Dans la nuit du mardi 3 au mercredi 4 décembre, le président sud-coréen a déclenché la loi martiale. De grandes manifestations ont éclaté dans le pays. Le président est finalement revenu en arrière.
Quarante ans que la loi martiale n’avait pas été utilisée. La loi martiale n’avait pas été décrétée depuis la fin des années 1980. Ce fut lors de la démocratisation de la Corée du Sud. Concrètement, la loi martiale permet de transférer certains pouvoirs de l’Etat aux forces armées. L’objectif et l’utilité de cette manœuvre est de rétablir l’ordre dans un pays ou au sein d’une zone précise. Il s’agit d’une situation exceptionnelle lorsqu’un Etat traverse une période de crise.
La loi martiale peut donc être utilisée lorsque les autorités ne parviennent plus à maintenir la sécurité. De ce fait, lorsque la loi martiale est enclenchée, l’armée prend le pouvoir vis-à-vis de certaines fonctions et restreint les libertés auprès des citoyens. La liberté de la presse peut elle aussi être restreinte puisque les médias sont placés sous la surveillance du gouvernement. Ainsi, la loi martiale interdit toutes les activités politiques dans un temps donné.
La Corée du Sud déclenche la loi martiale
En Corée du Sud, dans la nuit du mardi 3 au mercredi 4 décembre, le président du pays a pris la parole dans une allocution « surprise » à 23 heures (17 heures à Paris). Une prise de parole en direct à la télévision dans laquelle, le président Yoon Suk Yeal a annoncé déclencher la loi martiale, à la stupeur générale. L’opposition a appelé les citoyens de la péninsule coréenne à montrer leur désaccord face à cette prise de décision. Des manifestations ont « éclaté » devant le Parlement. Le président a finalement renoncé à la loi martiale en faisant « marche arrière ».
Dans le pays, la situation est tendue entre l’opposition qui a failli remporter les dernières élections et le gouvernement. Comme en France, les débats sont compliqués au sujet du budget. La semaine dernière, le principal parti d’opposition en Corée du Sud a approuvé un programme budgétaire extrêmement réduit. Il n’en fallait pas plus pour que le président Yoon Suk Yeal tienne ses opposants responsables de futures problématiques qui pourraient éclater dans le pays. En effet, le chef de l’Etat accuse ses opposants de vouloir « couper tous les budgets essentiels aux fonctions premières de la nation ». Selon lui, le risque de cette décision est de favoriser les crimes et d’entraver la sécurité publique. Il a alors qualifié ses opposants d’être des « forces hostiles à l’Etat ».
« Un repaire de dictature législative »
Lors de son allocution, le président Yoon Suk Yeal a choisi d’enclencher la loi martiale afin de protéger la Corée du Sud des menaces venant de la Corée du Nord. Il en a profité pour accuser l’Assemblée nationale sud-coréenne d’être « un repaire de dictature législative » : « Notre Assemblée nationale est devenue un refuge de criminels, un repaire de dictature législative qui cherche à paralyser les systèmes administratif et judiciaire et à renverser notre ordre démocratique libéral », a-t-il déclaré.