L’association 40 millions d’automobilistes dénonçait ce lundi la « privatisation » des radars embarqués, qui selon elle n’a d’autre but que « de générer d’importantes sommes d’argent pour les caisses de l’État ». Mais en quoi cette privatisation consiste-t-elle et pourquoi est-elle si controversée ?
Après les autoroutes et les fourrières, le gouvernement veut aujourd’hui confier la gestion des radars embarqués à des « prestataires agréés » privés. Annoncée en octobre 2015, cette mesure est très controversée par les automobilistes, qui la voient comme « une machine à flash et à cash« . Pour s’opposer à cette privatisation, l’association 40 millions d’automobilistes a lancé aujourd’hui un appel à une première grande manifestation numérique. D’après l’association, 78% des français y sont opposés. Pour Daniel Quéro, le président de 40 millions d’automobiliste, cette privation est « une excellente opération financière. En revanche, il n’existe aucune preuve que cette mesure ait un quelconque effet positif sur la sécurité routière« .
La privatisation devrait permettre un gain de près de 2,2 milliards d’euros à l’Etat
La privatisation des radars embarqués devrait, toujours d’après « 40 millions d’automobilistes« , permettre à l’état d’engranger près de 2,2 milliards d’euros supplémentaires. En effet, lorsqu’un service public est privatisé, cela ouvre le marché à la concurrence. La société qui sera en charge des radars privés va devoir intensifier les flashs pour obtenir des résultats et lutter contre la concurrence. Un tel système pourrait faire exploser le nombre d’amendes émises, ce que craignent nombres d’automobilistes.
Des véhicules à première vue comme les autres
Ces voitures radars sont à première vue des véhicules comme les autres. Mais elles vont être la nouvelle bête noire des automobilistes qui ont le pied lourd sur l’accélérateur. La voiture est en fait équipée d’un radar mobile avec flash et filtre infrarouge, indétectable pour les automobilistes verbalisés. Les véhicules seront équipés d’un radar à l’avant et à l’arrière. À l’intérieur, une tablette numérique permettra de contrôler les véhicules verbalisés et leur vitesse. Les « contrôleurs » seront toujours en équipe de deux, un conducteur et un opérateur qui gère la tablette électronique. Une marge technique de 10km/h sera appliquée en dessous de 100km/h, et une marge technique de 10% au dessus des 100km/h.
L’opération intervient dans le cadre de la sécurité routière, alors que la mortalité routière est en hausse depuis 2014. Le ministre de l’intérieur Bruno Le Roux avait lancé un appel d’offre le 8 janvier dernier pour que les radars soient confiés à des sociétés privées. Il avait toutefois rappelé que « les sociétés privées ne seront pas rémunérées aux nombres d’infractions mais au temps que le radar aura passé sur la route ». Déjà embarqué dans certains véhicules de police, ce dispositif devrait être privatisé et expérimenté dès le mois d’août prochain.