« Depuis le début de leur liaison, on ne les avait jamais vus ensemble ! » titrait le magazine Voici en dévoilant les photos volées de Julie Gayet et François Hollande sur la terrasse des appartements privés du président à l’Elysée le 21 novembre 2014.
Suite à la plainte de Julie Gayet pour atteinte à la vie privée, le directeur de publication du magazine, Rolf Heinz, comparaissait mardi 7 juin devant la 14e chambre du tribunal correctionnel de Nanterre. Récit d’une audience interrogeant sur le rôle mystérieux de Julie Gayet auprès du chef de l’Etat et sur le caractère privé d’un des plus luxueux palais de la République.
L’Élysée, un lieu privé ?
L’avocat du magazine people Voici s’est attaqué au caractère privé d’un des principaux lieux de la République « où l’Etat tient symboliquement sa place ». Il s’est interrogé sur le fait que l’on définisse comme privé un lieu pas comme les autres, financé à hauteur de 100 millions d’euros par les contribuables français. Même les appartements privés du président sont comptabilisés dans le budget de l’Élysée et n’ont pas leur budget propre. Le public doit avoir un droit de regard sur l’utilisation de son argent selon maître Olivier Antin. Mais ce n’est pas aussi simple car comme l’a expliqué l’avocat de Julie Gayet, l’Élysée héberge les appartements privés du Président de la République. De plus, les photos volées ont été prises lorsque le couple présidentiel séjournait sur la terrasse de ces appartements privés. Le procureur a parlé « d’espionnage visuel » et s’est exclamé : « jusqu’où iront les journalistes pour vendre des magazines ? ». En cas d’absence de condamnation, le procureur craint la surenchère en Une des titres de la presse people. Le procès n’a pas pu déterminer les auteurs des clichés pris à partir d’un salon du palais présidentiel mais les mutations de personnel suivant la publication des photos ne laissent que peu de doute sur l’identification par le pouvoir des probables responsables.
Julie Gayet, la compagne du Président sans statut
L’avocat de Rolf Heinz a contre-attaqué. Julie Gayet n’est pas une femme comme les autres, c’est la compagne du Président. Or, Valérie Trierweiler disposait lorsqu’elle résidait à l’Élysée d’un budget de 400 000€ pour ses activités personnelles et 80 000€ pour assurer sa protection. Par conséquent, il est intéressant pour l’avocat de faire éclater au grand jour la forte présence de Julie Gayet auprès du Président dans le palais, allant jusqu’à organiser deux dîners à l’Élysée avec pour invités : Joey Star et Vanessa Paradis entre autres. Maitre Olivier Antin a posé la véritable question qu’aura mise en exergue cette affaire, à savoir : « quel est le statut de Madame Gayet à l’Élysée ? ». En réponse, Maître Jean Ennochi, avocat de la partie adverse, s’est acharné à rappeler les nombreuses condamnations de Voici et plus généralement de la presse people lorsque des journalistes ont publié des photos volées de Julie Gayet avec François Hollande aussi bien à la résidence de la Lanterne, que dans sa voiture.
Le procureur n’étant pas convaincu par l’argumentation de la défense du magazine Voici, il a requis 1€ de dommages et intérêts et une demi page de publication judiciaire de la condamnation en couverture du magazine. La décision a été mise en délibéré au 5 juillet.