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On regarde ou pas ?  Tracker (Disney+)

En pisteur spécialisé dans la recherche des disparus, Justin Hartley est parfait dans, Tracker, cette série classique mais néanmoins efficace.

C’est quoi, Tracker ? Colter Shaw (Justin Hartley) est un loup solitaire qui parcourt les Etats-Unis en camping-car, un pisteur expérimenté  qui, lorsque la police est impuissante, piste les personnes disparues et perçoit les récompenses promises. Si vous avez perdu la trace de l’un de vos proches et que vous ne savez pas quoi faire, Colter est la personne qu’il vous faut.  Ses collaboratrices Velma (Abbie McEnany) et Teddy (Robin Weigert) lui communiquent les signalements et, avec l’aide d’un hacker (Eric Graise) et de son ex accessoirement avocate (Fiona Rene), Colter remonte méthodiquement la piste… 

L’essentiel

Tracker est adaptée du roman  The Never Game de Jeffery Deaver (qui est coproducteur), premier livre d’une série consacrée au personnage de Colter Shaw. Son héros a été formé à la dure par feu son père, un survivaliste qui lui a appris tout ce dont il a besoin pour se sortir d’à peu près n’importe quelle situation ; il met ses compétences au service des familles de personnes disparues. A bord de son camping car, il parcourt les routes, envoyé d’un endroit à l’autre par ses collaboratrices Velma et Teddy ; il s’appuie aussi sur Bobby, un talentueux hacker/expert en technologie capable de tout pirater, et sur son ex Reenie, une avocate féroce d’autant plus utile que Shaw a tendance à se mettre à dos les autorités locales, qui n’aiment pas forcément le voir s’immiscer dans une affaire.

Lancé sur CBS juste après le Super Bowl, le pilote a réuni 17 millions de téléspectateurs en direct, et les trois épisodes suivants sont restés au-dessus de la barre des 7 millions de spectateurs – chiffre remarquable, au vue de l’érosion des audiences sur les networks. Logiquement renouvelée pour une deuxième saison, la série arrive en France sur Disney+.

On aime

Tracker ne fait rien de neuf – oui, mais elle le fait extrêmement bien. Elle s’appuie sur un format éprouvé, avec une intrigue résolue à chaque épisode. A chaque fois, tout commence par une disparition, Colter se rend sur place auprès des proches, les interroge, découvre une première piste, la suit et progresse dans son enquête grâce à des indices, les éléments révélés par son ami hacker ou  divers témoignages. Quelques scènes d’action ponctuent l’épisode, Shaw ayant tendance à s’attirer des ennuis en se confrontant à des sectes, des réseaux criminels ou des familles dysfonctionnelles… jusqu’au moment où l’affaire est résolue et la personne disparue retrouvée. Notre héros perçoit la récompense promise et reprend la route. 

Bien que Shaw soit un loup solitaire qui communique essentiellement avec ses collaborateurs par téléphone, la dynamique entre les personnages est plaisante. La complicité entre Velma et Teddy, l’affection évidente qu’elles portent à Shaw, l’amitié de celui-ci avec Teddy ou ses liens avec son ex Reenie : il y a quelque chose de chaleureux dans leurs échanges. Dans le même temps, on découvre par petites touches le passé de Shaw, dans quelques flash-back qui dévoilent ses rapports complexes avec son père (joué par Lee Tergesen) suggérant une dynamique familiale tendue et surtout un lourd secret. 

La personnalité solitaire de Shaw, le mystère entourant son passé en font un personnage suffisamment intrigant, sans que la série n’aborde pour autant le sujet de façon trop lourde ou redondante. Et Justin Hartley (Les feux de l’amour, This is us) est visiblement à l’aise dans un rôle qui lui va comme un gant. 

 On aime moins

La série a les défauts de ses qualités. Tracker, c’est quelque chose qu’on a l’impression d’avoir déjà vu, un procédural où un  homme au passé douloureux se distingue par une capacité hors-normes – ici, c’est un pisteur capable de  retrouver n’importe quoi ou n’importe qui. Les épisodes ne présentent que peu de variations, les intrigues restent simples, la série ne s’écarte pas de sa structure de base. Notre héros réussit là où la police échoue (car sinon, il n’y aurait pas de série), au bout d’une quarantaine de minutes ponctuées de rebondissements (sinon, il n’y aurait pas de série non plus). Si l’ensemble est très bien fichu, ce n’est pas la série qu’on conseillera à quelqu’un qui cherche de l’inédit ou de la nouveauté. Il faut accepter certaines facilités – mais c’est souvent le cas dans ce type de séries

La série va certainement approfondir le mystère du passé de son héros. Mais après quelques flashbacks dans les deux premiers épisodes, Tracker laisse le sujet de côté. On ne doute pas qu’elle y reviendra largement en temps voulu mais, dans l’intervalle, on regrette qu’elle fasse l’impasse sur ce sujet, de toute évidence essentiel dans l’histoire. On trouve aussi dommage que les épisodes ne tirent pas parti de l’idée du road trip, le lieu n’ayant finalement aucun impact sur l’intrigue, que l’on soit à New York au fin fond du Kansas.  

Enfin, si Justin Hartley est convaincant, on retrouve certains tics ou expressions faciales de son Kevin Pearson dans This is us. Et visiblement, Colter a besoin d’être torse nu à un moment ou à un autre de l’épisode pour résoudre l’affaire… (Notez bien qu’on ne s’en plaint pas forcément !) Et comme la série se focalise vraiment sur son personnage, tous les autres restant complètement en marge, il va sans dire qu’il vaut mieux apprécier l’acteur. Ce qui, par chance, est notre cas.

A lire aussi : On débriefe pour vous… This is us, sortez les mouchoirs pour le final de la série | VL Média (vl-media.fr)

On regarde si… on a envie d’une série simple, efficace et divertissante, qui tient largement ses promesses ; on aime les séries à la FBI : portés disparus ; on craque pour Justin Hartley. 

On ne regarde pas si… on veut être surpris par une série qui offre quelque chose de radicalement différent ; on aime les intrigues complexes qui courent sur le long terme.

Tracker
Épisodes de 40′ environ.
Disponible sur Disney+.

About author

Traductrice et chroniqueuse, fille spirituelle de Tony Soprano et de Gemma Teller, Fanny Lombard Allegra a développé une addiction quasi-pathologique aux séries. Maîtrisant le maniement du glaive (grâce à Rome), capable de diagnostiquer un lupus (merci Dr House) et de combattre toutes les créatures surnaturelles (vive les frères Winchester), elle n'a toujours rien compris à la fin de Lost et souffre d'un syndrome de stress post-Breaking Bad
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