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On regarde ou pas ? Pretty Little Liars: Original Sin

Nouveau spin-off de Pretty Little Liars, Original Sin suit de nouveaux personnages et une nouvelle histoire en mode slasher. 

C’est quoi, Pretty Little Liars : Original sin ? Après le suicide de sa mère, Imogen (Bailee Madison), une adolescente enceinte de cinq mois, doit emménager chez son amie Tabby (Chandler Kinney), élève comme elle à Millford High. Parmi leurs camarades de lycée, on trouve aussi Noa (Maia Reficco), Faran (Zaria Simone) et Mouse (Malia Pyles). Elles ne sont pas vraiment amies, mais vont toutes les cinq se retrouver impliquées dans une sombre histoire lorsqu’un mystérieux « A » commence à leur envoyer des messages menaçant, sous-entendant qu’il connaît leurs secrets les plus sombres. Les filles soupçonnent leur ennemie jurée, la diva du lycée Karen Beasley (Mallory Bechtel). Ce qu’elles ignorent, c’est que ce qui leur arrive n’a rien à voir avec Karen, mais est lié à un terrible secret dans le passé de leurs mères respectives… 

L’essentiel

Après Ravenswood et The Perfectionists, voici donc un troisième spin off de Pretty Little Liars. Lancée en 2010, la série originale racontait sur sept saisons l’histoire d’un groupe d’adolescentes tourmentées par un  mystérieux « A », qui connaissait tous leurs secrets les plus sombres. Cette nouvelle déclinaison disponible sur  Amazon Prime est signée Roberto Aguirre-Sacasa (Riverdale) et Lindsay Calhoon Bring (Les nouvelles aventures de Sabrina), qui ont choisi de raconter une toute nouvelle histoire avec de nouveaux personnages et surtout de transformer le teen drama en slasher. La série a par ailleurs été renouvelée pour une deuxième saison, sous-titrée Summer school.

On aime

Pas besoin d’avoir vu la série originale pour regarder Original Sin. Certes, on retrouve de nombreux éléments qui y font écho, mais ce ne sont que des clins d’œil : la petite ville tranquille proche de Ravenswood, un groupe d’adolescentes et leurs secrets, des jumelles qui inversent les rôles (Karen et Kelly), une mort aux conséquences funestes, la chanson Secrets comme générique et ce sombre personnage qui se fait appeler A. Pour le reste, c’est une histoire indépendante avec de nouveaux protagonistes.

Justement, on restera lapidaire sur l’histoire, sur la manière dont l’intrigue progresse de révélations en révélations et d’un rebondissement à l’autre. Tout au long des épisodes, on s’interroge : que s’est-il passé vingt ans plus tôt ? Qui était la jeune fille du flash-back ? Que cachent les mères des héroïnes ? Et les héroïnes, aujourd’hui ? Karen est-elle Kelly ou est-elle Karen ? Et surtout, qui est A et que veut-il exactement ? Et le truc, c’est qu’on attend pas vingt-deux saisons avant de découvrir son identité.

Le groupe formé par les cinq jeunes femmes fonctionne bien, autant lorsqu’elles interagissent ensemble que lorsqu’on les suit indépendamment. Imogen, Faran, Minnie, Tabby et Noa  ont toutes une personnalité bien distincte et surtout une part d’ombre. Par exemple, Noa est en période probatoire pour consommation de drogue, Mouse a vécu quelque chose de traumatisant dans son enfance, Faran rêve de devenir danseuse malgré une ancienne blessure. Et les cinq actrices sont excellentes – en particulier Bailee Madison et Chandler Kinney. 

Enfin, on adore l’idée d’une déclinaison en mode slasher, avec la structure et les codes des films d’horreur teen à la I know what you did last summer. Ou plutôt Scream, car comme dans la saga de Wes Craven, Original Sin joue avec les codes, les références, les citations. Outre A et son masque à la Massacre à la tronçonneuse, certaines scènes renvoient directement à Psychose, Halloween ou Carrie  ; on cite Brian de Palma, Jordan Peele ou Dario Argento ; passionnée de cinéma et réalisatrice en devenir, Taby ne cesse de comparer la situation à des classiques du genre (et à ruer dans les brancards en parlant notamment de female gaze). Côté séries, on pense aussi à … Riverdale, mais surtout à Scream Queens, avec cette sombre histoire du passé qui rejaillit sur le présent. 

A lire aussi : On a vu pour vous … les 3 premiers épisodes de I know what you did last summer (Prime) | VL Média (vl-media.fr)

On aime moins

L’histoire tient en haleine… si l’on accepte de passer sur des facilités et coïncidences bien pratiques dans le scénario. Certains éléments sont à la limite du vraisemblable – mais on en fait facilement abstraction, dès lors qu’on se prend au jeu. Même chose pour certaines intrigues, dont celle autour de Karen / Kelly, qui traîne un peu en longueur. Plus généralement, le scénario entremêle plusieurs histoires , il y a beaucoup de choses à suivre et la façon dont tout se connecte est un peu floue au départ.

Original Sin joue aussi avec tous les attendus des séries d’ados – couloirs du lycée, fêtes, intrigues amoureuses, bal de promo, équipe de foot… – et elle n’évite pas les clichés. Autant le procédé est assumé et extrêmement astucieux lorsque la série joue avec les tropes des films d’horreur, autant elle est moins habile dans son aspect teen drama.

Enfin, ne vous attendez pas à une série d’horreur terrifiante. Original Sin comporte bien des scènes de meurtres, des courses-poursuites efficaces et une bonne dose de suspense, mais pas de quoi faire de cauchemars. En revanche, il y a parfois un sentiment de malaise avec des intrigues à la limite du glauque et – trigger warning – la série aborde aussi des sujets sensibles comme l’automutilation et les agressions sexuelles, et pas toujours de manière très fine. 

On regarde si… on adore les slashers à la Scream, à la fois efficaces et qui jouent malicieusement avec les codes des films d’horreur ; on a envie d’une série  pleins de rebondissements et à l’ambiance teen drama ; on a aimé  Pretty Little Liars et on est chaud pour chercher les easter eggs.

On ne regarde pas si… on veut du feel good et des paillettes ; on tremble à la simple mention d’un tueur masqué ; les histoires de lycées américains nous donnent des boutons (d’urticaire, pas d’acné).

Pretty Little Liars : original Sin
10 épisodes de 50′ environ.
Sur Amazon Prime Video.

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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