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On regarde ou pas ? The Suspect (Polar+)

The suspect

Dans le thriller The Suspect, Aidan Turner incarne un psychologue soupçonné du meurtre d’une patiente. Sans qu’on sache s’il est coupable ou innocent.

C’est quoi, The Suspect ? Lorsque le cadavre d’une femme est retrouvé dans un cimetière, lardé de vingt et un coups de couteau, l’inspecteur Vince Ruiz (Shaun Parks) et sa jeune partenaire Riya Devi (Anjili Mohindra) sont chargés de l’enquête. Ils contactent le psychologue clinicien Joe O’Loughlin (Aidan Turner), un médecin réputé dont la victime était une ancienne patiente, et qui leur propose spontanément son aide pour dresser un portrait psychologique du meurtrier. Mais une série de coïncidences et d’indices semblent rapidement le désigner comme principal suspect. Pour ne rien arranger, Joe vient de recevoir un diagnostic de maladie de Parkinson, ce qui pourrait expliquer qu’il ait craqué sous la pression. Alors qu’il tente de démontrer son innocence, mettant en péril sa carrière et sa famille, Joe commence à perdre pied. Le médecin est-il coupable ou non ?

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L’essentiel

Adapté du roman éponyme de Michael Robotham et diffusé à partir du 7 Octobre sur Polar+, The Suspect est un thriller psychologique en cinq épisodes, créé et écrit par Peter Berry (Gangs of London). Avec en vedette Aidan Turner (Poldark, Leonardo), la série raconte l’histoire du docteur Joe O’Loughlin, un brillant psychologue clinicien, marié et père de famille. Sa petite vie tranquille bascule suite à deux évènements : on lui diagnostique un début de maladie de parkinson, et il est contacté par la police suite à la découverte du corps d’une ancienne patiente. L’expérience de Joe leur semble utile pour faire avancer l’enquête, mais son comportement étrange alerte les deux inspecteurs : et si Joe était le meurtrier ? 

On aime

The Suspect est un thriller psychologique qui nous plonge dans l’enquête sur le meurtre d’une jeune femme. Un récit que nous vivons aux côtés de Joe, psychologue brillant et réputé qu’avait consulté la victime, qui est prêt à offrir son expertise pour aider les enquêteurs à cerner le profil du meurtrier. Cependant, son comportement suscite vite la suspicion des enquêteurs. La série s’appuie dès lors sur un ressort classique : à mesure qu’il tente de démontrer son innocence, le héros est précipité dans une espèce de sables mouvants. Plus il se débat, plus il s’enfonce. O’Loughlin se retrouve au centre d’un ouragan qui met en péril sa famille et sa carrière, entraîné dans un engrenage qui semble irrémédiable. 

Les rebondissements et révélations s’enchaînent à un rythme soutenu, chaque épisode apportant une nouvelle information, une nouvelle piste, un nouveau suspect. Mais O’Loughlin reste au centre des soupçons, et le point fort de la série est certainement l’ambiguïté qu’elle entretient. La plupart des décisions du héros, son comportement, les secrets de son passé qui émergent peu à peu ont de quoi intriguer.  Est-il le héros qui vient de sauver un jeune homme du suicide, le psychologue émérite, le père et mari dévoué ? Ou plutôt un meurtrier psychopathe qui trompe sa femme, ment et manipule les enquêteurs ? 

Dans le rôle, Aidan Turner est excellent. Son médecin est un praticien à la Dr House : génial, brutal, plutôt désagréable et excentrique. Mais sans le côté attachant et sympathique du personnage joué par Hugh Laurie– ce qui est plutôt malin, car le spectateur a du mal à prendre son parti. A ses côtés, le reste du casting est convaincant, en particulier Anili Mohindra dans le rôle du sergent Devi.

On aime moins

Paradoxalement, le principal problème de The Suspect tient à la densité du scénario. La série  s’efforce d’entretenir le suspense en multipliant les pistes et les suspects, parfois de façon beaucoup trop exagérée jusqu’à frôler l’invraisemblable. Joe, par exemple : en plus d’un comportement erratique et de certaines choses à cacher (sa relation avec la victime, par exemple), il agit de manière tellement irrationelle voire stupide qu’on croirait qu’il cherche volontairement à alimenter les soupçons de la police. Sans compter une série de coïncidences ahurissantes, bien pratiques pour faire avancer l’intrigue… 

Au fil des cinq épisodes de la mini-série, les candidats au titre de meurtrier sont de plus en plus nombreux. En fait, ce sont pratiquement tous les personnages qui, à un moment ou à un autre, suscitent l’intérêt des deux enquêteurs : le psychologue, son meilleur ami, sa femme, un de ses patients, un policier, l’entourage de la victime et – why not ? – la victime elle-même, qui s’est peut-être suicidée. Ça fait quand même beaucoup. 

Certes, le nombre de suspects entretient le doute, et le spectateur a bien du mal à deviner la résolution de l’intrigue avant la fin. Et il y a un certain mérite à construire l’histoire de telle sorte que n’importe qui peut être le meurtrier. Malheureusement, ici, The suspect tombe dans un piège récurrent dans ce type de récits : l’identification du meurtrier arrive presque par hasard, grâce à un nouvel élément qui survient pratiquement à la dernière scène.  Ainsi, après une bonne dizaine de pistes et d’indices, malgré l’insistance du scénario sur certains éléments (la récurrence du nombre 21, par exemple), la série opère un virage à 180° pour proposer un dénouement impossible à anticiper, car aussi soudain que déconnecté du reste. 

On regarde si… on cherche un thriller au dénouement surprenant ; on aime les histoires qui enchaînent les rebondissements à un rythme effréné même si ce n’est pas toujours crédible ; on est fan de Aidan Turner et on a envie de le voir dans autre chose qu’un drama d’époque.

On ne regarde pas si… on veut jouer aux enquêteurs en analysant les indices pour anticiper le dénouement ; on aime prendre fait et cause pour un héros sympathique ; on tique quand le scénario joue un peu trop avec les coïncidences et les facilités. 

The Suspect
5 épisodes de 45′ environ.
Le 7 Octobre sur Polar +.

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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