le traitement réservé aux avocats de la série. Le héros d’abord n’est pas tant un « avocat à la française » qu’une évocation de ces ténors américains qui maîtrisent les effets de manche (à l’image dont Daron innocente son client dans la scène d’ouverture de la série). Si là aussi ce sont des effets habituels, Didier Bourdon le fait particulièrement bien en longeant une ligne de crête entre le personnage bourru et l’espièglerie de l’avocat, « un personnage truculent, un peu borderline, quelque part entre Eric Dupond-Moretti et Bernard Tapie« , comme nous l’a présenté le comédien. Un mélange détonnant donc !
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A ses côtés, les auteurs ont brossé une galerie de personnages tous plus savoureux, à commencer par Audrey Pirault (Esther), sur qui repose une partie des effets comiques de la série et qui constitue la belle révélation de la série (elle que l’on découvrait sur le net dans Good Monique aux côtés de Juliette Tresanini) et qui combinée à Ludovik (Greg) composent un duo de frère/sœur absolument démoniaque par moment. Mais la série ne serait rien sans le charme indéniable de Mélanie Bernier qui en Ally McBeal 2.0 (comment ne pas y penser en voyant les réunions du cabinet … au cabinet ?) donne un cachet certain à la série, tendant vers le personnage de romcom à l’américaine.
Son duo avec Didier Bourdon est particulièrement réussi et constitue une des très belles réussites de la série. « Nous formons un duo très complice qui pour autant, n’arrête pas de se titiller. J’ai construit mon personnage différemment de mes autres projets car la palette de jeu est grande et je me suis constamment questionnée sur les variations de Pauline afin que les téléspectateurs puissent s’attacher à elle« . Et ça fonctionne, le personnage étant tout à la fois charmante et séduisante, mais aussi très énervante dans ses réactions.
Mention spéciale
Dans une saison à la construction finalement assez classique, l’épisode 6 est un vrai bonbon, une comédie familiale pure, douce amère. Car oui, le paradoxe est là : c’est l’épisode le plus familial et le moins procédural qui se révèle le plus réussi. Les personnages osent toutes les outrances, poussent assez loin les curseurs à commencer par Audrey Pirault absolument hilarante quand le jour de son mariage, tout son monde prend l’eau dans une séquence de « karaoké » absolument splendide sous l’œil désespérément blasé de Bourdon choqué de voir autant « d’emmerdes voler en escadrilles« . Et la réussite de cet épisode illustre bien finalement toute la saison. Le Daron ne parvient pas, malgré une écriture maline, à sortir de ses zones de confort et à surprendre sur la partie judiciaire. Mais en fin connaisseur de comédie, Bellocq parvient à concocter des petits moments de pure comédie familiale du plus bel effet. Et c’est ce qui fait de la série une excellente comédie familiale et une série procédurale à faire monter d’un cran ou deux dans la prochaine saison pour l’améliorer. En somme il faut des histoires judiciaires bien plus à la hauteur du coté déjantée de la comédie familiale qu’elles ne le sont en saison 1. Il faudra sans doute davantage pousser les curseurs.
Le Daron
6×52 minutes
Dès le 21 octobre sur TF1