Alors qu’Éric Ciotti propose une alliance du parti Les Républicains (LR) avec le Rassemblement National (RN), le therme de « ligne rouge » est souvent évoqué. Cette perception découle de divergences historiques, idéologiques et politiques profondément ancrées dans la mémoire collective et dans le paysage politique français.
Un héritage lourd de conséquences
Le Rassemblement National, anciennement Front National, a été fondé par Jean-Marie Le Pen. Sa réputation est marquée par des propos xénophobes, racistes et antisémites. Cette image, bien que Marine Le Pen ait tenté de la redorer, reste fortement associée au parti.
L’attentat contre le général de Gaulle en 1962 bien qu’organisé par l’OAS (Organisation de l’Armée Secrète) et non par le RN, symbolise les dangers posés par les mouvements extrémistes aux institutions françaises.
Des valeurs républicaines incompatibles
Les Républicains se définissent comme les défenseurs des valeurs républicaines et démocratiques, et du respect des institutions. Le Rassemblement National, en revanche, est souvent vu comme en décalage avec ces principes, notamment sur des sujets comme l’immigration, la laïcité et l’Union européenne.
Malgré les efforts de Marine Le Pen pour dédiaboliser le RN, beaucoup de membres et d’électeurs de LR voient encore ce parti comme radical et incompatible avec leurs valeurs fondamentales. Les Républicains se présentent comme des défenseurs des institutions démocratiques françaises. Le RN, avec ses propositions souvent perçues comme populistes ou anti-élitistes, est vu comme une menace pour la stabilité institutionnelle.
Le duel Chirac – Le Pen
Malgré les tentatives de Marine Le Pen pour rendre le RN plus acceptable, le duel historique entre Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen lors de l’élection présidentielle de 2002 reste un rappel puissant. Chirac avait alors refusé de débattre avec Le Pen, soulignant ainsi la fracture idéologique entre les deux partis.
Jacques Chirac reste aujourd’hui comme un symbole de la lutte contre les extrêmes.
Le risque de divisions internes et électorales
Une alliance avec le RN risquerait de provoquer des divisions internes profondes au sein de la Droite républicaine. De nombreux élus et militants rejettent fermement toute collaboration avec un parti qu’ils considèrent comme extrémiste.
De plus, une telle alliance pourrait mettre à dos une partie de l’électorat modéré de la Droite républicaine, qui pourrait alors se tourner vers d’autres formations politiques.
Collaborer avec le RN pourrait être perçu comme une légitimation de ses idées et de ses méthodes, ce qui poserait un problème éthique pour de nombreux républicains.
Une alliance LR / RN pourrait également ternir l’image de la droite républicaine française sur la scène internationale et européenne, notamment vis-à-vis des partenaires européens et des institutions européennes qui voient le RN comme une menace pour les valeurs démocratiques.