La Russie, cette grande nation aussi bien par sa superficie que par son histoire, ne laisse personne indifférent. Toutefois, la plupart, si ce n’est la totalité, des débats concernant le pays des Tsars est polarisé et se résume souvent à l’opposition suivante : pour ou contre Poutine ? Mais, ce mercredi 10 juin 2015, s’est tenu une conférence-débat à la Documentation française qui a dépassé cette polarisation classique.
Mais où va la Russie ? C’est la question que ce sont posé plusieurs universitaires et experts de la région, mais pas seulement. En effet, ces derniers ont tenté de clarifier des problématiques telles que la politique eurasiatique russe, l’ambivalence occidentale vis à vis de Vladimir Poutine, le véritable potentiel de l’armée russe …
L’ARMÉE RUSSE, UN TROMPE L’ŒIL ?
Il ne passe pas un jour sans que la menace militaire russe ne soit évoquée dans les médias. Mais qu’en est-il vraiment ? Tout d’abord, la Russie consacre environ 4,2% de son PIB au développement de son armée. Les dépenses militaires de la Russie sont donc les 3ème plus importantes du monde, après celle de la des Etats-Unis et de la Chine. En effet, les dépenses militaires russes sont 10 fois moins importantes que celles des Etats-Unis.
Cette faiblesse militaire russe, le plus souvent dissimulée grâce aux effets d’annonce, est formidablement illustrée par la taille de la flotte russe de la Mer Noire mais aussi par le déroulement de la guerre en Géorgie (2008). Effectivement, selon Kevin LIMONIER, chercheur à l’Institut français de géopolitique (IFG), la flotte russe de la Mer Noire est composée de seulement 9 bateaux en piteux état. Concernant la guerre de Géorgie, les limites de l’armée russe étaient telles que les officiers étaient contraints d’utiliser leurs téléphones portables afin d’effectuer des frappes aériennes, les réseaux militaires étant inutilisables.
VLADIMIR POUTINE, PARANGON DE L’EURASISME
Selon Alexandre Douguine, théoricien politique et proche du président Poutine, « les eurasistes sont des opposants à l’hégémonie occidentale, des opposants à l’expansion américaine, des opposants aux valeurs libérales, et des partisans de la civilisation russe autonome, de sa religion et de sa tradition« . Et cette idéologie semble influencer de plus en plus la politique étrangère de Vladimir Poutine.
Le discours de Vladimir Poutine insiste sur la force et la « verticale du pouvoir« , qui rappelle le « centralisme démocratique » des dirigeants soviétiques notamment, séduit, même en France dans les milieux militaires et politiques, car c’est le discours de quelqu’un qui assume la puissance sans se soucier des problèmes démocratiques.