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Qu’est-ce que le populisme dont tous les politiques parlent ?

Le populisme a le vent en poupe. Donald Trump aux Etats-Unis, Viktor Orban en Hongrie ou Recep Tayyip Erdogan en Turquie. En France, quelle part de populisme chez certains de nos candidats ?

Décryptage.

Qu’est-ce que le populisme et comment se traduit-il en France ?

Rejet de l’élitisme, méfiance des institutions démocratiques

Le populisme est un rejet manifeste de l’élitisme des gouvernants. Cette tendance politique se réfère au peuple, pensé comme un et indivisible, un État et une nation. Le populisme attaque les institutions et transforme certains fonctionnements de la démocratie. Il jette le trouble sur les indépendances juridiques ou médiatiques, accusées d’être sous l’emprise d’un complot ou d’une manipulation. Cette tendance politique est aussi accusée de flatter les plus bas instincts du peuple, plutôt que de s’adresser à sa raison.

François Fillon au meeting de La Baule en Septembre 2016. © Thibaut Godet

François Fillon : le “tournant populiste” de sa campagne ?

Dans les colonnes du Monde, (02.03.2017) Pierre Rosanvallon, professeur au Collège de France, alerte du virage populiste pris par le candidat de la droite après l’annonce de sa mise en examen dans la cadre du Pénélope Gate. Sa défense s’est radicalisée, François Fillon a dénoncé “ un gouvernement des juges” ainsi qu’un jugement du « tribunal médiatique ». Deux arguments de la culture populiste, puisque les autorités judiciaires indépendantes garantissent l’impartialité, certes imparfaite, d’une démocratie. Une affaire tombée au plus mal, depuis que le candidat a fait de l’exemplarité politique, un pilier de sa campagne et de sa victoire aux primaires de la droite.

Á lire aussi : FRANÇOIS FILLON DOIT-IL SE RETIRER ? L’AVIS DES JEUNES MILITANTS

Marine Le Pen en meeting à Nantes en mars. © Thibaut Godet

Marine Le Pen : le populisme au cœur de son programme politique

La candidate du Front Nationale incarne certainement la plus forte tendance populiste française. Clé de voûte de son programme à l’élection présidentielle, elle dénonce les élites LR-PS (l’herpès), milite pour un Frexit et souhaite constitutionnaliser la “préférence” nationale à l’emploi, au logement et aux aides sociales. Le climat de tensions religieuses et la pesanteur de l’état d’urgence sont un terreau fertile à l’idéologie du Front National. 

Á lire aussi : MARINE LE PEN PERD SON IMMUNITÉ AU PARLEMENT EUROPÉEN

Emmanuelle Macron lors d’un meeting en septembre 2014. Libre de droit.

Emmanuel Macron : un populisme d’extrême centre ?

Le candidat du mouvement En Marche ! semble lui aussi s’inspirer de la culture populiste. En se présentant comme le candidat anti-système, celui qui transcende les clivages au delà des tractations partisanes (ni de droite, ni de gauche). S’écartant toutefois du chauvinisme, pierre angulaire de l’extrême droite, le populisme d’Emmanuel Macron en appelle à la raison, à des mesures réalisables et modérées, loin de la radicalité proposée par François Fillon, Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon.

Á écouter aussi : Macron brise-t-il les frontières ? Les #Snipers de l’info #122

Jean-Luc Mélenchon heureux de sa campagne. © Remi Noyon

Jean-Luc Mélenchon : un populisme de gauche, contre l’Europe

« Par certains côtés, il rejoint un populisme qu’on aurait habituellement associé à l’extrême droite, sur le souverainisme, sur le scepticisme par rapport à l’Europe » déclarait la porte-parole du PS, Corinne Narassiguin, au micro de Sud Radio en octobre 2016. C’est sur la rhétorique virulente anti-européenne que les similitudes sont les plus perceptibles.

Toutefois, Jean-Luc Mélenchon diverge fondamentalement de l’extrême droite (qu’il qualifie sans être condamné pour ses propos, de fasciste). Il faut plutôt y voir un populisme de gauche, qui flatte les “passions collectives” et tournées vers des idéaux de « justice sociale », d’« égalité » et de « souveraineté populaire ».

Á lire aussi : Le socialisme en bref – [DOSSIER] Les idéologies politiques (2/5)

Le populisme, né de plusieurs dysfonctionnements de la démocratie, grandit dans le monde. Il est un témoin de la dégénérescence des régimes politiques démocratiques modernes vers des formes de pouvoirs plus autoritaires, camouflés sous le visage de la démocratie.

Comme en Pologne par exemple, ou l’arbitraire du pouvoir est rude. Santé, religion, éducation tombent sous la mainmise du gouvernement ultraconservateur, le parti Droit et justice (PiS).

En 2015, la victoire d’Andrzej Duda, le candidat du PiS aux élections présidentielles, débouche sur l’obtention de la majorité absolue de ce courant politique ultraconservateur aux élections législatives d’octobre 2015.

About author

Co-Responsable et rédacteur du pôle Politique. Étudiant en journalisme au CELSA, je me destine principalement au photojournalisme et à la radio. Passionné de photographie.
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