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Ouïgours : L’Union Européenne prend enfin des sanctions contre la Chine, qui riposte

L’Union européenne prend des sanctions contre la Chine qu’elle accuse de «graves atteintes aux droits de l’homme » et de « détentions arbitraires et traitements dégradants infligés aux Ouïgours». La Chine n’a pas tardé à annoncer ses représailles contre des responsables européens, dont le français Raphaël Glucksmann. 

Alors que l’on sait depuis plusieurs mois que plus d’un million de musulmans Ouïgours sont détenus contre leur volonté en Chine, dans le Xinjiang, l’Union européenne était jusqu’alors resté silencieuse face à cette grave atteinte aux droits de l’Homme.

Mais enfin, ce lundi 22 mars, les députés Européens réunis à Bruxelles, durcissent le ton et mettent en place des sanctions telles que l’interdiction de visas, et donc l’interdiction d’entrer dans l’Union Européenne, et le gel d’avoirs. Sont concernés par les sanctions précédemment énoncées 4 personnalités chinoises et une entité chinoise, qui ont eu un rôle dans la conception et la mise en oeuvre de la politique chinoise dans le région du Xinjiang. On retrouve notamment le directeur du Bureau de la sécurité publique du Xinjiang, Chen Mingguo, accusé de « graves atteintes aux droits de l’homme », de « détentions arbitraires et traitements dégradants infligés aux Ouïgours et aux membres d’autres minorités ethniques musulmanes, ainsi que d’atteintes systématiques à leur liberté religieuse».

Le Royaume Uni et le Canada ont également adoptés les mêmes mesures que l’Union Européenne, et les États -Unis, quant à eux, n’ont sanctionnés que deux des quatre responsables visés par les Européens.

Pékin accuse l’Union Européenne d’ingérence 

Les représailles ne se sont pas fait attendre. La chine a immédiatement riposté et a décidé de sanctionner 4 entités de l’Union Européenne – le comité politique et de sécurité, la sous-commission des droits de l’homme du Parlement européen, l’Institut Mercator pour les études chinoises, et la fondation Alliance des démocraties – et 10 personnalités jugeant qu’ils « portent gravement atteinte à la souveraineté de la Chine et propagent de manière malveillante des mensonges et de la désinformation ». Ces derniers se voient interdits de séjour en Chine continentale, à Hongkong et à Macao, avec interdiction également de faire des affaires en Chine. Dans un communiqué, le ministère chinois des affaires étrangères a aussi appelé l’Union Européenne à « corriger son erreur » et à ne pas interférer dans les affaires internes chinoises.

Parmi ces personnalités figure notamment l’eurodéputé français Raphaël Glucksmann, qui réagit aussitôt. « Vos sanctions de m’impressionnent pas. Vos exhortations à « l’auto-critique » et vos menaces non plus. Avec les 9 autres personnalités européennes sanctionnées, nous continuerons à nous battre contre vos crimes et à briser les silences qui les entourent » affirme-t-il. Il fait part également sur Twitter qu’il est « fier de partager cette liste avec 9 Européens qui se battent pour la liberté et la dignité humaine » et « qu’être sanctionné par des tyrans est un honneur ».

De son coté le quai d’Orsay a convoqué l’ambassadeur de Chine en France. Le ministère juge inacceptable de tels propos et sanctions de la part de la Chine envers des personnalités européennes. 

À lire également : 46 pays soutiennent l’initiative chinoise contre les Ouïgours

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