Une page se tourne dans l’histoire de l’investigation. Le journaliste Pierre Péan, auteur de nombreuses enquêtes, est mort jeudi 25 juillet.
Le journaliste Pierre Péan est décédé à l’âge de 81 ans des suites d’une maladie à l’hôpital d’Argenteuil dans le Val d’Oise. C’est ce qu’a confirmé sa famille vendredi 26 juillet.
Cet écrivain, journaliste et enquêteur avait pour sujet de prédilection l’Afrique et la face cachée des personnalités politiques.
Christophe Deloire, le secrétaire général de l’association Reporters sans frontières, lui rend hommage.
Un grand reporter
Il débute sa carrière dans des cabinets ministériels au Gabon avant de se lancer dans le journalisme. Il passe par l’Agence France Presse avant de rejoindre l’hebdomadaire L’Express.
C’est en 1979 dans le Canard Enchaîné que Pierre Péan va sortir sa première grande affaire. Il s’agit de diamants que l’empereur Bokassa de Centrafrique a offert au président français Valéry Giscard d’Estaing. Ce scandale se déroule deux ans avant les élections présidentielles.
Il publie Affaires africaines en 1983, un livre qui revient sur les relations entre la France et le Gabon. Il revient aussi sur le génocide rwandais dans Noires fureurs, blancs menteurs en 2005.
Son enquête la plus célèbre est sur le passé trouble de François Mitterrand pendant l’occupation nazie. Une jeunesse française est un livre sorti en 1994 qui raconte la jeunesse du président socialiste et son rôle dans la droite Pétainiste, responsable de la collaboration durant la Seconde Guerre Mondiale.
Il n’avait pas peur de la polémique et s’est attaqué à de grandes personnalités comme Jacques Chirac, Jean-Marie Le Pen ou Bernard Kouchner. « C’était quelqu’un de simple, mais qui n’hésitait pas à s’attaquer à de grosses machines » a déclaré son fils Jean Grégor.