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PGW 2018 : nos impressions sur Devil May Cry 5 et Resident Evil 2

Paris Games Week : Devil May Cry 5 et Resident Evil 2

À l’occasion de la Paris Games Week, nous avons pu mettre la main sur Devil May Cry 5 et Resident Evil 2, les deux titres sur lesquels Capcom mise son retour en force dans l’année à venir. L’éditeur japonais est-il sur les bons rails ?

Deux titres annoncés en grandes pompes à l’E3, tirés de licences historiques, sortant à un mois d’intervalle dans une fin d’année fiscale très disputée… En 2019, Capcom joue son va-tout. Avec Devil May Cry 5 et le remake fêtant les 20 ans de Resident Evil 2, cette Paris Games Week nous a permis de prendre en main ces deux titres attendus au tournant par les joueurs. Autant le dire tout de suite : l’arc de la rédemption de Capcom semble plutôt bien engagé, mais la fenêtre de sortie de ces deux titres, particulièrement disputée, laisse craindre un rendez-vous manqué avec le public. Jugeons donc sur pièce !

Devil May Cry 5 : le fier-à-bras

Après 4 ans d’attente, le directeur Hideaki Itsuno peut enfin souffler : “DMC is back !” Après un épisode mal-aimé, ce cinquième épisode numéroté n’a pas le droit de décevoir. C’est avec une attente difficilement contenue que votre serviteur s’est précipité sur le stand Microsoft pour en avoir le coeur net.

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À peine la démo est-elle lancée qu’on retrouve les bonnes vieilles habitudes. Dans la plus pure tradition du beat-them-up 3D dont la série a écrit les codes, Devil May Cry 5 suit un découpage entre couloirs remplis de power-ups et arènes propices au grand défouloir. L’association épée / pistolets fonctionne toujours aussi bien, et on prend un plaisir certain à jongler avec les ennemis.

Principale nouveauté de ce cinquième épisode, le Devil Breaker élargit le panel de combos. Le nouveau bras bionique de Nero pourra ains être customisé avec des morceaux que l’on récupère à travers les niveaux. Chaque bras donne droit à un pouvoir spécifique (éclairs, grappin, surf aérien), et peut être « cassé » dans une attaque spéciale surpuissante qui pourra servir de finish ou d’échappatoire, à la manière d’une bombe dans un shoot-them-up. Cet ajout bienvenu ne va peut-être pas au bout de ses possibilités. Il sera par exemple impossible de jongler entre les bras au milieu d’un combo, ni même entre deux affrontements. Pour en changer, il faudra systématiquement casser celui que l’on a équipé ! Heureusement que les niveaux en regorgent, mais on regrette de ne pas pouvoir choisir son approche en fonction des ennemis qui se présentent, ou tout simplement se spécialiser dans un certain style de jeu.

Sur le plan technique, le jeu est très fluide mais la caméra est souvent très proche du personnage. Gage de stabilité, cette concession technique se fait hélas au détriment de la précision. À titre d’exemple le surf aérien est plaisant, mais le cadre peine à suivre et on finit par avoir du mal à s’orienter. Il en va tout autrement du boss de fin de la démo : au fil du combat, le géant détruit des éléments du décor dans des transitions naturelles et très impressionnantes où la caméra sait toujours se positionner, ce qui pousse le joueur à repenser son approche sans perdre le fil du combat !

Grande promesse du jeu, la musique interactive est de très bonne facture. Différentes pistes instrumentales vont se chevaucher au fil des combos : plus on se rapproche du rang S et plus on touche au climax du morceau qui pulse dans nos oreilles. Ce parti-pris invite naturellement le joueur à tenter des enchaînements plus audacieux, pour mieux le récompenser en habillant l’action d’un surplus d’adrénaline auditive. Le morceau Devil Trigger faisait son effet dans le trailer, mais en jeu c’est encore autre chose !

Le jeu nous a en revanche pas mal refroidi sur le plan visuel. Le RE Engine couplé aux technologies récupérées de Ninja Theory fait des miracles en termes de modélisation faciale et d’animations, mais on ne peut pas en dire autant des environnements. Entre les ruines aux accents urbex, les quelques rappels gothiques trop fugaces et les ennemis mi-insectoïdes mi-tentaculaires que ne renierait pas un certain Bloodborne, le titre semble tiraillé entre plusieurs identités qu’il peine à synthétiser. Capcom en garde certainement sous le coude, mais on aurait aimé parcourir une zone un peu plus appétissante.

