
Alors qu’Israël intensifie ses frappes sur Gaza, le premier ministre Benjamin Nentanyahu a annoncé ce lundi 19 mai vouloir prendre le contrôle « de tout le territoire » et « ne pas vouloir céder ». Voici cinq dates marquantes permettant de revenir sur l’enlisement des relations entre ces deux territoires.
Mars 1949, la bande de Gaza se dessine
Suite à la proclamation de l’Etat d’Israël sur les anciens territoires palestiniens en mai 1948, les Etats arabes entrent en guerre avec le nouvel Etat hébreux, une série d’évènements aujourd’hui reconnus comme la première guerre israélo-arabe. C’est à la suite de ce premier conflit que naît la bande de Gaza : un territoire de 365km2 où avaient trouvé refuge plus de 170 000 Palestiniens forcés à fuir. Cette exode joue un rôle majeur dans le monde arabe, et est désigné par le mot « Nakba« , signifiant « désastre » ou « catastrophe » en arabe. Gaza est alors sous contrôle égyptien, et Israël renonce à attaquer la bande.
Le tournant de juin 1967, la guerre de 6 jours
Cette courte guerre éclair continue encore de dessiner les contours des relations entre Gaza et Israël. En juin, Israël lance une violente offensive face à la Syrie et l’Egypte, lui permettant de prendre le contrôle de territoires stratégiques comme le Sinaï, le plateau du Golan et notamment la bande de Gaza. La victoire israélienne est rapide et sans appel, amenant ainsi rapidement aux négociations de Khartoum. La résolution 242 de ces accords indiquait à l’Etat hébreux de se retirer de tous les « territoires occupés », une formulation encore aujourd’hui dénoncée pour son manque de clarté, non respectée par Israël. La guerre de 6 jours marque ainsi le début de la domination israélienne sur la bande de Gaza, que l’Etat administre et colonise. Selon un reportage de l’ORTF datant de 1972, « 300 00 arabes occupaient alors le territoire », contre plus de 2 millions aujourd’hui.
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Les intifada de 1987 et 2000, les symboles de la résistance palestinienne
Désignant un soulèvement populaire, le mot arabe « intifada » se réfère aujourd’hui aux révoltes palestiniennes des années 80 à 2000. La première, l’intifada des pierres, débute le 8 décembre 1987, lorsqu’un camion israélien tue sur son passage quatre Palestiniens d’un camp de Gaza. Cet épisode déclenche une multitude de révoltes au sein des camps occupés, où les Palestiniens se battent par lancers de pierres. C’est dans ce contexte de lutte populaire que le Hamas voit le jour, dès 1987. Cette première intifada prend terme lors des accords d’Oslo, par la reconnaissance mutuelle entre Israël et l’Organisation de Libération Palestinienne (OLP), dirigée par Yasser Arafat. Seulement, cette tentative de paix reste un échec marqué en 1995 par l’assassinat d’Yitzhak Rabin, alors premier ministre en Israël, par un extrémiste israélien.
En 2000 éclate une deuxième intifada, l’intifada d’Al-Aqsa, déclenchée par la venue d’Ariel Sharon, politicien israélien, sur l’esplanade des mosquées à Jérusalem. Ce deuxième soulèvement cause environ 4700 morts et pousse Yasser Arafat à se réfugier en France, où il meurt en 2004. La même année, Ariel Sharon, alors premier ministre annonce le retrait des troupes de Gaza, ce qui met fin aux révoltes en 2005.
2007, une année qui préfigure l’intensification des violences
L’année 2007 est charnière. Elle marque notamment la prise de contrôle de Gaza par le Hamas, qui renverse lors d’une offensive le Fatah, parti politique à la tête de l’OLP, qui dirigeait alors la région. Cette radicalisation du côté Gazaoui met définitivement terme à toute perspective de dialogue, et motive Israël à mettre en place le blocus de Gaza, un siège terrestre et maritime restreignant drastiquement l’accès aux importations causant une importante crise humanitaire. Le blocus est relâché en 2010, pour cause de la pression de la communauté internationale.
7 octobre 2023, le massacre et ses conséquences
A cette date, le Hamas lance une attaque sans précédent sur Israël, dont le bilan est estimé aujourd’hui à environ 1200 morts et 7500 blessés, dont une majorité de civils. Le 7 octobre annonce ainsi le début, ou la continuité d’une guerre sans merci entre la bande de Gaza et l’Etat d’Israël. Le bilan de la guerre s’élevait en avril à environ 52 000 morts à Gaza selon Statista et l’Unicef. Même si un cessez-le-feu avait été convenu en janvier 2025, les récentes déclarations de Benjamin Netanyahu ainsi que l’intensification des offensives sur Gaza dissipent les espoirs de paix, tandis que Donald Trump annonce avoir « des concepts pour Gaza ».