Les Hauts-de-Seine et les Yvelines fusionnés. C’est l’ambition qu’affichent les présidents des deux conseils départementaux en faisant voeux communs hier. Intérêts économiques et politiques en jeu, le projet semble en passe de se réaliser.
Ce mardi 13 janvier, les présidents des deux conseils départementaux des Hauts-de-Seine (92) et des Yvelines (78) ont fait voeux communs. La cérémonie a eu lieu dans la commune de Marnes-la-Coquette, à la lisière des deux départements, ce qui n’est pas anodin. Cet évènement marque la volonté de Patrick Devedjian, président du conseil des Hauts-de-Seine, et de son homologue Pierre Bédier, des Yvelines, de fusionner les deux départements. Ce serait une première en France.
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La loi de la réforme des collectivités territoriales de 2010, jointe à celle de janvier 2015, rend possible la fusion des départements, à condition d’obtenir l’approbation d’au moins 10% des membres des conseils départementaux. Le nouveau département doit également former un territoire d’un seul tenant. Pas de difficultés de ce côté-là. On l’a vu avec la création des treize nouvelles régions françaises, il n’est cependant pas évident de rassembler deux territoires sans poser des problèmes fonctionnels. La question des différences historiques et culturelles entre populations avait également été fortement débattue. Néanmoins, malgré la difficulté de la démarche, l’initiative est en marche.
Des avantages économiques
Si le projet de fusion aboutit, le nouveau département comptera une surface de 2460 km2 à l’ouest de la capitale, pour une population de près de trois millions d’habitants. Les Hauts-de-Seine et les Yvelines étant respectivement les deuxième et quatrième départements les plus riches de France, ce département double se placera également dans le haut du classement. Si l’objectif premier affiché est de faire des économies, plus de moyens seront accessibles pour le financement d’infrastructures.
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Une manoeuvre politique
Tout d’abord, les deux présidents départementaux Les Républicains estiment que ce grand département permettrait de « rationaliser les dépenses de fonctionnement pour supporter le choc des coupes budgétaires drastiques imposées par le gouvernement socialiste » expliquait Pierre Bédier à Europe 1. De plus, cette décision confèrerait aux Hauts-de-Seine la possibilité de s’extraire du Grand Paris, qui lui impose une fusion directe avec la Métropole depuis le 1 janvier. « Sous sa forme actuelle, la métropole du Grand Paris est un cataplasme. C’est épais, c’est indigeste, et ça ne guérit pas », déclarait par ailleurs Patrick Devedjian.
Le projet d’une fusion de deux départements n’est pas nouveau. En 2013, l’unification du Bas-Rhin et du Haut-Rhin avait été rejetée par référendum par les habitants. Pour le moment, seul un établissement public interdépartemental sera créé au printemps prochain, afin de mutualiser les compétences des Hauts-de-Seine et des Yvelines. Ce sera le premier pas vers une fusion, espérée d’ici deux ans.