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On regarde ou pas ? Mythic Quest (saison 3)

Sitcom classique mais redoutablement drôle et efficace, Mythic Quest redistribue les rôles dans cette troisième saison.  

C’est quoi, Mythic Quest (saison 3) ? Ian (Rob McElhenney) et Poppy (Charlotte Nicdao) ont créé leur propre studio pour développer leur nouveau projet, Hera. Mais ils ont du mal à s’entendre : Poppy a des idées bien arrêtées et Ian semble plus intéressé par le Metaverse et par son ancienne entreprise…. Désormais seul aux commandes de Mythic Quest, David (David Hornsby) peine à asseoir son autorité malgré l’aide de son assistante hystérique Jo (Jessie Ennis) et même s’il s’enthousiasme pour la production du film basé sur le jeu. Tandis que Rachel (Ashly Burch) et Dana (Imani Hakim) tentent de gérer leur relation à distance, Brad (Danny Pudi) vient de sortir de prison après sa condamnation pour délit d’initiés, et il revient dans l’entreprise en tant qu’homme de ménage.  A moins qu’il n’ait déjà une nouvelle idée machiavélique en tête…  

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L’essentiel

Avec Ted Lasso, c’est  certainement la meilleure comédie de Apple TV+ : co-créée par l’acteur Rob McElhenney (It’s always sunny in Philadelphia, qui interprète ici Ian), la série raconte avec un humour ravageur le quotidien d’un studio de développement de jeu vidéo en ligne, le Mythic Quest du titre, sorte de MMORPG à la World of Warcraft. Entre situations improbables, punchlines hilarantes et personnages emblématiques,  la série joue sur un humour bien rodé et ironise sur l’environnement de travail, tout en réservant quelques jolis moments d’émotions. Alors que la troisième saison vient de débuter sur la plate-forme, la série a d’ores-et-déjà été renouvelée pour une quatrième saison.

On aime

Mythic Quest est une sitcom classique et même confortable, dans le bon sens du terme. Dans ses épisodes de 30 minutes au rythme maîtrisé, la série développe à chaque fois trois intrigues en parallèle, chacune centrée sur un groupe de personnages. Et à chaque fois, elle le fait avec un humour irrésistible qui va du plus facile au plus subtil. Situations délirantes (un quiproquo autour d’un double appel pour le pauvre David, un brunch entre filles qui vire à la déprime générale), personnages hauts en couleurs (un Ian mégalo, Brad aussi cynique que sournois, Jo en roue libre…) et magnifiquement interprétés, répliques qui font mouche, touches de dérision sur de nombreux sujets (le harcèlement sexuel, les gamers, le monde du cinéma….) : tout s’enchaîne sans temps mort et on rit souvent aux éclats. Et en guest, Joe Manganiello dans son propre rôle – ce qui ne gâche rien. 

On retrouve aussi l’épisode indépendant présent dans chaque saison, comme une parenthèse où l’on s’échappe un moment du récit linéaire pour découvrir un élément important du passé. Cette saison, on se focalise sur l’enfance de Ian et Poppy, avec un épisode délicat et sensible qui permet d’appréhender différemment leurs personnalités respectives et de découvrir comment ils se sont rencontrés. 

Si cette saison reprend les mêmes éléments, elle infléchit la dynamique entre ses personnages en redistribuant les cartes pour former de nouveaux duos.  En permutant les associations, les épisodes mettent en valeur les forces et les faiblesses de nos héros et jouent de façon inattendue sur la manière dont ils interagissent. L’astuce offre également l’opportunité de donner plus d’importance à certains personnages moins exploités dans les saisons précédentes (Jo, en particulier) et d’approfondir les autres.  

Dans le même temps, s’instaure entre tous les protagonistes une relation transversale, et la série devient plus chorale ou moins cloisonnée. Dans les saisons précédentes, Mythic Quest compartimentait les rôles — les testeurs, l’équipe dirigeante, Ian et Poppy — alors que cette fois, elle parvient à fusionner les différents groupes en établissant un vrai lien.  A leur corps défendant et sans s’en rendre compte, ils forment une sorte de famille  – tordue et déjantée, mais où chacun se soucie des autres à sa façon. C’est ce qui fait de cette workplace sitcom quelque chose de plus riche et de plus universel.

On aime moins

Dans une certaine mesure, on pourrait dire que le principal défi de Mythic Quest consistait à se renouveler. Elle y parvient… en partie. Oui, les duos changent, les relations sont redéfinies et chacun fait face à de nouveaux défis. Malgré tout, et même si ces nouvelles situations permettent d’approfondir les traits de caractères des personnages, elles empruntent au final le même chemin que précédemment. Qu’il s’agisse des disputes entre Ian et Poppy, des manigances de Brad, du manque de confiance en lui de David ou des crises de nerfs de la pauvre DRH, la série navigue en territoire connu.  

Il y a aussi une légère frustration, lorsqu’on arrive au terme de la saison. Le dernier épisode se conclut sur  d’autres partenariats, d’autres alliances inédites et inattendues… et d’autres développements qui nous ramènent au début de la saison précédente. De sorte qu’on a l’impression que l’histoire n’a pas vraiment progressé. Au moment où s’achève ce dixième épisode, certains  personnages sont de retour dans leurs zones de confort et l’arc narratif central de la saison semble n’avoir été qu’un prétexte, une distraction avant de nous ramener à la case départ. 

Enfin, on ne peut que déplorer l’absence du grand F. Murray Abraham, qui interprétait l’inénarrable Carl Longbottom alias le romancier has been et scénariste du jeu. L’acteur ayant quitté la série, son personnage disparaît – de manière un peu abrupte et il laisse indéniablement un vide.

On regarde si… on a envie de rire devant une petite série bien faite, bien écrite, bien jouée ; on a adoré Silicon Valley ou Dead Pixels ; on cherche une sitcom qui maîtrise à merveille tous les codes de la comédie. 

On ne regarde pas si… on préfère les comédies atypiques qui cassent les codes ; on n’aime pas les personnages excentriques ; on est adepte d’un humour acide et de l’ironie mordante. 

Mythic Quest.
Saison 3 – 10 épisodes de 30′ environ.
Disponible sur Apple TV+. 

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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