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On regarde ou pas ? Prométhée, la série fantastique de TF1

Présentée en avant-première au Festival de la Fiction TV, Prométhée arrive sur TF1 le 16 mars. Que vaut ce nouveau gros pari de la chaîne ?

C’est quoi Prométhée ? Renversée par une voiture et pourtant sans séquelle, une jeune adolescente de 17 ans ne se souvient de rien. Ni d’où elle vient, ni qui elle est. Tout ce qu’elle possède, c’est un prénom étrange : Prométhée. Recueillie par ceux qui l’ont renversée, elle commence à avoir des visions violentes qui la connectent à une scène de crime dont le meurtrier est toujours en fuite. A-t-elle été témoin ? Est-elle impliquée dans ce meurtre ? Prométhée, comme tous les autres, voudrait savoir qui elle est. Surtout lorsqu’elle se découvre des capacités physiques étonnantes…

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L’essentiel

Prométhée est l’un des derniers paris audacieux de TF1 en matière de fiction : proposer une série dont les héros sont des ados et avec du fantastique. Tout ce que a priori on ne trouve pas en prime sur une grande chaîne de télévision française. Surtout si en plus on est dans un univers plutôt sombre. A la création de cette série, on retrouve Nicolas Jean (HPI) et Claire Kanny, pour une série écrite par Nicolas Jean, Claire Kanny, Fabien Adda, Solenn Le Priol, avec la contribution de Christophe Campos. Tout l’intérêt de l’histoire est bien le mystère entourant le passé de Prométhée (à commencer par son prénom qui devrait « interroger » en 2022 tellement il n’est pas commun !!). De part structure – un ou une inconnu(e) avec des dons certains qui se retrouve dans une petite communauté qu’il ou elle va chambouler – la série peut en rappeler d’autres comme Le caméléon, John Doe, Kyle XY ou encore Point Pleasant, et en France, Eternelle. Série française oblige, on n’échappera pas au fait que l’un des personnages est policière (Camille Lou), vecteur de l’enquête sur le grand mystère de la série.

On aime ?

Après cette première saison, force est de constater que le résultat est très réussi. Personnages et intrigues sont intelligemment posés pour mettre à la tension de monter crescendo au fil des 6 épisodes. L’intrigue pourrait même, dans un premier temps, faire plutôt penser à un polar classique d’inspiration nordique. Mais à mesure que le personnage de Prométhée se dessine, il ne fait plus de doute que l’on a basculé dans du genre (pour cette scène en boîte de nuit), voire même dans quelque chose de très sombre au vu du final de l’épisode 2. Par la suite, la série oscille entre le fil rouge de la saison et le fil rouge plus large autour de Prométhée. Les auteurs ont très habilement compris les codes du genre en distillant des éléments pour comprendre qui est cette jeune fille mystérieuse, sans pour autant révéler tous les mystères qui l’entourent, se gardant des cartouches pour les saisons suivantes. La mythologie de Prométhée se met en place petit à petit jusqu’à un final des plus réussi posant les jalons d’une histoire plus large et d’enjeux qui ne manqueront pas de nous captiver par la suite.

Tout a été particulièrement soigné dans la mise en images de la série, Christophe Campos, de par son expérience sur une série comme Plan B, sait bien comment filmer l’intrusion du fantastique dans un milieu qui se veut réaliste. Portée par un casting là aussi très réussi, à commencer par la jeune héroïne qui donne son nom à la série, Fantine Harduin incroyable de bout en bout, Prométhée déroule avec un vrai sens du rythme sa narration pour présenter un univers nouveau qui, même si il aboutit à une forme de conclusion à l’épisode 6, est pensé pour durer plusieurs saisons. On soulignera dans cette saison aussi les performances d’Odile Vuillemin en psy et dont le look en fait immédiatement un personnage des plus énigmatiques (on la dirait tout droit sortie de Rosemary’s baby), mais également le couple formé par Marie-Josée Croze et Thomas Jouannet (à qui le côté sombre va d’ailleurs très bien). On oubliera pas non plus la très touchante Margot Heckmann (Vanessa) qui donne une composition de son personnage de premier abord de « peste » en un personnage bien plus touchant.

In fine ?

Prométhée est donc une série prometteuse qui réussit à installer son univers tout en donnant les clés pour vouloir découvrir la suite. Si la saison (comme dans toute série du genre), répond habilement à certaines questions (on saura qui est Prométhée), elle ne résout pas certains autres mystères (pourquoi elle existe).
La série une proposition singulière en télévision et qui enfonce le clou de la très grande variété de concept proposé par la première chaine ces dernières années. Sans être le point culminant, cette série s’aventure sur un terrain qu’on osait plus imaginer voir arriver sur une grande chaîne française. Elle renoue avec cette tradition notamment des séries américains où les spectateurs vont à chaque épisode échanger sur leurs théories sur la série avant de les voir confirmer ou infirmer par la suite … jusqu’à un cliffhanger de fin de saison savamment concocté.
Prométhée est aussi la démonstration que la politique de remakes de TF1 n’a pas été vaine. Elle a permis de diffuser et donc tester des formats différents, plus sombres pour servir de tremplin à des créations originales cette fois dont Prométhée est l’une des incarnations les plus réussies et qui contribuent à faire bouger les lignes.

Prométhée
6×52 minutes
Dès le 16 mars sur TF1

About author

Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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