Direction de la circonscription Europe du Nord où Aberzak Boulariah présente une candidature indépendante aux prochaines législatives des Français de l’étranger. Riche d’un parcours d’entrepreneur atypique, il nous consacre une interview inédite en nous dévoilant sa perception de sa campagne et les grandes lignes de force de son programme en direction des jeunes.
1/ Beaucoup de jeunes expatriés déplorent un début de campagne consternant. Face à l’angoisse ressentie à une étape de la vie si préoccupante, de nombreux candidats usent de formules creuses, répètent des slogans et débitent des idées reçues. En quoi votre candidature peut-elle introduire un principe de réalité, un nouveau souffle et un projet ?
Je suis tout à fait en phase avec les jeunes expatriés qui qualifient ce début de campagne de : consternant. Il est tout à fait clair que lorsque l’on a des personnes sans expérience pistonnées et parachutées pour représenter des partis politiques voir des associations, il ne peut en ressortir que des formules creuses, inventions et répétitions de slogans inutiles, débit d’ idées reçues.
Inéluctable réalité, étrange mélange, candidates et candidats démagogues entretenant l’illusion politique mais au final sans aucun programme, fabulateurs obligés de jeter de la poudre aux yeux. J’ai été très étonné d’entendre parler certains candidats en matière de scolarité malgré le fait qu’ils n’aient pas remis les pieds dans une école depuis qu’ils l’ont quittée. Un exemple : comment peuvent-ils proposer de construire de nouvelles écoles ? Omettent-ils alors délibérément le déficit de la France ? Certainement étant donné que tous, même sans être à un niveau politique, sont au courant. Comment peuvent-ils parler sans y avoir été confronté eux même de création d’entreprise ? Je ne suis certainement pas le seul à me poser ces questions…
Ma candidature colle heureusement à l’objectif premier de cette campagne qui est d’élire un député qui saura apporter des solutions à toutes les problématiques des français jeunes et moins jeunes d’Europe du Nord. Il apparaît très évident aujourd’hui, que mon programme est le seul qui puisse y répondre.
En effet pour ce qui est de la scolarité, il est nécessaire que je rappelle que l’entreprise que je dirige travaille très étroitement et ce depuis 4 années, avec beaucoup d’écoles primaires et secondaires afin d’apporter des solutions informatiques et de moderniser l’enseignement.
Pour information, j’ai travaillé avec l’agence du gouvernement irlandais qui a pour mission l’aide à l’implantation et à la création d’entreprise en Irlande.
Sur ces deux points, j’attends des autres candidats de nous communiquer quelle expérience ils ou elles ont, tout en sachant cela va de soi que tout est facilement vérifiable.
3/ Un think tank a récemment préconisé que les pouvoirs publics soutiennent l’émergence d’une « Overseas Youth Bank » : structure bancaire dédiée aux jeunes expatriés. Quel regard portez-vous sur une telle initiative ?
Pour ma part, une « Overseas Youth Bank » est une idée qui est très intéressante dans sa dénomination. Restons impérativement très attentif, veillons à ce que les fonds aillent aux bons endroits, aux bonnes personnes, qu’elle soit dirigée par des personnes jeunes, dynamiques qui ont le sens de l’entreprenariat. Par contre il ne faut pas perdre de vue que ceci ne peut fonctionner que s’il y a un minimum de limites fixées.
Moi-même en devenant député je serai très investit afin que ce que ce projet voit le jour. Une fois de plus, je reste très conscient du fait que le budget en France est déficitaire, et je ne saurais m’avancer sur une date.
3/ Plusieurs responsables politiques prônent un « Buy European Act » sur le modèle américain. Une idée qui séduit de plus en plus une Europe en crise. Et qui viserait à mieux intégrer les PME dans la commande publique. Ce type de dispositif vous parait-il pertinent ? Quels sont les nouveaux partenariats à imaginer avec le pays émergents en Asie ?
Un « Buy European Act » serait très pertinent. Etant moi-même chef d’une PME, j’aime remporter des contrats des différents ministères du gouvernement irlandais. La réalité est que très souvent ce sont les très grandes entreprises qui remportent les appels d’offres publiques.
Un appel d’offre doit garder tout le sens de son terme, il faut rappeler que le gouvernement PS l’a promis. L’austérité sera au rendez-vous durant les prochaines années. Néanmoins je ne vois aucune raison pour qu’une PME ne puisse égaler une grande entreprise en matière de prix facturés aux états. Si je prends mon cas personnel, j’ai toujours réussi à égaler les plus grandes entreprises au niveau de mes services. Il y a une trop grande diversité d’industries, de marchés de manière de chiffrer une facture. En d’autres mots comprenez qu’il y aura des appels d’offres qui ne pourront être remportées que par les grandes entreprises de par la nature de ces offres.
Dans tous les cas de figures, je suis définitivement pour que un certain pourcentage des appels d’offres soit réservé uniquement aux PME.
4/ Plusieurs collectifs de jeunes expatriés attendent, à l’horizon de ce prochain scrutin, des candidats capables d’injecter du management dans la tradition administrative française. Votre parcours d’entrepreneur vous donne-t-il l’envie d’imaginer de nouvelles idées qui pourraient simplifier la vie des expatriés, des familles, des associations, des chefs d’entreprises face à la rigidité administrative du réseau consulaire et diplomatique ?
Je traite de cette question dans mon programme, je tiens à développer plusieurs points.
Tout d’abord, la vie des expatriés et de leurs familles. Mes priorités pour ces deux catégories sont l’administration et le traitement des documents. Elu, je ferai en sorte que les consulats et ambassades traitent leurs dossiers beaucoup plus rapidement (2 mois pour renouveler une carte d’identité c’est beaucoup trop).
Ensuite la scolarité : Beaucoup trop de candidats promettent de faire construire des écoles françaises en Europe du Nord. Bien entendu ceci est de la poudre aux yeux ! Elu, je mettrai en place des partenariats avec les ministères de l’éducation des différents pays afin d’intégrer des écoles déjà existantes dans les différents pays de la circonscription et avoir des accords pour y développer des cursus pédagogiques français. Vous en conviendrez ceci ne relève pas de l’utopie et se concrétisera !
Pour les chefs d’entreprises, j’attends beaucoup des missions économiques. Elles devront être beaucoup plus présentes pour l’aide à la création d’entreprise, et aussi pour les entreprises existantes. Elu, j’aurai un regard très critique sur ce qui se passe dans la circonscription.
5/ Quelle réforme majeure souhaiteriez-vous engager pour transformer en profondeur le fonctionnement du Ministère des affaires étrangères ?
Voici une question pour les candidats démagogues en quête de voix.
Pour ma part, je ne pense pas que le ministère des affaires étrangères ait besoin d’être transformé en profondeur. L’expression est un peu forte.
Certes il y a des changements à apporter dans le fonctionnement, je suis quelqu’un de très conciliant, j’irai à la rencontre des différents ministres, usant du dialogue et ainsi parvenir à porter vos attentes et aspirations afin de résoudre vos problèmes. Il suffit d’une volonté politique de changer certaines choses. Rien d’insurmontable, élu je saurai être l’homme de la situation.