À un gros mois des Jeux paralympiques, l’une de ses participantes a fait une annonce pour le moins surprenante. Marieke Vervoort, engagée en athlétisme fauteuil, est atteinte d’une grave maladie et envisage d’avoir recours à l’euthanasie après les Paralympiques.
Sa pugnacité et son envie ont été reconnues par tous ses pairs, si bien que Marieke Vervoort a été élue deux fois sportif belge de l’année, en 2012 et en 2015. La Flamande a même connu l’or paralympique, en 2012 à Londres, en plus de trois titres de championne du monde sur 100, 200 et 40 mètres. Paralysée des jambes par une maladie dégénérative incurable et orpheline, elle évolue en fauteuil. C’est justement face à la douleur de cette situation que Marieke Vervoort veut définitivement en finir, et avoir recours à l’euthanasie.
« Quand je m’assieds dans mon fauteuil de compétition, tout disparaît » déclare-t-elle dans un reportage pour France 2. L’athlète oublie tous ses soucis de santé, « la peur, la tristesse, la souffrance, la frustration« . Elle se transcende, mais le sport a beau être toute sa vie, elle ne le vit pas 24 heures sur 24. Le reste du temps, « c’est très dur de constater, année après année, ce que je ne peux plus faire » déplore-t-elle. Le sport est sa « seule raison de vivre », si bien qu’en 2015, elle expliquait déjà « pourquoi (elle a) choisi l’euthanasie« .
« Une coupe de champagne » pour l’enterrement de Marieke Vervoort
Marieke Vervoort, qui disputera ses derniers Paralympiques à Rio, cache ainsi sa « face sombre » aux caméras et aux stades, qui la voient souriante et hilare avec sa médaille d’or. À cela près que sa maladie la ronge tous les jours un peu plus. Si bien que pour préparer sa future mort, qu’elle envisage de plus en plus sérieusement, elle a déjà tout préparé. « Je veux que tout le monde ait une coupe de champagne à la main, et une pensée pour moi lors de mon enterrement » a-t-elle déclaré dans ce discours presque morbide, mais paradoxalement plein d’espoir.
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La Belge, qui se surnomme « Wielemie » (« la roue et moi » en flamand), a aussi tenu à adresser un message d’espoir aux athlètes atteints eux aussi de cette paralysie des jambes : « ça ne sert à rien de se plaindre. Regardez ce que vous pouvez encore faire, et constatez comme vous êtes riches« . Si les trois médecins qui se penchent sur son cas donnent leur accord pour l’euthanasie de l’athlète, celle-ci restera dans l’histoire des Paralympiques, et même du sport, pour son envie de vivre pour et grâce au sport.
Photo de Une : parantee.be