D’une longueur de 57,1 kilomètres, le tunnel ferroviaire du Saint-Gothard qui sera inauguré en grande pompe aujourd’hui est un projet ambitieux qui entend placer l’écologie au coeur des échanges de marchandises en Europe. Matteo Renzi le président du Conseil italien, Angela Merkel la Chancelière allemande ou encore le Président français François Hollande se retrouveront dans quelques heures pour marquer la fin d’un long projet aux cotés du Président de la confédération suisse Johann Schneider-Ammann.
Un projet cher aux Suisses
Le 27 septembre 1992, la population suisse était invitée à se prononcer par référendum sur le projet de construction de la NFLA, la nouvelle ligne ferroviaire à travers les Alpes. Ils sont 64% à choisir le « oui » et cela pour une raison simple: le trafic routier ne cesse d’augmenter et la Suisse se trouve au coeur des échanges, lieu de passage obligé. Le gouvernement de l’époque n’a eu de cesse de vanter les mérites du projet avec en tête Adolf Olgi, ministre des Transports d’alors qui explique aujourd’hui: « La NFLA est un jalon vers un objectif supérieur: le transfert du trafic de marchandises de la route au rail« .
A terme, l’objectif est de faire prendre le train à la moitié des 1,2 million de camions qui rallient les ports d’Anvers et de Rotterdam depuis l’Italie. Ce seront ainsi 260 trains de marchandises et 65 trains de voyageurs qui circuleront sur la ligne dont la mise en service est prévue en décembre prochain. Pour parvenir à ses fins, la Suisse n’a pas hésité à mettre la main à la poche en finançant l’intégralité du projet soit près de 10,9 milliards d’euros.
Un chantier sans précédent
Débutés en 1996, les travaux se sont étalés sur près de 20 ans pour se terminer au début de l’année. Le défi de taille pour les ingénieurs se trouvait dans le mont Saint-Gothard et ses 3630 mètres d’altitude, il est finalement décidé de creuser dans la roche 151,84 kilomètres de tunnels toutes galeries confondues. 2400 personnes se sont relayées pour achever l’ouvrage dans des conditions parfois extrêmes à l’image des températures qui atteignaient 50 degrés à certains endroits.
De nombreux aménagements ont été faits notamment en terme de sécurité sur le modèle de tunnels ferroviaires déjà existants: capteurs dernier cri, système de drainage et galeries d’évacuation. La plus grande peur dans ce type d’ouvrage reste en effet les incendies comme celui que le tunnel du Mont Blanc a connu en 1999, expliquant la présence de gares de secours sous la montagne et de plusieurs trains de sauvetage.
Infrastructures visibles sur un certain tronçon.