Sur proposition du groupe écologiste, le Conseil de Paris a décidé ce lundi d’expérimenter l’abandon des feux tricolores dans la capitale. Un projet similaire est déjà en cours d’expérimentation à Bordeaux.
Bientôt la fin des interminables feux tricolores ? C’est en tout cas ce qu’a décidé de tester le Conseil de Paris ce lundi. Dans le cadre du plan de piétonisation de la ville de Paris, ce projet favoriserait la vigilance des conducteurs. Attention toutefois, les feux tricolores sont loin de disparaître totalement de la capitale. Cette expérience concerne uniquement les feux situés dans les zones limitées à 30 km/h.
« 14% des accidents de la route ont lieux sur des croisements à feux »
La proposition est issue du groupe écologiste de Paris, se basant sur une étude MIT (Massachusetts Institue of Technology). En effet, les conducteurs seraient moins attentifs aux autres usagers aux croisements à feux. « Ce sont en effet 14% des accidents de la route qui ont lieu sur des carrefours à feux de signalisation tricolores. Ils sont la cause de pas moins de 10 000 accidents par an, 1500 personnes blessées et environ 150 décès » explique le groupe écologiste de Paris dans un communiqué.
Aux intersections concernées, les feux tricolores pourraient être remplacés par des panneaux « Stop » ou « Cédez le passage« , absents de la capitale. Cela permettrait également de réduire les coûts d’entretiens et de fluidifier la circulation.
Plusieurs villes expérimentent déjà le concept
La ville de Bordeaux a déjà commencé l’expérience. Au total, une trentaine de feux tricolores ont été supprimés pour être remplacés par des panneaux. À terme, la ville souhaite supprimer 300 feux sur les 669 carrefours bordelais. La ville dispose d’un budget de 6 millions d’euros sur cinq ans pour réaliser ces transformations.
D’après un dossier publié par le Parisien, la ville de Philadelphie (Etats-Unis) a mené l’expérience. Et les résultats sont plutôt concluants. Après la suppression des feux inutiles, le nombre d’accident a diminué de 25% aux carrefours concernés. « Les gens ont l’impression d’être livrés à eux-mêmes car il n’y a pas de panneaux ou de feux pour leur dire quoi faire. Mais ils se retrouvent du coup dans une situation de plus grande vigilance » explique Christophe Damas, expert en conception de carrefours à feux.
La ville de Drachten, au Pays-Bas, expérimente même le concept de « rue nue« , qui consiste à supprimer les feux tricolores mais aussi les panneaux de signalisation comme les « stop » ou les « Cédez le passage« .