Avant d’être héroïne de Dead of summer, Elisabeth Lail était Anna (Frozen) dans Once upon a time saison 4. Parfaite occasion pour évoquer cette saison disponible en DVD.
Les personnages mis en scène au cinéma en 2013 par Chris Buck et Jennifer Lee dans La reine des neiges sont LES nouveaux « invités-événements » de Storybrooke dans Once Upon a Time saison 4… Un choix scénaristique des plus audacieux qui en a d’ailleurs surpris plus d’un lors de la diffusion du dernier épisode de la saison 3 le 11 mai 2014 et qui s’avère d’autant plus courageux que les créateurs ont délibérément choisi d’imaginer la suite directe de l’histoire de La reine des neiges, plutôt que d’en réinventer les origines comme ils ont pourtant généralement coutume de le faire depuis les débuts de la série. Ainsi, non seulement Elsa, Anna, mais aussi Kristoff, Sven ou encore le roi des trolls Grand Pabbie prennent soudain vie en « live » grâce à un casting parfaitement adapté et des effets spéciaux dont la production n’a désormais plus à rougir.
ATTENTION SPOILERS!!!
A Tale of Two Sisters
Un vent glacé souffle sur Once Upon a Time saison 4 (disponible en DVD depuis mars 2016). Mais cette brise frissonnante qui vous frôle subrepticement la nuque avant de se répandre presque instantanément le long de votre colonne vertébrale n’est pas uniquement le fruit de la malédiction de la Reine Elsa (à laquelle la aussi jolie que convaincante Georgina Haig prête dorénavant ses traits bien réels sans pour autant jamais chercher à faire oublier ceux, tout aussi joliment crayonnés, de son homologue animée)… Loin s’en faut, même. Car, au-delà d’une séquence d’introduction toute « Frozienne », la série reprend exactement à la minute où les téléspectateurs américains l’avait quittée en mai ; à savoir juste après la révélation du retour de Lady Marianne à Storybrooke… qui brisait par là même l’ultime espoir d’une fin heureuse pour l’ex méchante reine Regina (Lana Parrilla). Sa relation avec Robin Hood (Sean Maguire) étant menacée, choisira-t-elle de rester fidèle à sa promesse faite à Henry (Jared S. Gilmore) de tendre vers le Bien ou succombera-t-elle à la tentation de ses primes instincts en vue de changer la donne ? Telle est la véritable interrogation de cette première aventure de la saison. Entre désillusions, prises de conscience ou abandon, le personnage de Regina permet une nouvelle fois à Lana Parrilla d’exprimer une palette toujours plus subtiles d’émotions contrastées et d’illuminer l’écran à chacune de ses interventions… ou de ses reflets ; le miroir campé par Giancarlo Esposito faisant lui aussi son grand retour ! Face à elle, Emma (Jennifer Morrison), en proie aux affres de la culpabilité, tente désespérément de lui venir en aide à travers des échanges et dialogues d’une grande retenue et de cette même justesse de ton dont la série sait faire preuve depuis ses débuts.
Passées les retrouvailles avec les personnages principaux (avec une mention spéciale pour la courte mais superbe séquence de danse entre Rumpelstiltskin (Robert Carlyle) et Belle (Emilie de Ravin) ; et reprenant d’ailleurs le thème musical si emblématique de La belle et la bête composé par le génial et Oscarisé Alan Menken en 2002), le fort bien titré « Un conte de deux sœurs » s’attarde bien naturellement sur les circonstances de l’arrivée d’Elsa au sein de notre monde par le biais du portail temporel laissé béant par la « Wicked Witch of the West » Zelena (Rebecca Mader) l’année dernière. Tandis qu’elles préparent les noces d’Anna (Elizabeth Lail) et de Kristoff (Scott Michael Foster) à Arendelle, les deux orphelines (suite aux événements narrés dans La reine des neiges) sont amenées à se remémorer la disparition soudaine et mystérieuse de leurs parents ; au point de pousser à Anna à se lancer sur leurs traces malgré les conseils avisés de sa sœur. Comme pour les déclinaisons de Peter Pan et du Magicien d’Oz, leur aventure va prendre, à elle seule, une bonne partie de la saison (si ce n’est la totalité) et dévoiler progressivement des secrets directement inspirés par le long-métrage d’animation à succès. Et pour le coup, le travail de reconstitution de La reine des neiges en prise de vues réelles se révèle à couper le souffle…
Du rêve à la réalité
La reine des neiges a eu un succès colossal. 1,274,219,009 de dollars de recette à travers le Monde… Le moins que l’on puisse dire, c’est que Edward Kitsis et Adam Horrowitz n’ont pas eu « froid aux yeux » en s’attaquant à Frozen ! Et aux vues des critiques à répétitions dont la qualité générale des effets visuels de Once Upon a Time a très souvent été la cible, les deux créateurs étaient d’autant plus attendus au tournant. Surtout après le ratage cuisant du spin-off Once Upon a Time in Wonderland, mort-né – à juste titre – l’année dernière… Et c’est bien de là que vient la véritable surprise de cette rentrée ! Ici, dès les premiers plans, les effets numériques sont impeccables. Les sombres lumières et éclairs s’abattant sur une mer déchaînée sont à la fois impressionnants et réalistes. Sans atteindre, bien sûr, un niveau cinématographique (normal, nous sommes à la télévision. Inutile de chercher à comparer ce qui n’a pas à l’être…), ils annoncent clairement la volonté de la production de se surpasser et de gérer au mieux le budget leur étant alloué. Ce gain de qualité visuelle est sans nulle doute à attribuer à la volonté (et au besoin) de respecter au mieux l’œuvre originale. Les décors de Arendelle, les costumes, les attitudes des personnages animés (le renne Sven et le troll Grand Pabbie étant également présents par le biais d’une animation 3D de fort belle facture)… Cette saison 4 de Once Upon a Time pourrait tout à fait revendiquer son statut de « suite officielle » à La reine des neiges ; exception faite du fait qu’ici… personne ne chante !
Au final, entre la continuité des arcs narratifs déjà engagés la saison précédente, la promesse d’une nouvelle quête des plus captivantes (la recherche de l’auteur du livre d’Henry…), et la très réussie arrivée de ces nouveaux personnages venus du froid, Once Upon a Time conserve son statut d’œuvre télévisuelle audacieuse et innovante, qui continuera assurément de repousser celles et ceux qui rechignent encore et toujours à se laisser porter par une bonne dose d’aventure 100% Disney et de romantisme exacerbé, jumelé à une qualité d’écriture tout simplement inégalée dans le genre, mais qui – et c’est l’essentiel – ravira à coup sûr ceux et celles qui n’ont pas peur de revendiquer haut et fort (à l’image des créateurs) leur part de rêves et la libre expression de leur âme d’enfants. L’hiver arrive tôt à Storybrooke…
Crédits: ABC/ Disney