Les 180 policiers en charge de la sécurité du palais présidentiel ne supporteraient plus leurs conditions de travail, d’après le Canard Enchaîné en date de ce mercredi 6 mai. En cause, des équipements trop lourds, mais aussi crasseux et malodorants.
Qui a dit qu’Élysée rimait avec commodité ? Ce n’est en tout cas pas l’avis des policiers qui dénoncent au Canard Enchaîné paru aujourd’hui, les difficiles conditions dans lesquelles ils doivent travailler. Selon l’hebdomadaire, « les 180 poulets en faction autour du Château se plaignent de leurs conditions de travail et dénoncent un ‘manque de cohérence du dispositif de protection’ de l’Elysée, de ses habitants et visiteurs”.
Un mouvement de grève serait même en prévision d’après le nombre de plaintes relevées par le Canard dans le « registre de santé et de sécurité du travail”. Les fonctionnaires se plaignent en effet concernant leurs horaires ou leur équipement de manière quasi systématique. Certains affirmant même qu’ils seraient « hors de respect de l’être humain”. Des pratiques déjà dénoncées il y a quelques semaines par d’autres fonctionnaires :
La faute du plan Vigipirate prolongé ?
Les nouveaux gilets pare-balles, dont les policiers dénoncent la lourdeur, sont en fait utilisés dans le cadre du plan Vigipirate. Beaucoup plus lourds que les gilets traditionnels, ils seraient « inadaptés pour de longues périodes de garde statique”.
Prenant en considération le pistolet-mitrailleur et le second chargeur obligatoires depuis le plan, les fonctionnaires subiraient un fardeau total d’une quinzaine de kilogrammes. Ce qui générerait « des douleurs insupportables” au dos, aux pieds, aux trapèzes et aux nerfs sciatiques, selon les policiers.
Les temps de garde des policiers sont particulièrement longs, et peuvent donc relever de l’Enfer depuis qu’ils sont affublés d’un poids supplémentaire. « Lors du service extérieur, j’ai bitumé 8h45 sans pouvoir effectuer de pause”, se plaint par exemple l’un d’entre eux auprès de sa direction. En plus de leurs horaires élevées depuis le plan Vigipirate, les policiers dénoncent des gardes qui peuvent durer « quatre jours ou trois nuits d’affilée”.
Des symptômes désagréables
La lourdeur des équipements ne seraient néanmoins pas le seul sujet de plainte des policiers. D’autres ont évoqué des problèmes d’ « odeur » ou encore de « boutons« . Ainsi, un certain F. mentionné par le Canard Enchainé dénonce l' »apparition de boutons au visage dus à la salubrité (sic) des gilets et au manque d’hygiène de certains collègues (maquillage, nourriture…)”. Un de ses confrères avait fait état, le 8 avril de la saleté des gilets ainsi que de leur « odeur« . Il avait même constaté l’apparition de « plaques rouges au visage » et avait souffert par la suite d’une infection à l’œil.
Contacté par Metronews, le responsable Paris du syndicat Unité SGP Police, Rocco Contento affirme que les problèmes seraient remontés il y a plusieurs mois à la préfecture de police. Sans réaction. « Tous les policiers ont un gilet léger. Mais les gilets du plan Vigipirate ne sont pas attitrés, les fonctionnaires les échangent”, ajoute-t-il. « Pendant les pauses, ils sont laissés par terre à défaut d’avoir un endroit où les mettre…«
Quand on lui demande ce qu’il adviendra des plaintes des policiers, la réponse du responsable syndical est sans appel : « C’est une question de budget maintenant”.