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Paris Games Week : la guerre n’aura pas lieu ?

La terre promise est au pied du sapin. Cette année plus que jamais, il fallait s’attendre à un choc frontal entre constructeurs. Qu’en est-il vraiment ? 32 000 m2, trois halls d’exposition. À l’approche des fêtes, ce champ de bataille énorme a vu s’opposer cinq jours durant les mastodontes du jeu vidéo qui présentaient leurs nouvelles machines au public. Là où la Xbox One de Microsoft (22 novembre, 500€) s’impose comme la reine du multijoueur avec son service online réconciliant console et PC, la PS4 de Sony (29 novembre, 400€) lui oppose un prix plus abordable, ainsi qu’un pavé tactile qui fait la différence en termes de gameplay. Cela dit, en dépit d’avancées technologiques conséquentes, aucune ne dispose d’exclusivité majeure à court ou moyen terme : rien ne viendra donc chambouler les habitudes des joueurs, qui se cantonneront à leurs écuries respectives… Nintendo pourrait néanmoins voir sa WiiU décoller grâce à un catalogue d’exclusivités solide et pour le moins alléchant (Bayonetta 2, Mario Kart 8, Donkey Kong Country: Tropical Freeze).

Les foules pouvaient se déhancher sur les playlists de Just DanceLes foules pouvaient se déhancher sur les playlists de Just Dance.

Si guerre il y a eu, c’était donc entre les éditeurs, qui n’ont reculé devant rien pour imposer leurs nouveaux titres. Difficile de faire l’impasse sur l’opération coup de poing organisée par Activision autour d’un Call of Duty: Ghosts qui, à défaut de faire honneur à un média florissant, a suscité un buzz dispensable et occulté un Destiny pourtant prometteur. Dans un tout autre esprit, Ubisoft présentait un panel impressionnant : Assassin’s Creed IV, The Crew (mélange audacieux de MMORPG et de courses de voitures) et le très attendu Watch_Dogs qui n’était pourtant pas jouable. «Il s’agit d’un jeu qui offre une liberté absolue au joueur, ce dont il est difficile de rendre compte dans une démo de quelques minutes», explique Alexandre Bastien-Riboni, responsable médias et communication externe d’Ubisoft. «Le développement a été prolongé pour que le résultat final soit à la hauteur de nos ambitions et de l’attente du public. Le joueur aurait pu en sortir frustré ou déçu, ce qui n’était évidemment pas notre objectif.»

Les meilleurs joueurs d'Europe étaient réunis pour des affrontements sur écran géant.L’ESWC opposait les meilleurs joueurs d’Europe pour des compétitions sur écran géant.

Véritable point positif du salon, la présence d’un hall entier dédié à la pédagogie et à la sensibilisation chapeauté par le SELL (Syndicat des éditeurs de logiciels de loisir) et Pédagojeux, initiant les parents à ces nouveaux enjeux d’éducation. Les écoles de programmation y étaient présentes à proximité d’un stand dédié au jeu indépendant, nous rappelant le dynamisme d’une industrie créatrice d’emploi et où la France occupe une place de choix. Enfin et toujours fidèle au poste, l’association MO5 défendant la préservation du patrimoine vidéoludique, mis à la portée des nostalgiques et des plus jeunes. Le mot de la fin revient à Laurent Charrier, membre influent de cette association : «Cette nouvelle organisation contrebalance l’image mercantile du salon. C’est l’occasion de rappeler que le jeu vidéo n’a pas vocation à opposer les générations.»

Karel Kamphuis

About author

Animateur de HyperLink et Rédacteur-en-chef Pop Culture, spécialiste en univers virtuels et jukebox itinérant.
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