Dans son livre « Éloges du dépassement », l’astronaute Thomas Pesquet fait une importante confidence… Aller sur Mars, ce n’est plus dans ses rêves. Mais pourquoi ce changement d’ambition ? On vous explique.
Ce mercredi 5 novembre 2025 marque la sortie du livre « Éloges du dépassement« . Il s’agit de l’ouvrage de l’astronaute français Thomas Pesquet paru aux éditions Flammarion. C’est un recueil de sept entretiens avec le physicien Etienne Klein. Dans ce livre, il raconte et se confie notamment sur ces changements d’ambitions à propos d’un voyage sur Mars.
Les conditions de voyage pour aller sur Mars
Alors que la planète rouge est le prochain grand objectif de mission spatiale habitée, Thomas Pesquet, lui, n’est plus partant pour une aventure martienne. Pourtant, en 2020, il confiait chez Le Parisien, qu’il rêvait « de poser les pieds sur Mars « . Un curieux revirement que l’astronaute de 47 ans explique dans son livre en évoquant d’une part les conditions du voyage. Il écrit une comparaison équivoque de cette mission : « En matière de confinement, j’ai l’habitude de dire que c’est à peu près 300 jours dans le volume d’une Fiat 500 rien qu’à l’aller ! ». Sur la Station spatiale internationale, il y avait “des équipements de recherche partout”, des activités, un contact constant avec la Terre. Rien de tout cela n’existera à bord d’un vaisseau en route vers Mars. “Ce sera long, étroit, isolé, avec très peu à faire”, résume-t-il.
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Thomas Pesquet redoute « le vide et le rien »
« Les gens qui se déclarent candidats – et Dieu sait qu’on en trouve pléthore sur Internet –, n’imaginent pas une seule seconde à quel point la mission sera effroyable de vide et de rien » explique l’astronaute. Un voyage moins séduisant que ce que l’on pourrait s’imaginer d’une aventure spatiale. En effet, l’expédition pour mars est particulière. C’est un voyage de 300 jours aller rythmé par le vide, pas de Terre en vue et un paysage immobile. Il y a un risque de « péter un plomb », écrit Thomas Pesquet dans son ouvrage.
Thomas Pesquet a déjà passé plus de 390 jours dans l’espace, et sait à quel point l’isolement et la répétition peuvent peser sur le mental. Il se montre aussi retissant face à tout ce qu’une telle mission implique : l’absence de retour possible en cas d’urgence, la fragilité du corps humain face aux radiations, la dépendance absolue à la technologie. « Les risques sont tellement grands » affirme-t-il au Parisien.
Des humains sur Mars oui… mais pas pour tout de suite
Une autre raison pousse à croire que l’astronaute préféré des français ne sera pas de la partie pour un voyage sur Mars. Thomas Pesquet à 47 ans actuellement, il aurait probablement une soixantaine d’années au moment du projet. Et oui, la mission n’est pas pour demain. À en croire les estimations des agences spatiales européennes, c’est dans les années 2040 que cela pourrait avoir lieu. La Chine à l’objectif d’aller sur la planète rouge en 2033 tandis qu’Elon Musk, lui, évoque 2037.
Pour le moment, aucun programme de financement n’est mis en place pour effectuer ce voyage qui compte entre 75 et 400 millions de kilomètres selon la position des planètes autour du soleil. » Il n’y a aucun programme, dans aucune agence spatiale, qui a ne serait-ce que le début d’un financement pour tenter d’aller vers Mars avec des humains « a déclaré le rédacteur en chef du magazine Ciel et Espace, Philippe Henarejos. « Il faudrait développer des vaisseaux spécialement pour ça ».