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On regarde ou pas ?  The girls on the bus (Max)

The girls on the bus

The girls on the bus ou quatre femmes journalistes suivent les primaires démocrates à bord d’un bus réservé à la presse, entre recherche du scoop et sororité. 

C’est quoi, The girls on the bus ? Des journalistes venus de tout le pays se rassemblent en Iowa, pour le caucus  qui marque le début de la campagne présidentielle américaine. A bord d’un bus affrété pour la presse, ils vont suivre les candidats démocrates jusqu’à la convention de New York où sera désigné celui qui affrontera le candidat républicain en Novembre. Parmi ce groupe de journalistes, quatre femmes de générations et d’idéologies différentes vont se lier d’amitié et s’entraider entre recherche du scoop, relations avec les équipes de campagne, problèmes personnels et dilemmes éthiques. 

L’essentiel

The Girls on the bus est l’une des premières séries lancées en France sur la nouvelle plate-forme Max. Elle s’inscrit en pleine actualité, en cette année 2024 marquée par les présidentielles américaines de novembre. En dix épisodes, la série  nous emmène à l’intérieur des Primaires, processus  de désignation des candidats – en l’occurrence, le candidat démocrate  – à travers l’histoire de quatre femmes journalistes qui suivent la campagne dans un bus avec  le reste du « pool » de presse.  A elles de dénicher le scoop, de décrocher l’interview exclusive, de rendre compte à l’écran ou à l’écrit des meetings, déclarations des candidats, résultats des votes etc.  Malgré les rivalités et leurs visions très différentes de leur métier, elles vont tisser des liens d’amitié et s’entraider. 

C’est un livre qui a servi de base à la série produite par Greg Berlanti (le Arrowverse) : Chasing Hillary, publié en 2018 par Amy Chozik. Journaliste pour le Wall Street Journal et le  New York Times,  Chozik y raconte comment elle a suivi Hillary Clinton dans d’interminables voyages à travers les États-Unis, au cours de deux campagnes électorales. Avec la collaboration de Chozik, la showrunneuse Julie Plec (The vampire diaries) a décidé d’étendre à quatre femmes journalistes à bord du bus de campagne, afin de multiplier les points de vue et d’offrir une plus large palette d’opinions politiques et d’expériences.

On aime

Les Girls on the bus, ce sont les quatre journalistes qui vont suivre ces primaires démocrates. Il y a Sadie McCarthy (Melissa Benoit), journaliste du New York Sentinel qui manque parfois d’objectivité. Gracie Gordon Green (Carla Gugino) est une journaliste vétérane des campagnes électorales. Républicaine noire , Kimberlyn Kendrick (Christina Elmore ) travaille pour une chaîne ultra-conservatrice où elle se sent utilisée comme caution de diversité raciale. Enfin, Lola Rahaii (Natasha Benham), créatrice de contenu numérique, s’adresse aux nouvelles générations qui préfèrent suivre les  « tiktokers » ou les « instagramers » plutôt que les médias conventionnels. 

La force de la série est d’offrir quatre héroïnes aux caractéristiques fortes, très différentes les unes des autres, en outre interprétées par des actrices brillantes. A travers l’impulsivité de Sadie, le journalisme old-school de Gracie, la vision conservatrice de Kimberlyn et la maîtrise des réseaux sociaux de Lola, le spectateur a accès à plusieurs points de vue, notamment sur l’approche du métier de journaliste.  Chaque situation, chaque rebondissement dans la campagne est traité différemment, invitant le spectateur à une réflexion sur le rôle de la presse, l’avortement, les liens entre médias et pouvoir, la déontologie journalistique, le financement des campagnes… 

The girls on the bus reste toutefois une série légère, contrebalançant les intrigues électorales avec la vie privée des protagonistes. Elles cherchent des informations exclusives, tentent de négocier pour obtenir une interview, tournent leur reportage ou envoient leur article, mais chacune a aussi des problèmes personnels à régler, entre liaison sensible du point de vue déontologique, fille adolescente en crise ou organisation d’un mariage. Le tout fonctionne admirablement bien, avec en arrière-plan le lien d’amitié entre les quatre femmes, en dépit de leurs différences. 

On aime moins

Certains critiques ont estimé que The girls on the bus privilégiait le divertissement au détriment d’un aspect plus « sérieux » sur le travail des journalistes politiques. Sans expérience en matière de campagne électorale américaine, il est difficile d’évaluer le degré d’authenticité de la série – rappelons toutefois qu’il ne s’agit pas d’une adaptation fidèle du livre de Chozik mais d’une fiction qui s’en inspire.

Sur ce plan, bien que essentiellement chorale, la série se focalise surtout sur Sadie. C’est elle qui a le plus d’importance dans l’histoire, qu’il s’agisse de sa liaison avec l’attaché de presse d’un candidat, ses relations compliquées avec son rédacteur en chef ou l’enquête qu’elle entame lorsqu’elle est contactée par un lanceur d’alerte. Chacune de ces intrigues est intéressante mais déséquilibre un peu l’ensemble, faisant passer à l’arrière-plan ses acolytes. 

La série monte clairement en puissance : il faut lui accorder un ou deux épisodes avant qu’elle ne trouve son rythme car c’est à mesure que l’on connaît mieux les quatre journalistes et leurs relations qu’elle gagne en profondeur et en intérêt. Jusqu’à une dernière ligne droite haletante, qui ouvre grand la porte à une deuxième saison. Sauf que la série ayant été annulée, on reste sur notre faim avec un sentiment de frustration… 

On regarde si… on a envie d’avoir un aperçu des primaires américaines à travers le regard de quatre journalistes ; on aime le mélange d’intrigues politiques et personnelles ; on aime les personnages féminins forts et les histoires de sororité ; on est intrigué par une sorte de Sex & The city où le journalisme remplace le sexe et un bus, New York .

On ne regarde pas si… on cherche une série à la House of Cards, uniquement axée sur les manigances politiques ; on s’attend à regarder une série quasi documentaire sur le travail des journalistes ; on déteste les séries qui n’ont pas de fin, parce qu’elles ont été annulées alors qu’elles se terminent sur un énorme cliffhanger.

The girls on the bus
10 épisodes de 45′ environ
Disponible sur Max.  

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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