Hier s’est déroulé la plus grande classique sur le territoire français : Paris Roubaix. Habituellement théâtre d’affrontements, de miracles et de catastrophes, cette édition n’a pas déçu.
On s’attendait à un duel entre Tom Boonen et Fabian Cancellara, les deux plus grands palmarès du peloton sur les classiques, on ne l’a pas eu longtemps. La stratégie Oméga-Pharma Quickstep n’était pas de placer le coureur belge (pourtant déjà vainqueur quatre fois ici à Roubaix), mais bien de faire gagner Niki Terpstra.
C’est la première très grande victoire du néerlandais dans une grande classique. Et il peut remercier son équipe pour le travail effectué. Ce n’est pas souvent que l’on retrouve la formation belge à ce niveau, qui devrait pourtant être le sien toute l’année. Souvent dans l’ombre de Boonen, Terpstra a été officieusement désigné leader d’Omega Pharma pour cette course. Et pour cause, difficile d’imaginer Boonen plus fort que Cancellara cette année.
Beaucoup ont tiqué en voyant Boonen attaquer à 80kms de l’arrivée. Et pour cause, il semblait légitime d’imaginer que le co-recordman de victoires à Paris Roubaix soit le leader d’Oméga-Pharma Quickstep. Alors attaquer à cette distance de l’arrivée était suicidaire. Et bien non, Tom Boonen a attaqué, prit des gros relais et a fait le ménage. De plus, Cancellara s’était retrouvé dans une chute. Sans gravité pour lui, mais il a dû se dépenser pour revenir dans le peloton.
Une vraie stratégie d’équipe.
A une dizaine de kilomètres de l’arrivée, un groupe de 11 coureurs se présentaient aux abords de Roubaix. Et quel groupe, quels noms ! Cancellara, Boonen, Wiggins, Terpstra, Sagan… Un casting de haut vol. Mais quand Terpstra place son attaque à trois kilomètres de l’arrivée, personne ne peut suivre. C’est là que Terpstra peut remercier Boonen pour ses relais.
Cette stratégie montre pourquoi le vélo est un vrai sport d’équipe. Car en individuel, il était peu probable de voir Tepstra sur la plus haute marche, au contraire de Peter Sagan ou Fabian Cancellara. Cancellara qui a souffert d’une équipe un peu faible, mais qui arrive à se retrouver sur la « boite ». Et le Suisse s’en contente pour cette fois. Au micro de Nicolas Geay : « C’est la douzième fois que je suis sur le podium d’une des grandes classiques (Tour des Flandres, Milan San Remo et Paris-Roubaix). J’aurai pu faire l’histoire aujourd’hui, mais je pense que je peux être fier ».
Encore une fois, ce Paris-Roubaix a été de très haut niveau, vivement l’année prochaine !