Depuis plusieurs mois, la France vit au rythme de l’élection présidentielle. Meetings, programmes, débats, les français se voient donc replonger dans une période importante et déterminante : la période du choix. En effet, élire un président de la République c’est avant tout choisir celui que l’on souhaite voir défendre, aider, ou encore remettre sur pieds le pays. Or l’action même de choisir est plus compliquée qu’il n’en paraît.
Le choix, en matière de politique, se fait parmi des idées, ou idéologies, celles-ci mêmes reposants sur des convictions. Cependant, pour l’électorat jeune, les convictions reposent très souvent sur des pré acquis de l’entourage, du milieu social dans lequel le jeune citoyen a été élevé. En effet, bien que l’Homme à l’adolescence sache remettre en question certaines croyances léguées par la famille, face aux enjeux de la politique celui-ci n’est que très rarement guidé vers le questionnement et la remise en cause du socle commun des convictions de son environnement social. En d’autre terme, il est bon de constater que les jeunes manquent d’une éducation politique en France, quand bien mêmes certains gouvernements ont tentés ces dernières années d’introduire les jeunes à la politique via certaines réformes de l’Éducation Nationale.
Aujourd’hui, qui dit éducation dit tout d’abord « suppression de postes » ou « créations de postes ». Cependant, l’éducation (du latin ex-ducere), signifie tout d’abord guider, conduire hors. Et en matière de politique, loin de vouloir inculquer des convictions et de nouvelles valeurs, il s’agit de permettre à l’adolescent de se questionner, lui faire prendre conscience de son pouvoir de citoyen, et de l’importance de son choix. Cependant nul cours ne propose aujourd’hui réellement d’ouvrir l’élève à ses questionnements, si ce n’est la mise en place d’un cours d’Éducation Civique Juridique et Sociale (ECJS), ou encore le cours de Philosophie, dispensé en classe de terminale pour les filière générale et technologiques.
Dans ce sens, on remarque également que les jeunes les plus désavantagés d’un point de vue socio-économique sont nettement moins intéressés par la politique (27%) que les plus instruits de notre pays (54%), étant également plus abstentionnistes et en retrait des formes de participation protestataires (B. Roudet, « Des jeunes davantage impliqués et plus protestataires », 2010). L’éducation politique, au sens d’un apprentissage des enjeux actuels (économie, sociologie, histoire, droit), aurait-elle donc un accès réservé à une part distincte de la population ? La démocratie en France, louée et chérie par comparaison à nos voisins orientaux en crise (cf Printemps Arabe), ne serait-elle donc pas finalement qu’une simple aristocratie ? À l’heure de tournant politique comme lors d’élections présidentielles, l’avenir d’un pays « démocratique » reposerait donc sur un électorat disparate dût à l’inégal accès à la connaissance.
Ce constat est d’autant plus d’actualité que la part de la jeunesse dans l’électorat représente une réelle proie pour les acteurs politiques de part leur énergie et leur force d’action militante (protestations, réseaux). En effet chaque candidat adopte une méthode de séduction différente, courtisant nos chers jeunes compatriotes à travers des projets phares comme la sécurité ou l’emploi. Cependant, en période de crise comme la notre, où le chômage ne cesse de croître, et le pouvoir d’achat de baisser, les choix sont souvent vite engagés, et la réflexion mise de côté. Il n’est pas étonnant de voir donc les extrêmes gagner de plus en plus de voix, de part leur discours vengeurs et contestataires : les français veulent du changement. Cependant ce n’est pas un éveillant les passions des hommes que les choix se font. Les choix, politiques en l’occurrence, reposent en premier lieux sur le questionnement et les idées. Dans ce sens, peu importe le parti, l’éducation se doit d’être une réelle priorité en politique et c’est peut être à nous les jeunes de le rappeler.
Clara Losi