Lors de la 113ème édition d’une des plus fameuses classiques de cyclisme, le peloton n’a pas hésité à traverser un passage à niveau alors que les barrières de sécurité annonçaient l’arrivée imminente d’un train.
Les coureurs du Paris-Roubaix, édition 2015, n’ont pas eu froid aux yeux et ont offert une scène absolument surréaliste qui aurait pu être dramatique… Tandis que le peloton poursuivaient à vive allure les neuf coureurs échappés, les premiers coureurs (du peloton) ont décidé d’ignorer l’annonce de l’approche d’un TGV.
Sortant de la trouée d’Arenberg, à 87 kilomètres de l’arrivée, il est possible qu’ils n’aient pas vu les signaux visuels et les barrières se baisser. Si certains sont passés sans encombre, ce n’est pas le cas d’autres coureurs comme le champion de France Arnaud Démarre (FDJ) qui ont heurté les barrières sans gravité. Ce qui aurait pu être plus grave, c’est le TGV qui est passé quelques secondes après le passage du dernier coureur d’un premier groupe du peloton.
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Les coureurs évitent le train… et les sanctions administratives.
Fort heureusement le drame a été évité de justesse mais il n’est pas sans intérêt de rappeler que le cyclisme sur route est encadré de certaines règles précises. L’article 2.3.034 des Règlements de l’UCI (Union Cycliste Internationale) relatif au passage à niveau dispose que « la traversée des passages à niveau fermés est strictement interdite ». Précisant ensuite qu’ « outre la pénalité légale, les coureurs qui ne se conforment pas à cette prescription seront mis hors compétition par les commissaires ». Si les coureurs de l’échappée sont passés avant la fermeture des barrières bloquant les poursuivants, l’UCI dans son alinéa 3 de l’article 3.3.035) considère cet évènement comme un incident de course. Dès lors, « il n’est pris aucune action » et la course n’est pas altérée par une décision des commissaires de course.
Par conséquent, le règlement nous apprend que les trente ou quarante coureurs ayant transgressé ces dispositions auraient du être disqualifié. Ce n’est pourtant pas ce qu’a choisi les organisateurs du Paris-Roubaix qui ont préféré demander à ce groupe d’attendre les autres coureurs du peloton arrêtés derrière les barrières.
John Degenkolb prend le meilleur au sprint.
Cette scène (ci-dessus) sera, sans aucun doute, l’image du week-end mais il ne faut pas oublier la performance de haut-vol de l’allemand John Degenkolb. L’Allemand a bénéficié du superbe travail de son équipe Giant-Alpecin pour faire la différence au sprint devant Zdenek Stybar et Greg Van Avarmaet. Outre l’exploit de remporter ce « Monument du cyclisme », Degenkolb est le premier coureur, depuis l’Irlandais Sean Kelly en 1986, a remporter la même année la première classique printanière, Milan-San Remo et l’ « Enfer du Nord ». Deuxième l’an passé derrière Niki Terpstra, l’allemand est le premier vainqueur d’outre-Rhin depuis Josef Fischer lors de la 1ère édition du Paris-Roubaix en 1896.
Les Français, Kristoff et Wiggins décevants.
Le Norvégien, Alexander Kristoff, de la Katusha, vainqueur du Tour des Flandres dimanche dernier et favori de l’épreuve ne finit qu’à la dixième place à 31 secondes du vainqueur. Pour sa toute dernière course en cyclisme sur route, le vainqueur du Tour de France en 2012 et champion olympique à Londres la même année, Bradley Wiggins n’a pas pesé sur la course. Aidé par la Team Sky, il n’a pourtant pas réussi à bien se placer sur les pavés afin de laisser sa patte sur son dernier Paris-Roubaix et termine 18ème. Enfin, côté français, aucun n’accroche le Top 10, préférant (peut-être ou pas) laisser leur place à quatre belges. Florian Sénéchal (COFIDIS) n’est que 17ème et Arnaud Démarre 37ème (le classement complet). La France attend toujours une victoire tricolore qui échappe à ses coureurs depuis Frédéric Guesdon, c’était en 1997…