La ville de Nice propose une exposition consacrée à l’oeuvre de Patrick Tosani du vendredi 12 février au dimanche 29 mai 2016 au théâtre de la Photographie et de l’Image Charles Nègre. Jeudi soir, avait lieu le vernissage.
Une approche plus moderne de la photographie
Cartier-Bresson s’appliquait à saisir l’instant présent, vivant et brut en veillant à ne rien y toucher. Patrick Tosani, qui lui succède au Théâtre de la Photographie, prend ce petit moment de réel et le tord dans tous les sens. Il l’agrandit, le multiplie, le cadre, le recadre si bien que tous ces objets du quotidien qui lui servent de modèles et qui sont on ne peut plus réels finissent paradoxalement par devenir un peu plus abstraits, cliché après cliché. Pourtant, pour l’artiste, l’effet loupe, c’est aussi la compensation de la perte du réel.
Pourquoi prendre une cuillère en photo, pourquoi l’agrandir de façon si démesurée, que voir ? Que comprendre ? Cette cuillère ne deviendrait-elle pas à mesure qu’elle grossit, un miroir géant englobant complètement le public et le forçant à entrer dans le monde de l’artiste ? Une chose est sûre, de salle en salle même les yeux les plus avertis sont interpellés.
Images construites
C’est peut-être sa formation d’architecte qui permet à Patrick Tosani de littéralement s’amuser dans la structure et la construction d’images. Il s’agit là de recréer le réel… à partir du réel! Avec son aptitude à contrôler les éléments tels que la pluie; à enfermer un plongeur dans un petit glaçon ou encore à faire d’un pantalon rigide, un drôle de masque; l’artiste prend des airs divin et veille à laisser le spectateur dans un état de déstabilisation permanente.
Les clichés exposées, sont classées par ordre chronologique et par séries qui se concluent souvent par une interrogation du processus photographique. Il semblerait que, pendant que le spectateur tente de saisir, tant bien que mal, la signification de l’oeuvre, Patrick Tosani, lui, se questionne sur l’art de la photographie en général et ce qu’il représente.