Cette mise en bouche rassure et inquiète. Devil May Cry 5 a su préserver l’intégrité de la formule : on jongle, on découpe, on mitraille sur de la musique énervée, les possibilités de combos sont nombreuses et on prend un plaisir certain à les maîtriser… Mais à quelques mois de la sortie, le titre semble manquer cruellement d’identité, et certaines rigidités risquent de rebuter les nouveaux joueurs que Capcom gagnerait à séduire. Il faudra sans doute l’accueillir comme un titre tout droit sorti d’une dimension où Bayonetta n’aurait jamais vu le jour. L’essentiel est là, mais est-ce suffisant ?

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Devil May Cry 5 sortira le 8 mars 2019 sur PlayStation 4, Xbox One et PC.

Resident Evil 2 : peur sur la ville

Inscrit dès sa sortie dans les grands noms de la PlayStation, Resident Evil 2 s’est institué avec le temps comme une pierre angulaire du survival horror. Vingt ans après, voilà que Capcom remet le couvert avec un remake que d’aucuns réclamaient depuis l’arrivée de la franchise sur GameCube. Après Mega Man et Devil May Cry, ce retour au pays des zombies tient-il ses promesses ?

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Capcom semble avoir retenu ce qui faisait le sel du tout premier remake de Resident Evil. S’éloigner des sentiers battus de l’original, trahir les attentes du joueur pour mieux respecter le credo de la série : la peur. Dans la vingtaine de minutes que nous avons passées dans le commissariat de Raccoon City, nous avons reconnu les éléments clés de l’exposition initiale, sublimées par des péripéties fondamentalement différentes – tout aussi terrifiantes, mais bien plus gores que ce à quoi les épisodes précédents nous avaient habitués.

Comme pour son cousin DMC5, ce Resident Evil 2 nous éblouit par le soin apporté aux animation faciales. À mi-chemin entre la motion capture et l’expressivité a la mano dont les japonais conservent le secret, l’échange entre Leon et son supérieur fonctionne extrêmement bien. Autant dire qu’on a hâte de voir ce que nous réservent les interactions avec Ada, Claire, le commissaire et la famille Birkin. De même, les effets de lumière sur les décors sont bluffants : le contraste entre l’éclairage doux du hall et la saturation des noirs dans la pénombre donne à chaque pièce un cachet particulier. Encore un bon point pour un jeu dont le principal ressort reste l’exploration d’un environnement où la moindre inattention peut signer notre arrêt de mort.

On n’imagine pas un jeu d’horreur sans son design sonore soigné. Dans la partie que nous avons explorée, une fuite d’eau nous laissait entendre chaque pas, chaque grincement de tuyau, le tout recouvert par le bourdonnement des néons clignotants. Seul regret, les compositions de Masami Ueda ont été remplacées par des nappes un peu envahissantes au travers desquelles on devine parfois les mélodies d’origine. En un couloir, le jeu fait montre d’une maîtrise certaine de la terreur : celle qui s’anticipe, et celle qui nous traverse à la rencontre du premier zombie.

Dans le sillage d’un RE4 la caméra se logera le plus souvent au dessus de l’épaule du personnage, ce qui resserre considérablement le champ de vision dans les couloirs les plus étroits. Si l’on y ajoute la visée un peu flottante, les dégâts localisés et la physique bluffante des ennemis, chaque face-à-face apporte son lot d’imprévus qui engagent le joueur dans l’action. Le début du jeu est naturellement généreux en munitions, mais on imagine que la gestion des ressources aura son importance dans la suite de l’aventure.

Quelles retrouvailles ! Resident Evil 2 n’a pas pris une ride. Qu’il s’agisse des contrôles repensés, de l’ambiance, de la maîtrise visuelle, ces vingt minutes d’expérience nous laissent espérer le meilleur pour ce retour à Raccoon City. Les avancées du jeu vidéo d’horreur semblent avoir été ingénieusement digérées pour projeter le joueur dans une expérience radicalement différente de l’original, ce que l’on attend précisément d’un remake qui se respecte. Janvier semble si loin !

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Resident Evil 2 sortira le 25 janvier 2019 sur PlayStation 4, Xbox One et PC.

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Animateur de HyperLink et Rédacteur-en-chef Pop Culture, spécialiste en univers virtuels et jukebox itinérant.
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