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Municipales en Italie: un scrutin qui en dit long

Dimanche dernier, se tenait en Italie le premier tour des élections municipales et si comme à chaque fois plusieurs partis se disputent des villes, on observe une tendance nationale: le rejet d’un système politique qui ne répond plus aux attentes du peuple. L’exemple le plus frappant est celui du mouvement M5S (mouvement 5 étoiles en français), ce dernier se présente comme une alternative aux partis dits traditionnels et cela semble marcher.

Rome a mis en tête avec 35,6% des voix Virginia Raggi, une avocate de 37 ans qui n’a pas d’expérience en politique mais souhaite que ce soient les « citoyens qui gouvernent Rome » ajoutant que les « partis ont tout volé ». La candidate qui était créditée de 29% dans les sondages réussit à tripler le score obtenu lors des dernières municipales à Rome par M5S qui était alors de 12,8%, un résultat qui n’augure rien de bon pour les autres partis.

Virginia Raggi (au centre) lors d'un rassemblement à Rome

Virginia Raggi (au centre) lors d’un rassemblement à Rome

Un mouvement qui se développe

    Ce Movimiento 5 stelle ( mouvement 5 étoiles ou M5S) naît en 2009 sous l’impulsion de Beppe Grillo, un ancien comédien et humoriste qui devient très vite la tête du parti aux côtés de Gianroberto Casaleggio resté dans l’ombre jusqu’à sa mort en avril dernier. Dès sa création, le mouvement se présente comme anti-système et décidé à redonner le pouvoir au peuple en plus de prôner la sortie de la zone euro et enfin un argument qui pèse en Italie: la lutte contre la corruption.

Rassemblement du M5S, Beppe Grillo entouré de militants.

Rassemblement du M5S, Beppe Grillo entouré de militants.

Certains sont tentés de comparer ce mouvement à Syriza en Grèce ou Podemos en Espagne pourtant M5S se place beaucoup moins à gauche sur l’échiquier politique, des prises de position sur l’union civile pour les personnes homosexuelles et parfois sur les étrangers le montrent assez bien. D’autant que les maires élus sous son étiquette à Parme et Livourne ont été impliqués dans des enquêtes judiciaires, deux épisodes qui sont venus mettre à mal la promesse d’une exemplarité et de la chasse à la corruption.

Lors des élections générales italiennes en 2013, le parti talonne le Parti Démocrate en recueillant 23,5% des voix au Sénat et autant à la Chambre des Députés; aux élections européennes, il parvient à envoyer 17 députés à Bruxelles sur les 73 italiens. Même si le parti est donné dans de nombreux sondages comme la deuxième force politique du pays juste derrière le Parti Démocrate de Matteo Renzi (centre gauche), il ne sera présent que dans 247 villes pour ces élections alors que le pays compte près de 1368 mairies.

Un système mis face à ses échecs

     Un peu partout en Europe, les partis des extrêmes avec des discours toujours plus populistes montrent à chaque élection à quel point les partis qui ont toujours gouverné sont de moins en moins soutenus par la population. Les résultats de la présidentielle en Autriche, du UKip en Grande-Bretagne et même du Front National en France l’illustre au grand désespoir des partis traditionnels, les mêmes qui une fois arrivés au gouvernement n’appliquent pas toujours ce pour quoi ils ont été élus.

Le Parti Démocrate de Matteo Renzi mis en difficulté / credit: The Guardianian

Le Parti Démocrate de Matteo Renzi mis en difficulté

En Italie, ce premier scrutin a montré deux choses: la possibilité pour un parti d’un genre nouveau de se maintenir lors du second tour mais surtout de sortir de la course les candidat de droite et extrême droite comme c’est la cas à Rome. Comme le note La Tribune dans un article, le PD de Matteo Renzi ressort assez affaibli de ce premier tour mais peut toujours tenter d’inverser la tendance lors du second tour qui se tiendra le 19 juin prochain. Si des villes comme Rome et Milan passaient aux mains du M5S, le message envoyé au gouvernement serait très clair mais à quel prix? D’autant que ce dernier présente en octobre prochain un référendum sur une réforme constitutionnelle, une réforme qui si elle était rejetée forcerait Matteo Renzi à démissionner comme il l’avait promis.

Voir aussi: contestation des résultats en Autriche et l’extrême droite dangereusement près du pouvoir en Autriche

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