Alors que s’ouvrait ce Lundi 15 septembre la Conférence de Paris, initiée par le président François Hollande et son homologue Irakien Fouad Massoum, Barack Obama reproche à la France sa politique de paiement des rançons contre la libération de ses ressortissants pris en otage en Orient et au Magreb dans le New York Times.
« Le président français, François Hollande, dit que son pays ne paie pas de rançons aux terroristes, alors qu’en réalité, il le fait » déclare Barack Obama, irrité. Alors que le président américain a fait appel à la communauté internationale pour faire face à la menace djihadiste grandissante notamment en Irak, il critique la diplomatie Française et ses méthodes d’intervention pour lutter contre le terrorisme.
Le chef de la maison blanche, d’abord critiqué pour son manque de réactivité face aux agissements meurtriers des djihadistes en Irak et en Syrie, a depuis appelé la communauté internationale à se dresser militairement contre « ce califat de la terreur » mené par son leader Abou Bakr al-Baghdadi.
Barack Obama promet de détruire les djihadistes… par 6MEDIAS
Après l’assassinat de trois otages anglo-saxons par les membres de l’État Islamique en moins d’un mois, la tension monte parmi les alliés en Occident. Il semblerait que Washington reproche à Paris sa politique de paiement des rançons contre la libération de ses ressortissants. Une politique que l’administration américaine juge préoccupante dans ses conséquences sur l’enrichissement et l’affirmation militaire des groupes terroristes. Par ailleurs le président Irakien Fouad Massoum, invité exclusif de Jean-Pierre Elkabach ce matin sur Europe 1 , a salué la volonté et la détermination de François Hollande et la France dans la lutte contre les djihadistes en Orient, à quelques minutes de l’ouverture de la conférence de Paris réunissant tous les alliés dont Washington.
Dans les colonnes du New-York Times, Barack Obama regrette que la France paye des rançons aux terroristes et ne s’accorde ainsi pas à la stratégie américaine de lutte contre l’État Islamique. Publiée le 13 septembre, l’interview a été enregistrée avant l’annonce de la mort d’un troisième otage anglo-saxon, David Haines, décapité par le même bourreau que ses prédécesseurs. Le président américain défend sa politique diplomatique en accusant Paris d’alimenter quelque part ces agissements en les rendants attractifs financièrement pour les terroristes. Il affirme que les ressortissants américains sont moins visés par ces prises d’otage.
Néanmoins, les citoyens américains ne partagent pas entièrement l’opinion du président américain et ils commencent à pointer du doigt « un manque de compassion » envers les familles des otages détenus par les terroristes. Récemment, les parents du journaliste américain James Foley, exécuté il y a quelques semaines en Irak ont pointé « le manque de compassion » de l’administration américaine face à leur détresse. Ils regrettent qu’aucune négociation n’ait été envisagée pour maintenir la vie sauve de leur fils et ils accusent même la maison Blanche d’exercer une pression sur les familles des otages afin de les dissuader de toute tentative de paiement d’une rançon.
Toujours dans le New York Times, la France avait été présentée comme « championne » du paiement des rançons à l’organisation terroriste al-Qaida. Selon le quotidien américain, avec 58,1 millions de dollars versés depuis 2008 afin de venir en aide à ses ressortissants détenus au Maghreb islamique, la France est le principal bailleur de fonds indirecte du groupe terroriste. Une raison de plus pour Paris, de s’affirmer au sein de la coalition internationale de lutte contre le djihad en Irak et partout ailleurs où il menace de sévir.