Entre le nouveau film de Quentin Tarantino, un documentaire sur l’affaire Weinstein, film pour enfants, thriller sud-coréen et comédies françaises, les sorties cinéma de mercredi 14 août sont nombreuses. Voici les principaux films sortis en salle cette semaine.
Once upon a time in Hollywood : un conte de fée nostalgique
L’histoire se déroule en 1969, à Hollywood, au moment de l’apogée du mouvement hippie. Les deux personnages principaux sont Rick Dalton, une ancienne star de série télévisée de western, et Cliff Booth, sa doublure cascade et meilleur ami. Les deux hommes tentent de s’en sortir dans un Hollywood qu’ils ne reconnaissent plus. Mais Rick Dalton a une voisine très célèbre, Sharon Tate.
Avec Once Upon a Time in Hollywood, Quentin Tarranrino montre de vrais signes de maturité. Lettre d‘amour à une époque fantasmée, cette série de digressions humoristiques laisse infuser une mélancolie nouvelle dans sa filmographie. Au centre de ces récits, deux monstres sacrés incarnés par Leonardo DiCaprio et Brad Pitt. Ceux ci s’amusent à jouer les losers magnifiques. On se délecte de voir ces deux géants du cinéma s’amuser à jouer des has-been qu’ils ne seront jamais. L’impression de regarder une vérité alternative est prégnante, et rappelle que certains choix peuvent changer la vie d’un artiste. C’est au travers de ce genre de portraits, finalement assez rare chez Tarantino, que le film sort du cadre de divertissement pour offrir une véritable vision de cinéma.
L’intouchable Harvey Weinstein : le producteur qui contrôlait le monde du cinéma
La réalisatrice Ursula Macfarlane donne la parole aux victimes d’Harvey Weinstein et aux anciens employés de sa société. L’intouchable Harvey Weinstein est un documentaire passionnant qui démonte les mécanismes de l’affaire Weinstein. À travers de nombreux témoignages, il brosse un portrait glaçant de ce faiseur de stars qui n’hésitait pas à menacer ceux qui s’opposaient à lui. Il montre comment le pouvoir immense du producteur sur le monde du cinéma lui a permis d’agir impunément pendant des décennies. Les mots de ces femmes, qui expliquent qu’elles pensaient avoir plus à perdre en résistant à son agression, ou ceux de ces ex-collaborateurs qui expliquent qu’il était plus facile de ne pas faire de vagues et de se servir au passage, sont édifiants.
Dora et la cité perdue : un film pour enfants sans saveur
Devenue adolescente, Dora l’exploratrice est envoyée en ville chez son cousin Diego. Mais très vite, elle quitte le lycée et retourne dans la jungle pour retrouver ses parents kidnappés par des bandits, et tenter de découvrir le trésor de la mystérieuse cité antique de Parapata.
Le film se sauve du naufrage grâce à son héroïne, parfaitement interprétée par Isabela Moner. Son positivisme est plaisant à voir, surtout à notre époque où tout est au second degré et au cynisme. Une héroïne pleine de vie et décalée qui provoque la sympathie.
Sauf que le reste du film est trop faible et franchement ennuyeux. Entre des blagues pipi-caca, comme des sables mouvants qui font des bruits de pets, et des incrustations d’effets spéciaux qui piquent les yeux, difficile de voir en Dora et la Cité perdue un film pouvant convenir même aux plus jeunes, sauf en les prenant pour des idiots.
Le mystère des pingouins : un récit initiatique onirique et original
Le Mystère des pingouins raconte l’histoire d’Aoyama, élève de CM1, dans sa petite ville tranquille. Élève doué, mais extrêmement cérébral, Aoyama a tout planifié dans sa vie et n’attend qu’une chose : devenir un homme. Il faut dire que l’assistante du cabinet dentaire voisin, la mystérieuse Elle, n’est pas étrangère à cette impatience puisqu’il en est amoureux. Un jour, des pingouins apparaissent mystérieusement un peu partout en ville, semant le trouble et l’interrogation. Pour Aoyama, cela produit l’effet inverse, il est captivé et décide d’enquêter avec son meilleur ami sur la nature du phénomène, découvrant rapidement que ce dernier partagerait un lien avec Elle. La jeune femme le met alors au défi : s’il trouve l’explication de cette apparition de pingouins, il trouvera aussi la réponse la concernant. Aoyama redouble donc d’efforts.
