Ce mercredi 9 juillet, aux alentours de 8h50, une grande perquisition a eu lieu au siège du RN, dans le 16ème arrondissement de Paris. Cette action est signée par la brigade financière et anticorruption, est s’inscrit dans le cadre d’une enquête plus large visant le parti d’extrême droite depuis 2024…
Une « opération spectaculaire et inédite »
Ce sont les mots de Jordan Bardella pour décrire les évènements de la matinée. L’eurodéputé et président du Rassemblement National poursuit en dénonçant vivement l’opération, qu’il n’hésite pas à assimiler à du « harcèlement » ou encore de l’ « acharnement« . Selon ses dires, environ une vingtaine de policiers armés de la Brigade financière ont perquisitionné le lieu ce matin, accompagnés de deux juges d’instruction.
Ces derniers se sont emparés de documents relatifs au financement et à la comptabilité du parti ainsi que de dossiers concernant les campagnes à venir, toujours selon Jordan Bardella : « l’intégralité des dossiers qui concernent les dernières campagnes régionales, présidentielles, législatives et européennes – soit toute l’activité électorale du parti – sont aujourd’hui entre les mains de la justice. »
Le parti d’opposition se pose en victime de l’opération, et envisage cette dernière comme une atteinte au pluralisme politique et à la liberté d’expression. Sous entendu, le RN voit cette perquisition comme infondée, si ce n’est que pour « s’acharner » sur l’opposition. Pourtant, l’intervention de la brigade financière s’inscrit bien dans un cadre légal : celui d’enquête menée depuis 2024 au sujet des financements particuliers du parti…

Perquisition du RN : des financements très opaques…
C’est un problème assez récurrents en politique : l’opacité des moyens financements, quoique ces derniers sont censés être très encadrés pour des soucis évidents relevant de la démocratie. Trois mois après la condamnation de Marine le Pen pour détournement de fonds publics, le Rassemblement National ne semble pas être au bout de ses surprises en terme de sanctions, le parti étant au centre du viseur de la CNCCFP, la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques.
En effet, le Rassemblement national peinant à trouver les fonds nécessaires à sa survie sur l’échiquier politique chez les banques, le parti a majoritairement recours à des prêts de particuliers pour financer ses activités. Quoique légales, le droit encadre et surtout réglemente ces transactions : montants plafonnés, délai de remboursement limité… Ils ne doivent en aucun cas constituer des dons, et c’est bien ce que la la CNCCFP redoute concernant le RN. En effet, des dizaines de particuliers effectuent de manière habituelle d’énormes prêts au parti, que ce dernier tarde à rembourser. Ces soupçons ont valu l’ouverture d’une enquête en juillet dernier.
Par ailleurs, la veille de l’opération, le parquet européen avait lui aussi ouvert une enquête concernant les irrégularités financières du Rassemblement National.