Ce lundi 10 décembre des représentants de 105 pays réunis à Marrakech ont approuvé le Pacte mondial sur les migrations piloté par l’ONU.
Le texte doit encore être ratifié le 19 décembre.
Le pacte mondial sur les migrations a été formellement approuvé par un traditionnel coup de marteau après proclamation orale, selon les informations diffusées par l’ONU à Marrakech.
Sans vote ni signature, la conférence intergouvernementale de Marrakech était une simple étape formelle avant le vote de ratification qui aura lieu le 19 décembre à l’Assemblée générale de l’ONU. Près de 160 pays, sur les 193 pays membres de l’ONU, étaient annoncés au Maroc. Mais le sujet ayant inspiré de nombreux débats et fake-news une quinzaine de pays ont fait part de leur retrait ou du gel de leur décision.
« Il est étonnant qu’il y ait eu autant de désinformation à propos de ce que le pacte est et de ce qu’il dit […], il ne crée aucun droit de migrer, il ne place aucune obligation sur les Etats » avait alors déclaré Louise Arbour, représentante spéciale de l’ONU pour les migrations lors d’une conférence de presse à Marrakech à la veille de la conférence.
A l’ouverture des débats le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, déclarait « Ce moment est le produit inspiré d’efforts. Nous ne devons pas succomber à la peur ou aux faux narratifs » Le secrétaire général a notamment dénoncé les « nombreux mensonges » propagés sur cet accord.
Pour la droite, l’extrême droite ainsi que certains « gilets jaunes » ce pacte serait un encouragement à la migration et dispenserait les Etats de contrôle sur les flux migratoires.
Un pacte non contraignant
Le texte est en réalité destiné à renforcer la coopération internationale pour une « migration sûre, ordonnée et régulière ». Contrairement à ce qui a été relayé par certains médias, le pacte est non contraignant et se base sur des principes : défense des droits humains, des enfants, reconnaissance de la souveraineté nationale. Le pacte propose des solutions pour aider les différents Etats à faire face aux flux de migration. Il interdit seulement les détentions arbitraires et n’autorise les arrestations qu’en dernier recours.
A contrario, pour beaucoup de défenseurs des droits de l’homme qui attendaient bien plus de ce pacte, il est insuffisant car il n’assure aucun accès à l’aide humanitaire ou encore aux services de base aux migrants.
Parmi les pays non-signataires on peut retrouver l’Autriche, l’Australie, le Chili, la République tchèque, la République dominicaine, la Hongrie, la Lettonie, la Pologne et la Slovaquie.
Quant à la France, le président, Emmanuel Macron, a décidé de déléguer à Marrakech le secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, Jean Baptiste Lemoyne.
Il y a environ 258 millions de migrants et personnes en mobilité dans le monde, soit 3,4 % de la population mondiale.