Adaptation d’un roman de Tomihiko Morimi, auteur de livres à succès pour les adolescents, Le Mystère des pingouins s’adresse à un public plus large. À l’image de la nouvelle génération de cinéastes japonais qui émergent dans le sillage des studios Ghibli, Hiroyasu Ishida se penche sur la vie quotidienne de son pays qu’il sublime en ouvrant des portes vers le merveilleux. Grâce à une mise en scène élégante et une animation sensible faisant la part belle aux sentiments des personnages, ce long métrage marie réel et fantastique avec habilité. Au terme de ce récit initiatique plein d’humour et plus profond qu’il n’y paraît.
Je promets d’être sage : une comédie qui fait du bien
Metteur en scène de théâtre passionné, spécialisé dans les pièces cérébrales et hystériques, Franck cumule les galères et finit par exploser en vol lors d’une première. À bout de nerfs, il change de vie, quitte Paris pour devenir gardien dans un musée de Dijon. Dans ce lieu calme et sans vague, il fait la connaissance de ses confrères, tous accidentés de la vie ou dépressifs. L’une d’entre elles, Sybille, se montre particulièrement agressive à son égard. Intrigués l’un par l’autre, ils vont apprendre à se connaître et monter ensemble une petite arnaque.
Ce premier film du réalisateur Ronan Le Page en forme de chronique aigre-douce de l’inadaptation provoque de belles séances de fous rires et touche au coeur. Si le film est si réussi, c’est en grande partie due à ses deux principaux comédiens. Pio Marmaï, épatant en auteur de théâtre énervé reconverti en gardien de musée, a rarement été aussi bon. Face à lui, Léa Drucker excelle également. Cassante, détestable, horripilante au début du film, elle parvient à se rendre attachante en cultivant progressivement le mystère, les bons mots, et les fulgurances, pour finir par surprendre en révélant ses failles et une douceur très séduisantes.
Perdrix : Une histoire pleine de charme et de romantisme.
Erwan Le Duc signe un premier film maîtrisé et burlesque sur l’histoire d’amour et d’émancipation familiale d’un gendarme vosgien.
La petite vie de Pierre Perdrix, joué par Swann Arlaud, est bien rangée. La journée, il travaille à la gendarmerie avec ses collègues fainéants et le soir, il retrouve sa famille pour dîner sous le tableau de leur père décédé. Mais un jour débarque dans son commissariat Juliette Webb, interprétée par Maud Wyler, une jeune femme envahissante qui s’est fait voler sa voiture. Elle va bouleverser la vie des Perdrix.
Dans ce film burlesque, on croise des naturistes révolutionnaires, des adeptes des reconstitutions historiques qui n’hésitent pas à jouer les nazis et surtout deux éclopés des sentiments qui vont se laisser surprendre l’un par l’autre.
Le gangster, le flic et l’assassin : un polar sud-coréen violent et jubilatoire
Kang est un psychopathe poignardant sauvagement des inconnus qui, la nuit, ont le malheur de croiser son chemin. Mais un jour, il s’en prend à Jang, un chef de gang qui se défend, et parvient même à le blesser. Ivre de vengeance, Jang lance ses hommes à la recherche de Kang, mais il est obligé de s’associer à Jeong, un policier aux méthodes peu orthodoxes qui cherche à le faire tomber depuis longtemps.
Enquête policière, flics corrompus, gang régi par le code de l’honneur, plongée dans la psyché d’un criminel. Présenté hors compétition au dernier Festival de Cannes et numéro un au box-office de son pays dès sa sortie, devant Avengers : endgame , ce thriller sud-coréen réalisé par Lee Won-tae joue la carte de l’originalité. Il renouvelle la formule du tueur en série grâce à son trio principal, trois personnages qui n’ont à priori rien en commun, mais qui canalisent chacun avec plus ou moins de succès leur violence intérieure.
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