L’ IEP de Lille annule l’inscription d’une étudiante venue de Gaza, après la découverte de propos jugés antisémites sur ses réseaux sociaux. L’affaire fait réagir jusque dans hautes sphères de l’État.
Une inscription annulée après des propos polémiques
L’ annonce est tombée mercredi 30 juillet. Sciences Po Lille a décidé de ne pas accueillir à la rentrée une étudiante gazaouie initialement inscrite dans son établissement. Motif ? La découverte de publications jugées haineuses sur les réseaux sociaux. Selon l’école, les propos tenus par la jeune femme sont « en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille, qui lutte contre toute forme de racisme, antisémitisme et discrimination« .
Cette décision a été prise après concertation avec le ministère de l’Enseignement supérieur, le rectorat de région et la préfecture du Nord. Dans un message publié sur X, l’établissement a précisé que l’étudiante avait été accueillie sur « proposition du consulat général de France à Jérusalem« . Et ce, dans le cadre d’un programme diplomatique.
Après concertation avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le Rectorat de Région académique et la Préfecture, la direction de Sciences Po Lille a pris la décision d’annuler l’inscription prévue de cette étudiante dans notre établissement.
— Sciences Po Lille (@ScPoLille) July 30, 2025
Avant d’obtenir un logement universitaire, elle avait été provisoirement hébergée dans un appartement, anciennement occupé par le directeur de Sciences Po Lille. Une solution transitoire qui visait à faciliter son arrivée en France. Mais la polémique née de ses publications a rapidement mis un terme à ce parcours.
Des réactions politiques jusqu’au sommet de l’État
L’ affaire a pris une ampleur nationale. Le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, a affirmé avoir demandé « de faire fermer ce compte haineux et donné instruction au préfet de saisir la justice« . Il a déclaré sans détour : « Les propagandistes du Hamas n’ont rien à faire dans notre pays. »
Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a lui aussi réagi. « Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n’a rien à faire en France. » Sur le fond, il a admis un dysfonctionnement dans les contrôles préalables. En outre, il affirme que « Les criblages effectués par les services compétents des ministères concernés n’ont manifestement pas fonctionné. »
Une étudiante Gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France.
— Jean-Noël Barrot (@jnbarrot) July 30, 2025
Les criblages effectués par les services compétents des ministères concernés n’ont manifestement pas fonctionné.
J'ai demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en…
De son côté, la rectrice Sophie Béjean a annoncé son intention de faire un signalement au parquet. « Aucun propos antisémite et aucune apologie du terrorisme ne sont tolérables dans les établissements universitaires« , a-t-elle écrit. Le préfet du Nord a confirmé avoir saisi la justice à la suite des propos tenus en ligne par l’étudiante.
À la demande du Ministre @PhBaptiste et après concertation avec les services du @prefet59, je vais signer un signalement art 40 au Procureur de la République.
— Béjean Sophie (@sophiebejean) July 30, 2025
Aucun propos antisémite et aucune apologie du terrorisme ne sont tolérables dans les établissements universitaires. https://t.co/XG4WbD53KG
Un cas sensible dans un contexte de tensions internationales
L’ affaire survient dans un climat international tendu, marqué par le conflit israélo-palestinien. Le profil de l’étudiante, originaire de Gaza, territoire durement touché par les opérations militaires israéliennes, rend l’affaire délicate. La justice n’a pas encore communiqué sur le contenu exact des messages concernées. Selon plusieurs sources, il s’agirait de propos antisémites ou d’éléments pouvant être interprétés comme une forme de soutien direct au Hamas.
Sciences Po Lille a précisé ne pas vouloir faire davantage de commentaire pour le moment, laissant à la justice le soin d’évaluer la situation. Mais de toute évidence, cette inscription annulée risque de nourrir davantage les débats et commentaires clivants sur le conflit israélo-palestinien.