Alors que la série cartonne sur TF1 depuis le 8 janvier, la marque Plus belle la vie fête ses 20 ans d’existence avec le lancement sur France 3.
Riviera et Cap des pins furent dans les années 90 les prémices du feuilleton quotidien en France (avec d’autres séries à la fin des années 80) mais c’est bien le 30 août 2004, avec le lancement de Plus belle la vie, que le genre s’est pleinement installé en France. Aujourd’hui, il y a en 4 et bientôt 5.
Un lancement chaotique
Faire du soap sans assumer d’en faire car ça renvoie sans doute pour beaucoup vers un genre « pas assez noble ». Voilà sans doute comment résumer les débuts compliqués de Plus belle la vie sur France 3. Tout partait pourtant bien avec l’installation d’une arène forte – la place du Mistral – et de personnages attachants. Mais avec une trop grande banalité, les intrigues ne captivent malheureusement personne. Dans son ouvrage « I’m just sayin’« , la comédienne américaine, star de soaps, Kim Zimmer, explique très bien ce qui fait la clé du succès d’un soap : « Si on se rapproche trop de ce qui se passe à la maison, le public n’accroche pas car il a besoin de fantaisie. En revanche si on parvient à bien écrire ces parties « comme à la maison », tout en offrant cette fantaisie, alors on tient la recette du succès« .
C’est à peu près en ces termes que l’on peut résumer à la fois ce qui a pêché au début de la série et comment le corriger : les intrigues sont trop dans la vie quotidienne et les premiers mois sont laborieux. Il faudra y amener cette dose de « fantaisie » qui se traduit par des intrigues policières à rebondissements (la première concerne le retour de Manuel, le mari de Mirta) et l’arrivée d’un méchant (Frémont) pour que la série s’envole. En mixant ça avec des sujets sociétaux bien gérés, la série va trouver son rythme de croisière.
Un succès croissant
Alors qu’elle frôle l’annulation, les changements radicaux apportés à la série ont un effet tout aussi radical aux audiences. La série devient un véritable carton et enchaîne dès sa première année des intrigues fortes. Outre Frémont qui fait la loi dans le quartier, on assiste à l’arrivée d’un serial killer emblématique (le Dr Livia), d’une malédiction liée à des parchemins, un virus lâché sur le quartier, ….
Mais l’arrivée de personnages forts, notamment Thomas, le fils de Roland, connecte immédiatement la série avec les enjeux sociétaux. On se met alors à parler de PMA, de représentation et de diversité, de mariage et d’amour quelque soit sa sexualité, … De série à succès, Plus belle la vie devient un vrai phénomène de société, faisant même peur à la sacro sainte messe du 20 heures sur les autres chaînes.
Le succès donnera alors des ailes aux autres chaînes. TF1 tentera de surfer sur le succès du Destin de Lisa et lancera Seconde chance ; France 2 tentera l’aventure avec 5 sœurs, tandis que M6 lancera Pas de secrets entre nous ou Paris 16. En vain ! Plus belle la vie restera longtemps le seule porte étendard d’un genre entier jusqu’au succès de Demain nous appartient en 2017.