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« Plutôt que de créer un nième projet d’aide aux jeunes expats je serais plutôt pour combler le déficit d’information »

C’est au carrefour des routes maritimes de la Méditerranée que se prépare à renaître une nouvelle génération d’écumeurs des mers empruntant le chemin d’éclaireurs de l’action publique. Alix Guillard, candidat du Parti Pirate à l’élection législative 2013 de la 8ème circonscription des français de l’étranger (Israël, Italie, Grèce, Turquie, Malte et Chypre), nous fait voyager dans les grandes lignes de force de sa campagne en réagissant à plusieurs thématiques en lien avec l’expérience de vie à l’international des jeunes.

1/ Comment et par quels nouveaux projets, les députés des Français de l’étranger qui siègeront à l’Assemblée nationale pourront permettre à la jeunesse d’être plus à l’aise avec les « dessous de l’expatriation » ?

Ce n’est pas un thème que j’ai suivi de près, je ne connais pas de projets de développement et d’accompagnements des jeunes candidats à l’expatriation mais je pense à quelques acteurs qui pourraient avoir déjà eu des initiatives en ce sens (pôle emploi International, CFCE, UBIFrance, les missions économiques, la CFE …). Plutôt que de créer un nième projet d’aide aux jeunes je serais plutôt pour combler un déficit d’information et faire communiquer les agences entre elles. Faire connaître ce qui existe et créer du lien c’est à mon avis ce qui manque. A l’image de ce passeport pour expatrié créé à l’initiative de la CFE : ICI

2/ Reporters sans frontières (RSF) est engagé depuis plusieurs années dans la lutte contre la cybercensure, la défense des (net)citoyens et des blogueurs. Dans ce cadre, RSF a récemment lancé l’initiative : « We fight censorship » qui permet à tout internaute, grâce à un formulaire sécurisé et anonymisé, de transmettre des documents censurés, interdits ou qui auraient valu à leurs auteurs d’avoir été condamnés. Que vous inspire cette initiative ?

C’est une belle initiative, elle ne propose pas uniquement de divulguer des informations qui seraient censurées, elle aide les dissidents à se protéger et à chiffrer leurs données. Ces informations sont vitales. Cette démarche est analogue au travail de Wikileaks ou de Telecomix. Telecomix a joué un rôle important dans la révolution tunisienne.

Cette question me rappelle que la France est exportatrice de solutions de surveillance. L’entreprise Amesys a vendu ces solutions aux dictateurs Tunisiens, Egyptiens, peut-être Syriens et Libyens qui s’en sont servis pour persécuter leurs ressortissants. On ne peut pas, d’un côté soutenir la liberté d’expression et de l’autre encourager la censure et la persécution.

3/ Seriez-vous prêt à expérimenter une « Fabrique de la Loi » ou un modèle « Open Legislative Data » dans lequel des députés solliciteraient la communauté des bidouilleurs, hackers et experts informatiques afin de tester et promouvoir  un système de suivi d’évolution des textes législatifs ?

Des projets sont déjà en cours. Je les soutiens et j’invite les citoyens à les utiliser. J’ai présenté la plate-forme « Parlement et Citoyens » sur mon blog : ICI et je suis en constante recherche de nouvelles expériences. Le Parti Pirate utilise le logiciel DemLiq (néologisme signifiant « démocratie liquide ») pour s’assurer de présenter l’expression de ses membres. Je pense que nous avons une longueur d’avance sur les autres partis à ce sujet. Si je suis élu, j’expérimenterais le système à l’échelle de ma circonscription.

Il y a cinq ans, j’ai apprécié l’initiative de Jean-Luc Wardmann, l’ancien président de la commission des lois qui a lancé une opération de dénonciation des lois désuètes : SIMPLIFIONS LA LOI . Ce genre d’initiatives devrait être encouragées et renouvelées. Je suis persuadé qu’à l’avenir ces outils permettront à la représentation nationale d’être une véritable représentation de la Nation.

4/ A l’image de la proposition de la candidate du Parti pirate en Amérique du Nord visant à rendre transparente la réserve parlementaire, seriez-vous favorable à l’émergence d’une OVERSEAS YOUTH BANK : structure bancaire dédiée aux jeunes expats français, visant à explorer un nouvel état d’esprit d’entrepreneur expatrié permettant d’obtenir des conseils de professionnels, de mentors et de fundraisers ?

Véronique Vermorel, la candidate pirate est la première à avoir parlé de consulter les électeurs (en utilisant DemLiq cité plus haut) de sa circonscription pour l’attribution de la réserve parlementaire. Plus d’infos ici

C’est un pas qui va au-delà de la simple transparence (je dis ce que je fais) et crée une véritable démocratie (dites-moi ce que je dois faire). Je n’ai pu que m’en inspirer en ajoutant ce projet dans ma campagne. ICI

L’idée d’OVERSEAS YOUTH BANK dont vous parlez est un peu différente de la réserve parlementaire qui finance généralement des projets sociaux, citoyens, éducatifs. Pour que les projets entrepreneuriaux se développent, il faut qu’ils soient rentables, je verrais d’un meilleur œil un entrepreneur qui convainc un investisseur que celui qui convainc un bailleur de fonds. L’action publique reste nécessaire pour que ces projets voient le jour. Créer les réseaux d’investisseurs, de mentors et de conseils dont vous parlez est une activité bien plus rentable sur le long terme qu’un nouveau fond qui attirerait toujours les mêmes chasseurs de primes.

Vos questions me donnent des idées comme la création de « hubs » au sein des CFCI ou d’une bourse d’échange idées/emplois/capitaux en ligne. Il me faudra prendre connaissance des initiatives existantes et étudier ces possibilités avant de les intégrer dans ma campagne. Je vous suis reconnaissant de m’avoir fait part de ces thématiques et j’espère que nous aurons le plaisir de travailler ensemble à développer les talents français à l’étranger.

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