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On regarde ou pas ? L’île prisonnière (France 2)

Attendue le 13 février sur France 2, L’île prisonnière est une proposition comme la chaîne en fait trop peu. Et ça fait du bien !

C’est quoi L’île prisonnière ? Penhic est une petite île sans histoire au large de la Bretagne, jusqu’au jour où une vingtaine d’activistes armés débarquent et confinent les habitants. Alpha, leur chef, a tout prévu, excepté que la navette qui relie Penhic au continent leur échappe et permette à cinq passagers de se cacher sur l’île. Qui sont ces activistes ? Que veulent-ils ? Qui est l’inconnu de la navette qui revient après dix ans d’absence ? Nos cinq héros parviendront-ils à déjouer l’opération Océanite Tempête ? Candice retrouvera-t-elle à cette occasion l’amour de sa vie ?…

L’essentiel

L’île prisonnière est une mini série en 6 épisodes, imaginée et écrite par le romancier Michel Bussi (qui signe sa première série originale) et par Christian Clères. Habitués des séries policières comme L’art du crime ou Astrid et Raphaëlle, Elsa Bennett et Hippolyte Dard se lancent dans un nouveau défi avec cette mini série différente (ils devraient aussi réaliser la prochaine série de Bussi, Flamant Noir), que Fabienne Servan-Schreiber et Jean-Pierre Fayer (Cinetévé), coutumiers des séries novatrices, produisent.
Au casting, Lannick Gautry, en grand méchant est entouré de Pierre Perrier, Kévin AZAÏS, Margot Bancilhon, Anouk Grinberg, Déborah François, Jane Cara, Diego Murgia, Antoine Duléry.

Par bien des aspects, L’île prisonnière devrait « trancher » dans les propositions sérielles de la chaîne. La série s’éloigne sensiblement des standards de la fiction, à coup de polars, de comédies familiales ou de sujets de société. Ici, on est dans du pur concept, un genre que les américains aiment particulièrement (des séries comme Lost, La Brea, Prison Break en sont quelques exemples) : un point de départ fort qu’il convient d’étendre sur plusieurs épisodes, voire saisons. Rares sont ceux qui d’ailleurs tiennent sur plus d’une saison, et encore faut-il qu’elle soit courte, et ça, les auteurs l’ont ici bien compris en concentrant toute l’action sur 6 épisodes. D’ailleurs en y regardant de plus près, l’intrigue de base de cette série rappelle celle des gros blockbusters américains type Rock ou même la saga Die Hard, l’action individuelle d’un ou deux héros étant remplacée ici par la tension psychologique, le suspense et l’entraide collective.

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On aime

Pour évoquer ses références dans l’écriture de sa série, Bussi expliquait à nos confrères d’Allo Ciné lors du dernier Séries Mania : « En termes de références, je l’ai imaginée quelque part entre Le Prisonnier, avec cette idée qu’à chaque épisode on essaye de s’en sortir, et la série V, qui était une histoire de résistance que j’ai adoré. Et là on est vraiment là-dedans, avec des gens ordinaires, le boulanger, le maire, l’instit, qui se voient obligés de potentiellement prendre les armes pour s’en sortir. Et il y a aussi peut-être un peu de La Casa de Papel, car c’est un peu une série de braquage, un huis clos avec des gens enfermés. Mais l’intrigue est davantage racontée du côté des otages dans L’île prisonnière ». Si les références sont sans doute un peu trop fortes (convoquer Le Prisonnier peut se révéler périlleux, tant le niveau semble élevé), le résultat est en revanche parfaitement réussi. Moins bavardes que beaucoup de séries françaises, le choix de faire et proposer une série d’action est donc non seulement assumé mais surtout réussi. Sans temps morts, et avec l’action centrée tantôt sur le groupe d’otages du village, tantôt sur les survivants de l’embarcation, L’île prisonnière « retient ses coups » et ménage ses effets de surprise – à commencer par l’identité du ou de la traitre(esse) qui fait partie du groupe.

Lannick Gautry quitte le camp des gentils dans lequel on l’enferme souvent pour camper avec un charisme certain le chef du commando. Face à lui, Pierre Perrier, à contre-emploi, est juste parfait en « héros » qui va racheter ses actions passées en sauvant sa communauté. Un classique du cinéma d’action américain ! Mais dépourvue des moyens alloués aux films d’action, la série doit jouer sur d’autres registres comme le suspense ou l’action distillée avec parcimonie … et elle y parvient très bien, jamais ces moments ne paraissent cheap, ce qui avouons-le semble pourtant souvent le cas. Le tout avant un final en apothéose et une action assumée et savamment mise en scène. La toile de fond écologique suffit à étoffer le portrait du commando et à ne pas les enfermer dans un modèle trop manichéen de méchants de séries d’action. Leur mission semble noble même si leurs actes sont évidemment condamnables.

Ce qui contribue à maintenir l’action tout du long, c’est l’installation réussie des enjeux. Si certains rebondissements semblent parfois convenus ou tout du moins, pas très finement apportés, la mise en place est une vraie réussite. La tension monte de plus en plus, les pions sont parfaitement disposés de chaque côté : le commando / le village et le groupe isolé. L’exposition par Alpha (Gautry) des enjeux, la manière dont « la vie doit continuer » aux yeux du monde extérieur, la présentation de manière succincte mais efficace des protagonistes pourtant nombreux en très peu de temps (un peu à la manière de Lost), tous ces éléments concourent à poser les bases d’une série qui ne nous lâchera pas durant 6 épisodes.

Enfin, il convient de souligner le travail effectué par Elsa Bennett et Hippolyte Dard à la réalisation qui donne vie à l’île de manière somptueuse (le décor est juste incroyable) et savent mettre en action cette série tout en tenant compte des contraintes du médium.

L’île prisonnière
6×52 minutes
Le 13 février sur France 2 et déjà sur Salto

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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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