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Pornographie : comment lutter contre la pornocriminalité ?

L’industrie de la pornographie est sous le feux des critiques, notamment à cause du contenu peu éthique qu’elle propose. Le Haut Conseil à l’Egalité (HCE) entre les femmes et les hommes dénonce la pornocriminalité. Récemment, le gouvernement a établi un plan pour mieux protéger les femmes, les hommes et les mineurs face à ce sujet.

Le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes a publié ce mercredi un rapport sur la pornocriminalité. La ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Bérangère Couillard, a repris ce rapport et a présenté à CNEWS le plan du gouvernement à ce sujet.

« violence physique ou verbale » dans « 90% des contenus pornographiques »

Les contenus pornographiques sont vivement critiqués, et pour cause, le HCE, dans un rapport publié le 27 septembre, énonce la présence de « violences physique ou verbale » dans « 90% des contenus pornographiques ». Ainsi, ces contenus peu éthiques sont « pénalement répréhensibles ». Sur FranceInter, Sylvie Pierre-Brossolette, présidente du Haut Conseil l’égalité entre les femmes et les hommes, dénonce des « pratiques illégales » comme le « gang bang, quand plusieurs hommes pénètrent des femmes dans plusieurs orifices en même temps, déchirant ces orifices et laissant les femmes dans un état lamentable ». Les pénétrations violentes sont aussi problématiques pour les femmes. Elles peuvent provoquer des descentes d’organes. Ce phénomène est un glissement dans le vagin, d’un ou plusieurs organes pelviens qui sont situés dans le bassin. Ceux-ci appuient et déforment la paroi vaginale, jusqu’à s’extérioriser au-delà de la vulve.

Considérés comme de la torture par la présidente du HCE, elle explique que « les contrats de l’industrie pornographique sont nuls juridiquement ». En l’occurence, « on a pas le droit de contractualiser sur l’exploitation » du corps humain ni de « consentir à sa propre torture », explique-t-elle. Alarmée sur ces tortures, la présidente rappelle que ces contenus sont trop facilement accessibles aux mineurs. En 2022, ce sont 500 000 jeunes qui ont consulté des sites pornographiques quotidiennement. Cela représente 8% des mineur·es selon un article publié sur le site du HCE. La loi de 2020 impose pourtant un contrôle d’âge des internautes. Cependant, dès 12 ans, plus de la moitié des garçons se rendent sur un site pornographique. Ils y passent en moyenne 1 heure par mois.

Un appel à l’État face à la pornocriminalité ?

Les plateformes pornographiques se défendent en jouant la carte de la liberté de création et de liberté sexuelle. Mais HCE se demande ce « que font les pouvoirs publics ». Pour la présidente du HCE, « il n’y a aucune raison de tolérer dans la France de 2023 ces illégalités qui font subir aux femmes des tortures insupportables et qui font voir à des mineurs ces spectacles ».

Le HCE demande à l’État « une politique pénale [qui] ait pour priorité la lutte contre la pornocriminalité et la poursuite des sites et plateformes dans l’illégalité ». La présidente souhaite également donner plus de pouvoir au site Pharos. Ce site du ministère de l’Intérieur permet de signaler des contenus et comportements en ligne illicites.

Quel est le plan du gouvernement ?

Bérangère Couillard, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, a présenté à CNEWS le plan du gouvernement à ce sujet.

Au nom de l’expression artistique, l’industrie pornographique bénéficie de beaucoup de liberté d’action. Là où dans la production cinématographique les actes sont simulés, les violences sont en grande majorité réelles dans la pornographie.

Bérangère Couillard, ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes à CNEWS.

En rappelant les libertés que l’industrie pornographique prend, la ministre fait de la pornocriminalité sa priorité. Pour réponde à la demande du HCE afin d’étendre les compétences de Pharos, la ministre évoque « des risques d’inconstitutionnalité très forts ». Cependant, cette proposition sera étudiée ainsi que les autres solutions pour les retraits des contenus qui ne rentrent pas dans le cadre légal.

La question de l’accès des mineurs aux contenus pornographiques fait également parti du plan du gouvernement. « Dans la continuité de la loi que j’ai portée en 2020, il prévoit le blocage, le déréférencement et des amendes dissuasives prononcées par l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, ndlr) », explique-t-elle à CNEWS. Ce texte sanctionne les hébergeurs qui ne retirent pas les contenus pédopornographiques avec une peine d’un an d’emprisonnement et 250.000 euros d’amende. Le texte a pour « objectif premier la protection des Français dans l’espace numérique. », affirme la ministre. Des programmes d’éducation à la sexualité et de sensibilisation aux violences physiques et sexuelles dans les écoles sont également en élaboration.

À lire aussi : Comment est né Pornhub, “le géant du sexe” ?

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